Pour ne pas dérouter mes (quelques) fidèles lecteurs, je commence 2014 avec un billet « in extremis » sur une exposition qui se termine ...dimanche 5 janvier.
Pour innover (un peu), je commence une année sur une exposition qui m'a laissé « froid ».

Pourtant, « Genesis » est l'exposition événement de Sebastião Salgado, qui occupe les quatre niveaux de la MEP, faisant l’humanité dans la presse (Porfolio spécial dans Polka Magazine, article dans Connaissance des Arts Photo), visiblement sollicitée par le public dont la file s'étend sur le trottoir de la rue de Fourcy (j'ai apprécié la fonction « coupe file » de ma carte d'adhérent à la MEP !).

Me classant dans la catégorie des « indécrottables terre à terre (qui) resteront comme d'habitude au ras du bitume, dans la critique cynique » (dixit Telerama), je l'écris haut et fort dans ce billet : je n'ai pas aimé « Genesis » !

Chez Salgado, la nature est belle.
Patagonie / Chili – Argentine . 2007 © Sebastião Salgado / Amazonas images
Patagonie / Chili – Argentine . 2007
© Sebastião Salgado / Amazonas images

Chez Salgado, les animaux sont beaux.
Delta d’Okavango / Botswana . 2007 © Sebastião Salgado / Amazonas images
Botswana . 2007
© Sebastião Salgado / Amazonas images

Chez Salgado, les « sauvages » sont belles.
Les Indiens du Haut Xingu / Brésil . 2005 © Sebastião Salgado / Amazonas images
Les Indiens du Haut Xingu / Brésil . 2005
© Sebastião Salgado / Amazonas images

Tout est (trop) beau, du N&B spectaculaire, avec du grain (comme dans le temps), du contraste (et peu trop, trop souvent), des ciels nuageux, des effets de brouillard, fumée ou poussière.
Mais finalement tous les paysages se ressemblent avec la même « charte graphique ».
Les portraits, souvent posés, peuvent tendre, quand les sujets sont de jolies jeunes filles dénudées, vers l'esthétique des magazines de mode.

Huit ans de travail, 30 voyages, 245 images, « Génésis » est un beau produit, bien fait, bien vendu à grand renfort d'articles, d'interviews et surtout d'une structure commerciale efficace (et de sponsors....discutables comme Vale, géant minier brésilien).
Je vous conseille, sur le sujet, l'excellent article d'André Rouillé "Salgado, le business du paradis perdu".

Mais les « bons sauvages » et « Mère Nature » me m'ont pas fait vibrer, ils ont même fini par m'ennuyer.
A la MEP, je m'étais déjà ennuyé, mais jamais sur quatre étages...