Chez l'Oeil Curieux, le changement c'est vraiment maintenant !

Je vous laisse donc tranquillement regarder les photographies ci-dessous et je vous retrouve plus bas pour en parler.
October 31, 1954. New York, NY © Maloof Collection Ltd.
October 31, 1954. New York, NY
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

September 1956 © Maloof Collection Ltd.
September 1956
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

March 1954. New York, NY © Maloof Collection Ltd.
March 1954. New York, NY
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

Undated, New York, NY© Maloof Collection Ltd.
Undated, New York, NY
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

April 20, 1956. Chicago, IL © Maloof Collection Ltd.
April 20, 1956. Chicago, IL
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

January 1956 © Maloof Collection Ltd.
January 1956
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

Chicago, August 1975 © Maloof Collection Ltd.
Chicago, August 1975
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

1979 © Maloof Collection Ltd.
1979
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

Alors, qu'en pensez-vous ?
Belles images de Street Photography non ?
Vous pouvez les admirer dans l'exposition consacrée à Vivian Maier au Château de Tours.

J'ai sélectionné celles-ci pour illustrer ce billet parce qu'elles sont en totale adéquation avec ce que je recherche quand je pars dans les rues avec mon appareil.
Des images des petits riens de la vie, d'un jeu d'ombres, d'une explosion de couleurs.

Vivian Maier faisait aussi de splendides portraits, souvent de « petites gens », empreints d'une grande empathie.

Autant dire que je vous invite vivement à voir cette exposition !
Si votre route ne passe pas par le château de Tours, le site consacré à Vivian Maier comblera votre curiosité.

En préparant ce billet, j'ai découvert par d'autres blogs qu’une polémique existait sur les photographies de Maier.
Pour faire court, Maier, gouvernante pour enfants de profession, a photographié une bonne partie de sa vie, mais n'a jamais présenté « au monde » ses clichés.
Elle aurait réalisé relativement peu de tirages de son vivant et même certaines de ses pellicules n'étaient pas développées quand elle est morte en 2009. (Pour une biographie plus étoffée, voyez le site du Jeu de Paume, ou si vous lisez l'anglais, le site Vivian Maier).
En fait, le talent de Vivian Maier a été révélé au monde après l’acquisition, par John Maloof, d’un lot d’épreuves, de négatifs et de diapositives d'un auteur inconnu lors d'une vente aux enchères.
Nous assistons donc à la révélation posthume d'une artiste, avec des tirages modernes sur lesquels elle n'a pas eu de contrôle.

Dans le Wall Street Journal, le critique d'art Richard B. Woodward met en cause la valeur des tirages de Maier, justement parce que, contrairement à ce que veut l'orthodoxie de l'histoire de la photographie, Maier n'a pas supervisé le résultat final, c'est-à-dire le tirage.
Il cite Ansel Adams qui comparait le négatif photographique à une partition musicale et le tirage au concert.
Il va même assez loin dans la remise en cause puisqu'il écrit :

Des pellicules exposées contiennent-elles vraiment des photographies ou seulement des photographies potentielles ?
Comment quelqu’un pourrait-il savoir comment exécuter une partition que l'artiste n'a jamais achevée ?


Ces questions étaient à mille lieues de moi quand j'admirais les photographies de Maier.
Parce que j'étais dans l'émotion et le sentiment.

Alors que j'écris ce billet, et que je regarde à nouveau les photographies, le plaisir est le même malgré la lecture de l'article de Woodward.
Il ne fait aucun doute pour moi que ces photographies ont existé à l'instant même ou Vivian Maier appuyait sur le déclencheur. Elles étaient dans son œil et dans son cœur.

J'ai le souvenir d'avoir lu (mais je ne retrouve pas la source et ma mémoire est peut-être défaillante) que Cartier Bresson disait que l'appareil photographique idéal serait constitué d'un morceau de bois et d'un simple cadre comme viseur.

La question du tirage original ou vintage est plus une préoccupation du marché de l'art, des commissaires d'exposition et des collectionneurs que de l'Oeil Curieux.

Pour finir, je vous recommande particulièrement les autoportraits de Maier, qui épaississent joliment le mystère de l'autre fée Vivian.
Self-Portrait, Undated © Maloof Collection Ltd.
Self-Portrait, Undated
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

Self-Portrait, New York, February 3, 1955 © Maloof Collection Ltd.
Self-Portrait, New York, February 3, 1955.
© Vivian Maier / Maloof Collection
Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York

Mystère qui sera peut être levé avec le film qui va sortir en France en juillet.