Seulement le 19 janvier et je suis déjà en retard !

En retard pour souhaiter mes vœux à mes rares, mais fidèles abonné(e)s.
Il faut dire que comme début d'année à vous décourager d’exprimer des vœux, 2015 est tristement remarquable.

Mais il faut y croire.
Alors je vous souhaite une Année 2015 pleine, d'Art, de bruit et de fureur, je veux dire de bons bruits et de bonne fureur.

Déjà en retard pour mettre à jour mon Agenda.
Déjà en retard, avec de nombreuses expositions qui se terminent dans les jours à venir.

Mais aussi déjà en colère après ma visite de l'Exposition « Niki de St Phalle » (et en retard pour le billet sur cette formidable artiste et cette exposition enthousiasmante).

J'ai eu comme une révélation au Grand Palais, en voyant déambuler les visiteurs avec leurs smartphones, tablettes et appareils photo.
J'ai l'impression que de nombreux visiteurs passent plus de temps à prendre des photos, à consulter l'appli de l'expo sur leurs téléphones « intelligents » ou leurs tablettes qu'à regarder avec attention des œuvres qu'ils ne verront peut être plus jamais.

Ce travail sur la matière, ces traces de la main de l'artiste, des mouvements qui ont engendré ce tableau ou cette sculpture, jamais la photographie ne les restituera.
Ce choc en présence de l'objet, l'appli ne nous le fera jamais ressentir.

Je crois que tous ces appendices peuvent nous empêcher de ressentir les œuvres, d'éprouver pleinement la première rencontre/confrontation.

Après la visite, ce sont de bons auxiliaires pour prolonger la réflexion et approfondir la connaissance et la compréhension.
Mais pendant...

Et bien souvent, les visiteurs instrumentés sont sans gène et importunent les autres.

J'ai donc pris quelques résolutions et Dieu sait si je n'aime pas cela (à cause de ma fréquente incapacité à les respecter) :
Je visiterai les expositions dans le plus grand dénuement, sans tablette, ni smartphone, ni appareil photo.
Je n'aurai que mes yeux, mes oreilles, mes mains et mon cerveau pour aller à la rencontre des tableaux, sculptures, installations, vidéos, photographies et autres dessins.
Il n'y aura pas d'intermédiaires artificiels entre moi et l’œuvre.
Et je serai attentif aux autres visiteurs, veillant à ne point les déranger.