J'aime beaucoup les estampes.
Elles sont moins intimidantes que les tableaux ou les sculptures.
Elles nous laissent croire qu'elles pourraient être accrochées sur nos murs.
Elles racontent les rencontres d'un artisan et d'artistes.
Et quelles rencontres pour Aldo Crommelynck !
Tal Coat, Juan Miro, Le Corbusier, Alberto Giacometti, André Masson, Georges Braque… et surtout Picasso pour lequel il travaille presque exclusivement quand il installe, avec son frère Piero, un atelier de gravure à Mougins, proche de la maison du peintre.
Sa renommée attire les artistes de l'étranger, qui fréquentent l'atelier de la Rue de Grenelle.
Jim Dine lui rend un bel hommage en 1981.
Jim Dine, A heart on the Rue de Grenelle, 1981
Jim Dine, Paris Smiles in Darkness, 1976
Avec Jennifer Bartlett, il propose, en exploitant les caractéristiques propres à la gravure, une variation sur un même paysage, comme dans les cathédrales de Rouen de Monet.
Jennifer Bartlett, Bridge, boat, dog, 1997
© Jennifer Bartlett
Jennifer Bartlett, Bridge, boat, dog, 1997
© Jennifer Bartlett
Jennifer Bartlett, Bridge, boat, dog, 1997
© Jennifer Bartlett
Le clown de George Condo est étrangement enfantin, bien loin de la production habituelle de l'artiste américain.
George Condo, Clown, 1989
David Hockney rappelle, dans un facétieux face-profil, la place particulière de Picasso dans l'activité du graveur.
David Hockney, The Student : Homage to Picasso, 1973
David Hockney, Simplified faces, 1973
Alex Katz, Man with pipe, 1984
L'ouverture d'un atelier à New York, en 1986, va déclencher de belles collaborations avec les artistes de la Pace Galerie, comme la série des « Sunliners » d'Ed Ruscha, d'une riche simplicité.
Ed Ruscha, Sunliners, 1996
- "De Picasso à Jasper Johns. L’atelier d'Aldo Crommelynck" à la BNF François Mitterrrand jusqu'au 13 juillet 2014.