L'Oeil Curieux

Bien évidemment, avant d'aller au Centre Pompidou, je pensais tout connaître sur Liechtenstein.
Petite principauté nichée entre Suisse et Autriche, soupçonnée d'être un paradis fiscal, et ...

(Sonnerie de téléphone)
- Rédaction de L'Oeil Curieux, j'écoute.
- Oui, bonjour. Je suis un fidèle lecteur et je me permets d'appeler, car vous faites une erreur grossière. Le sujet de l'article est Lichtenstein, Roy Lichtenstein, l'artiste américain et non le Liechtenstein, charmant petit pays d'Europe.
- Vous êtes sur ?
- Absolument ! En bas du billet, vous renvoyez sur le site du Centre Pompidou, pour l'exposition qui se termine le 4 novembre.
- Ne quittez pas, je vérifie....Au temps pour moi, vous avez raison ! Merci de votre appel.
- De rien. Et continuez avec le même talent ce blog qui illumine ma triste existence.

Heureusement que mes lecteurs sont attentifs, sinon j'étais bon pour figurer en bonne place dans le Bêtisier 2013 des blogs.
Je reprends donc.

Bien évidemment, avant d'aller au Centre Pompidou, je pensais tout connaître sur Lichtenstein.
Simplement parce que j'avais déjà vu une scène de combat aérien

Roy Lichtenstein, Whaam! 1963
© Estate of Roy Lichtenstein / Photo (c) Tate

et une jolie fille sortie d'un roman photos ou d'une bande dessinée, voire de l’alliance des deux.

Roy Lichtenstein, Oh, Jeff...I love You, Too...But..., 1964

Comme pour Keith Haring, je ne connaissais finalement que la partie émergée de l'iceberg Lichtenstein.
La découverte de ce qui se cachait sous la surface a été une expérience jubilatoire, pleine d'humour et de malice.

J'ai goûté chacune des œuvres présentées.
Sans aucun doute parce que j'apprécie les parodies ou les références aussi bien dans la littérature que dans le cinéma, j'ai savouré les cathédrales de Rouen revisitées, les Ateliers d’artistes peuplés de Matisse et d’apparitions prémonitoires de ses futures propres réalisations.

Admirateur de Mondrian, vous ne pouvez imaginer combien je me suis délecté de sa relecture de la géométrie chromatique du maître de l’abstraction.

Roy Lichtenstein, Non-Objective I, 1964

Et cette série de lithographies résumant en 6 étapes l'aventure de la peinture moderne de la figuration à l’abstraction.

Roy Lichtenstein, Bull I 1973
© Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2002

Roy Lichtenstein, Bull II 1973
© Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2002

Roy Lichtenstein, Bull III 1973
© Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2002

Roy Lichtenstein, Bull IV 1973
© Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2002

Roy Lichtenstein, Bull V 1973
© Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2002

Roy Lichtenstein, Bull VI 1973
© Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2002

N'est-elle pas brillante?

Elle est à l'image de la production de l'artiste américain, qui porte un regard curieux et gourmand sur son art et son histoire, usant de multiples techniques pour créer, réinterpréter, représenter.
J'aimerais vous révéler ses sculptures, ses explosions murales, ses bustes de blondes, version 3 D de ses girls de BD.
J'aimerais vous faire découvrir ses coups de pinceau, savoureuses métaphores du geste primordial de la peinture, qu'il va jusqu'à représenter en sculpture !

Hélas, il vous faudra rejoindre le Plateau Beaubourg et prendre votre mal en patience dans la file d'attente, pour une durée variable, avant de pénétrer dans la Galerie 2 et découvrir ces merveilles.

Allez, je ne suis pas trop cruel et je vous révèle ce que l'artiste tramait à la fin de sa vie : de singuliers paysages chinois.

Roy Lichtenstein, Landscape with Philosopher, 1996

P.-S.
Et une private joke, une, avec ce tableau qui serait du meilleur effet sur mon lieu de travail (là où je gagne suffisamment d'argent, grâce à une activité difficilement avouable, pour courir les expositions le week-end puis ensuite écrire, péniblement, des billets sur ce blog).

Roy Lichtenstein, Torpedo...LOS!, 1963

• "Roy Lichtenstein" au Centre Pompidou jusqu'au 04 novembre 2013.