Comment ai je pu passer à travers « la première exposition à Paris de Christopher Wool, figure majeure de la scène artistique internationale et l’un des peintres américains contemporains les plus influents », dixit le site du Musée d'Art Moderne ?

Encore maintenant, je ne m’explique pas le phénomène !
Je ne suis pourtant pas un monomaniaque du figuratif, ni fermé aux divers courants, écoles et styles de la peinture à travers les âges.
Tenez j'apprécie Mondrian (une idée de cadeau pour mon anniversaire...), Kandisky et j'ai vibré devant les carrés de Josef Albers.

Mais devant les œuvres de Christopher Wool, rien !

Pas un échange chimique dans le cerveau, pas la moindre impulsion électrique cérébrale, rien vous dis je.

Sans titre, 2000 Peinture à l’émail sur toile de lin 274,32 x 182,88 cm Collection David Madee, New Jersey Courtesy de l’artiste et de la galerie Luhring Augustine, New York
Christopher Wool, Sans titre, 2000
Peinture à l’émail sur toile de lin 274,32 x 182,88 cm
Collection David Madee, New Jersey
Courtesy de l’artiste et de la galerie Luhring Augustine, New York

Sans titre, 2010 Encre pour sérigraphie et peinture à l’émail sur papier 182,88 x 140,34 cm Courtesy de l’artiste et de la galerie Luhring Augustine, New York
Christopher Wool, Sans titre, 2010
Encre pour sérigraphie et peinture à l’émail sur papier 182,88 x 140,34 cm
Courtesy de l’artiste et de la galerie Luhring Augustine, New York

Ai je été bloqué par les commentaires du directeur de Musée, Fabrice Hergott, qui précisait qu'il s'agit d'une « exposition historique qu'il est important d'avoir vu » (bon, au moins un évènement que je n'ai pas raté !)  alors que je quittais « une des plus grandes expositions d'art contemporain qu'on puisse trouver actuellement à travers le monde » avec un vague sentiment de vide ?

Étaient-ce mes glandes endocrines qui se jouaient de mon sens artistique, encore sous l'excitation de l'exposition « Crumb » que je venais juste de visiter ?

Était-ce le manque de décapitation après les excès du Caravagisme éprouvés à Montpellier, une envie inavouable d'hémoglobine ?

Je crois pourtant avoir compris les procédés et la démarche de l'artiste : usage de la photographie, retravaillée sur ordinateur, sérigraphie pour banaliser l'image par des procédés industriels de reproduction, déconstruction ou recomposition de l'image.
Mais de cette compréhension n'est née aucune émotion.
C'est ainsi, mais ce n'est pas grave.

Et contrairement à un certain leader politique, je n'assume aucunement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en continuant à visiter des expositions, après la fin de la rédaction de ce billet.