« Snails » (« Escargots » ou « Cagouilles » dirons nous en cette journée internationale de la Cagouille) est une des œuvres les plus secrètes et les moins exposées du pape du Pop Art, Andy Warhol.

"Snails" à la Warhol

Cette série insolite s'inscrit dans la lignée des séries consacrées aux icônes de la civilisation américaine comme les boîtes de soupe Campbell, Elvis, les bouteilles de Coca Cola ou Marylin Monroe.

Mais pourquoi, la cagouille, cette icône de la France et non de l'Amérique  ?

Il faut savoir qu'Andy Warhol appréciait la France et particulièrement la vie nocturne parisienne.
Il fréquentait notamment Chez Régine, rue du Four à Paris, dont il goûtait sans limites les nuits endiablées.

L'origine de «  Snails  » se trouve dans un dîner effectué au début des années 70 au célèbre restaurant de la Rue Montorgueil, le bien nommé « Escargot Montorgueil ».

En 1973, cherchant une idée pour le cadeau d'anniversaire de son amie des nuits parisiennes, Régine, il se souvient de ce dîner à l'« Escargot Montorgueil » et décide de faire cette série si française.

«  Snails  » est construit comme une déclinaison de son «  Marylin  » de 1967  : même mosaïque de 3 x 3 images, même palette de couleurs.
Marilyn - Warhol

Mais la pulpeuse blonde est simplement remplacée par une mystérieuse cagouille masquée.

Warhol réalise seulement douze exemplaires de «  Snails  », ce qui en fait une des séries les plus courtes de l'artiste, une simple douzaine d'escargots qu'il offre donc à Régine.
Le destin des douze exemplaires n'est pas totalement connu.

Régine, généreuse reine de la nuit, a fait cadeau de 11 exemplaires à des proches et amis, en diverses occasions, ne conservant que l'exemplaire 12/12.
Mais il est difficile de suivre la trace de onze autres escargots, qui ont assez souvent changé de mains.

4 exemplaires seraient aux États-Unis, 4 en Europe, mais bizarrement aucun en Angleterre, l'escargot ne semblant pas du goût des collectionneurs d'outre-Manche et enfin 3 se trouveraient en Asie, ou le gastéropode est mieux apprécié.

C'est d'Asie qu’un exemplaire devait être prêté pour l'exposition « Warhol Unlimited » du Musée d'Art Moderne de Paris fin 2015, début 2016.
Malheureusement, l’œuvre, envoyée par la Poste, mais affranchie au «  Tarif Lent  » et comportant de nombreuses coquilles dans le libellé de l'adresse, n'est arrivée au musée qu'après la fin de l'exposition.

C'est donc un plaisir, et un honneur, de faire découvrir à tous les amateurs d'Art en général, de Pop Art, de Warhol et de cagouilles en particulier, «  Snails  » en cette Journée Mondiale de la Cagouille.

L'oeil Curieux, Suresnes, le 24 avril 2016


Vous venez de lire ma participation à la Journée Mondiale de la Cagouille, que j’avais annoncée dans un billet du 11 avril.

La création de cette petite mystification artistique a été une de mes réalisations les plus réjouissantes.

Sa genèse se partage en deux temps.

D'abord l'aspect graphique, pour lequel je ne pouvais compter que sur mes photographies, étant gravement handicapé du dessin, de la peinture et des arts manuels en général.
J'ai retrouvé une mystérieuse cagouille masquée dans mon Flickr et Andy Warhol, du haut de sa Factory céleste, m'a inspiré.

Cagouille Masquée / Masked Snail


Grâce à GIMP, logiciel libre de traitement d'images, ma cagouille est devenue ma Marilyn à moi et a été warholisée en quelques clics bien sentis.
Un courriel à Thierry le Borgne et ma participation était effective.
Fin du premier temps.

Dans la semaine qui suivit ma création graphique, de retour d'un jeu de rôle pratiqué en entreprise, certainement encore sous l'effet de la fièvre artistique (j'avais joué, avec délectation, un personnage particulièrement odieux), l'inspiration seconde me vint  !
Il fallait compléter le faux Warhol par un texte qui situerait ces escargots dans l’œuvre de l'artiste.
Là encore, quelques clics sur Internet et une imagination en pleine carburation m'ont permis de rédiger la véritable histoire de «  Snails  », série méconnue et très parisienne du maître du Pop Art.
Nouveau courriel à Thierry le Borgne et ma participation devenait complète.
Fin du second temps.

Je ne remercierai jamais assez Thierry de m'avoir offert cette occasion de réaliser, avec mes ingrédients, mon «  intervention artistique  ».
J’ai eu l'immense plaisir d'utiliser une de mes photos, de la transformer et de l'accompagner d'un texte dans lequel j'ai associé mon goût pour l'écriture et l'Art, celui de Warhol et de tous les autres artistes que je fréquente inlassablement dans les musées et les galeries, et qui nourrissent ma vie.
Encore Merci Thierry.

Postscriptum

Le concours organisé à l'occasion de la Journée Mondiale de la Cagouille a vu la consécration d'un très jeune artiste inconnu, Mattéo.

Imprévisible monde de l'Art, dans lequel un jeune représentant de l'Art Brut éclipse le Pape du Pop Art  !