L'art cinétique m'a lancé trois défis.

En tant que visiteur de l'exposition consacrée à Jésus Rafael Soto, j'ai dû affronter le risque d'une crise d’épilepsie.
Les effets optiques des œuvres présentées, comme certains jeux vidéos, peuvent déclencher chez des sujets sensibles des crises.
J'ai survécu !

En tant que photographe, le défi consiste à rendre l'impression ressentie à contempler un tableau qui, par essence, est mouvant et finalement propre à chacun des regards qui se pose sur lui.
Oscar Wilde a dit que « la beauté est dans l’œil de celui qui regarde », mais avec Soto, « le tableau est dans l’œil de celui qui regarde...et se modifie dans le mouvement du spectateur ».
Alors, sans doute influencée par mon passé de joueur de rugby (treize années de bons et loyaux services comme pilier gauche, gauche la position dans la mêlée pas l'allure du joueur...), mon approche frontale de prise de vues s'avère plutôt pauvre à restituer les sensations de la visite.

L'ultime défi, assez facile, est d'écrire ce billet, l'unique jour chômé de l'année, pour vous dire combien la découverte de cet artiste vénézuélien a été un ravissement.
Soto ne pouvait finalement que me séduire avec son goût de la géométrie et son usage de la couleur.

Par la superposition d'une trame peinte sur fond de bois et d'une autre sur Plexiglas, le peintre leurre notre vue et fait apparaître de nouvelles formes.

Jesus Rafael Soto, Dynamique de la couleur, 1957

Jesus Rafael Soto, Dynamique de la couleur, 1957

Jesus Rafael Soto, Spirale, 1955

Jesus Rafael Soto, Spirale, 1955

Par la magie de quelques fils de nylon, d'un peu de métal et de son talent, Soto rend visible la vibration d'un jaune ou un fantomatique et bleu carré.

Jesus Rafael Soto, Vibration jaune, 1965

Jesus Rafael Soto, Vibration jaune, 1965

Jesus Rafael Soto, Cuadrado virtual cobalto  (Carré virtuel bleu), 1978 - 1979

Jesus Rafael Soto, Cuadrado virtual cobalto (Carré virtuel bleu), 1978

Avec « cube pénétrable », le spectateur peut littéralement entrer dans l’œuvre et percevoir « in situ » une vibration différente de celle perçue de l'extérieur.

Jesus Rafael Soto, Cube pénétrable, 1996

Jesus Rafael Soto, Cube pénétrable, 1996

J'avoue ne pas avoir pénétré le cube, ne souhaitant pas me joindre aux touristes déchainés qui confondaient, à mon goût, l'installation artistique avec une attraction de la Foire du Trône...



J'oubliais le petit bonus de ce billet : en cliquant sur les titres des photographies, vous accéderez au site du Centre Pompidou pour découvrir l’œuvre d'un autre point de vue.

La richesse du site ne dispense pas de visiter l'exposition notée OeilCurieux.jpgOeilCurieux.jpgOeilCurieux.jpg !