Il faut de la lumière, de la lumière à flots.
Par L'Oeil Curieux le dimanche 20 novembre 2011, 18:37 - Visites - Lien permanent
J'ai voulu montrer ce qui devait être corrigé ;
J'ai voulu montrer ce qui devait être apprécié.
Il faut de la lumière, de la lumière à flots.
Cette profession de foi de Lewis Hine définit complétement son œuvre.
Sa première série, sur les immigrants arrivant sur le sol des États Unis, comprend déjà les ingrédients de cette œuvre: une vision documentaire, avec l'Homme comme sujet central. une volonté d'éduquer par l'image, au prix parfois de mises en scène.
Une famille italienne à la recherche d'un bagage égaré
Ellis Island, 1905
Lewis Hine
Dans son œuvre duale, Hine commence par une vision plutôt négative de ce vingtième siècle naissant.
Pour le National Child Labor Committee (NCLC) (Comité National sur le travail des enfants), il parcourt le pays et expose au grand public les sombres conditions de travail des enfants dans les usines, mines et autres filatures.
Fileuse dans une usine
Nouvelle-Angleterre, Aout 1910
Lewis Hine
Il réalise aussi des séries sur le logement et les conditions sociales.
Noir mourant de la tuberculose
Washington DC (1900-1937)
Lewis Hine
Après un séjour en Europe pour la Croix rouge américaine pendant et après la première guerre mondiale, durant lequel il rend compte des effets du conflit, sur les soldats mais aussi sur les populations civiles, il retourne vers le monde du travail.
Commence alors la seconde partie de son œuvre, plus lumineuse, plus positive et aussi plus esthétique.
Un hymne au travail, une ode aux travailleuses et travailleurs, avec des images aux cadrages recherchés, qui place, dans l'histoire de la photographie, Lewis Hine aux cotés d'irving Penn et d'August Sander.(cf. mon billet "La pose du Travailleur")
La seule publication de son vivant "Men at Work", publiée en 1932, contient 51 photographies de travailleurs, avec en particulier, de spectaculaires images de la construction de l'Empire State Building.
Mécanicien à la pompe à vapeur
dans une centrale électrique
1920 (c) Lewis Hine / collection George Eastman House
Icare au sommet de l'Empire State Building
Unit IV, Men at work, 1931
Lewis Hine
Doucement !
Unit IV, Men at work, 1931
Lewis Hine
La belle exposition de la fondation HCB permet de découvrir ou de redécouvrir un des grands photographes documentaires, qui a consacré sa vie à la photographie sociale, avec obstination mais surtout avec talent.
Les photographies de ce billet proviennent de la New York Public Library.
Le site de cet organisme propose un dossier sur l’œuvre de lewis Hine :
"Lewis Wickes Hine: Documentary Photographs, 1905-1938"
- Lewis Hine à la Fondation Henri Cartier Bresson jusqu'au 18 décembre 2011