Voici plus de 18 mois que je ne vous ai pas infligé un billet japonisant !

Avouez que vous étiez un peu en manque.
Non ?
Vraiment ?

Pour le retour du Japon chez L'Oeil Curieux, je frappe un grand coup avec une exposition qui allie Passé et Futur : « Evangelion et les sabres japonais  », ou quand les samouraïs croisent le Manga.

L'idée originale de cette exposition a été de faire réaliser par des artisans les sabres futuristes utilisés dans la série animée Evangelion.

Si les domaines sont très éloignés, Manga science-fiction d'un côté et artisanat millénaire de l'autre, cette rencontre me semble finalement très représentative du Japon, ou cohabitent harmonieusement les traditions et une extrême modernité.

Je ne sais pas si les amateurs de Manga ont été comblés par leur visite, mais comme amateur d'art du Japon, cette exposition a été un pur enchantement.

Elle révèle avec des vidéos le secret de la fabrication des sabres japonais.

Photographie : Amiami Blog.com



Le métal en fusion, la précision du geste de l'artisan, ce sentiment que se répète avec la même perfection un savoir qui traverse les âges, tout concourt à un spectacle fascinant.

Différentes vitrines permettent de mieux connaître les différentes parties d'un sabre (avec en particulier de splendides tsuba, gardes, délicatement ouvragées).


Puis, vient alors la contemplation des sabres.

La pièce la plus impressionnante est incontestablement la « Lance de Loginus », longue de plus de 3 mètres !


Ainsi nommé en référence à la lance du soldat romain qui transperça le flanc du Christ, la double lame réalisée en damas de corroyage déploie ses entrelacs avec élégance et du manche en double hélice émanent force et équilibre.

Le Tantô EVA-02 est une autre merveille, avec le motif ajouré de la jeune fille gravé dans la lame.

Photographie : Amiami Blog.com



Cette technique de sculpture appelée rankan sukashi est maîtrisée par peu d'artisans au japon et confère à cette pièce une place unique dans l'histoire du sabre japonais.

Si les couleurs des fourreaux (saya) et des poignées (tsuka) sont résolument modernes et revoient aux armures des EVA (les robots géants du manga Evangelion), les savoir-faire employés pour la fabrication des lames et des autres parties sont traditionnels et font des pièces présentées de dignes successeurs aux sabres des époques passées.


Photographie : Amiami Blog.com

Admirez ici le grain de la peau de requin ou de raie qui recouvre la poignée.

Photographie : Amiami Blog.com


Photographie : Amiami Blog.com


Photographie : Amiami Blog.com

Et là, le laçage de tresse.

Photographie : Amiami Blog.com

Pas besoin donc d'être un Otaku pour apprécier cette exposition.



Et pour continuer dans le japonisme et l’Asie, allez faire un tour au Musée Guimet découvrir la collection de Clémenceau avec ses surprenantes boites à encens (kôgô).
Boîte à encens (kôgô) en style Oribe Japon, préfecture de Gifu, fin de l’époque Momoyama (1573-1603)- début de l’époque d’Edo (1603-1868), début XVIIème siècle Mino-yaki Musée des Beaux-Arts de Montréal
Boîte à encens (kôgô) en style Oribe