L'Oeil Curieux

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Tag - Bernard Plossu

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jeudi 21 décembre 2023

Du Noir au Blanc, en passant par toutes les nuances de gris

Après la matière, la lumière, l'encre des photographes.
Ici, des cartels de peu de mots, pour que l'oeil s'enivre de blanc neigeux, de noir nocturne et de tous les gris possibles.

Pour rester dans l'ambiance, ce sera un billet de peu de mots, avec des photographes que j'ai découverts, de vieilles connaissances que j'ai retrouvées avec plaisir et d'abord des images qui restent dans la mémoire des bâtonnets de mon Oeil Curieux.

La crevasse (départ) sur le chemin du grand plateau, ascension du Mont-Blanc, Les frères Bisson - Bibliothèque nationale de France La crevasse (départ) sur le chemin du grand plateau, ascension du Mont-Blanc, Les frères Bisson
Bibliothèque nationale de France

Le blanc qui s’apprête à trancher dans le vif du noir.
Ray K. Metzker, Francfort 1961
Ray K. Metzker, Francfort 1961

Štěpán Grygar, bez názvu (Praha), 1984
Štěpán Grygar, bez názvu (Praha), 1984

De Bernard Plossu, je me souvenais de ses tirages "Fresson", des illuminations colorées.
Sa nappe de lumière est une nouvelle illumination !
Bernard Plossu, Paris 1973 © Bernard Plossu
Bernard Plossu, Paris 1973 © Bernard Plossu

Michael Kenna, découvert sur le site Richelieu de la BNF il y a plus de 13 ans.
À chaque rencontre, je reste éperdu d'admiration devant le raffinement de son Noir et Blanc.
Michael Kenna Hedges and Tower / Haies et Tour Parc de Saint-Cloud, France, 1988. © Michael Kenna Michael Kenna Hedges and Tower / Haies et Tour Parc de Saint-Cloud, France, 1988.
© Michael Kenna

Yoichi Midorikawa, Mer Intérieure, Japon Vers 1962 Yoichi Midorikawa, Mer Intérieure, Japon Vers 1962

Mario Giacomelli,  Je n'ai pas de main qui me caresse le visage 1961-1963 Mario Giacomelli, Je n'ai pas de main qui me caresse le visage 1961-1963

Bill Brandt, Tombée du jour dans Kew Garden vers 1935
Bill Brandt, Tombée du jour dans Kew Garden vers 1935

Le Yin et le Yang en gestation.
Koichiro Kurita, Neige fondant sur un rocher 1988 Koichiro Kurita, Neige fondant sur un rocher 1988

Martine Franck, Alpes de Provence 1976
Martine Franck, Alpes de Provence 1976

René Burri, Lac Kumming Pékin, Chine 1964
René Burri, Lac Kumming Pékin, Chine 1964

Piergiorgio Branzi, Bar sur la plage Littoral de l'Adriatique 1957 Piergiorgio Branzi, Bar sur la plage Littoral de l'Adriatique 1957

Louis Faurer, Garage sur Park Avenue 1950
Louis Faurer, Garage sur Park Avenue 1950

J'ai une relation très personnelle avec André Kertész.

À deux occasions déjà, comme par une mystérieuse intrication de photographes, un nuage et un corps de femme nous ont liés à travers le temps et l'espace.
Ce samedi 16 décembre 2023, le phénomène s'est reproduit, autour d'un verre, dépoli.
André Kertész, 1er janvier 1972 à la Martinique 1972
André Kertész, 1er janvier 1972 à la Martinique 1972
© Ministère de la Culture (France), MPP, diff. RMN-GP

L' Atelier du Chocolat / The Chocolate Workshop

© l'Oeil Curieux

Enfin, avec Laurent Cammal, j'ai eu l'impression de repartir dans l'univers de Tron, celui de 1982, avec ses images peintes qui semblaient générées par ordinateur.
Laurent Cammal, Solid Line II 2012
Laurent Cammal, Solid Line II 2012



dimanche 22 mars 2015

Petit billet de reprise

La tenue d'un blog est une pratique sportive.
Après une interruption, la reprise requiert plusieurs conditions pour être réussie.
il faut de l'envie et de la fraicheur.
il faut trouver le subtil équilibre entre l'exercice connu qui rassure et la nouvelle pratique qui surprend et motive.
Il faut recommencer modestement, avec humilité et écouter son corps et son esprit.

Je suis retourné à la MEP sans avoir mémorisé les expositions en cours.
Je savais seulement qu'elles se terminaient le 5 avril, et que j'ai toujours trouvé de petits bonheurs et souvent des grands dans les salles du bel hôtel de la Rue de Fourcy.

J'ai retrouvé avec plaisir Bernard Plossu et ses déclarations d'amour à l'Italie, pays de ses origines.

Petits formats d'encre et de blancheur comme de pudiques billets à l'Aimée.
© Bernard Plossu
© Bernard Plossu

Voluptueux tirages Fresson pour les façades qui aguichent le soleil avec leurs teintes effrontées.
© Bernard Plossu
© Bernard Plossu

J'ai été surpris et amusé par les images révélées par Eric Rondepierre, obstiné chercheur d'interstices, d'accidents et de hasard.
Que les pixels se perdent dans un hoquet numérique de la télévision par câble ou que des sous-titres apparaissent sur des images noires traquées de longues heures sur des magnétoscopes, et l'auteur nous emmène dans les marges des flux d'images.
DSL 17 © Eric Rondepierre
DSL 17 © Eric Rondepierre

Le Voyeur(Plans de coupe) © Eric Rondepierre
Le Voyeur(Plans de coupe) © Eric Rondepierre

J'ai terminé en rencontrant Grégoire Korganow pour la première fois, avec deux séries bien différentes.

Une plongée dans les prisons avec un reportage très graphique et détaillé.
Le photographe, contrôleur des lieux de privation de liberté, a parcouru la prison jour et nuit et nous livre une vision très forte de l'enfer de l’incarcération.
Prisons © Grégoire Korganow
Prisons © Grégoire Korganow

Prisons © Grégoire Korganow
Prisons © Grégoire Korganow

Une série de portraits de père et de fils, où l’œil cherche la ressemblance et éprouve le temps qui s'écoule.
Père et Fils © Grégoire Korganow
Père et Fils © Grégoire Korganow

Comme j'étais bien en jambes (curieuse expression pour l'Oeil....), j'ai enchaîné avec Paris, vu par les membres de Magnum.
Petit exercice facile, mais incontournable pour retrouver Henri Cartier Bresson ou Robert Capa et le photojournalisme que j'apprécie tant.
Explosion de gaz lacrymogènes sur le boulevard Saint-Michel, nuit du 10 au 11 mai 1968. - ©Bruno Barbey / Magnum Photos
Explosion de gaz lacrymogènes sur le boulevard Saint-Michel
nuit du 10 au 11 mai 1968.
©Bruno Barbey / Magnum Photos

Petit billet, mais plaisirs retrouvés de la visite et de l'écriture, avec un bon concert de Bowie pendant la rédaction (prélude à une prochaine visite à la Philarmonie de Paris).









dimanche 29 septembre 2013

Plossu : le grand Fresson de la couleur

Je fréquente certains photographes avec le plus grand des respects.
Particulièrement les maîtres du N&B, comme Cartier Bresson, Willy Ronis ou encore Michael Kenna dont je viens d'admirer quelques pièces somptueuses à la Galerie Camera Obscura.
Sans doute parce que je ne maîtrise pas le N&B comme je le voudrais, j'imagine rarement, face à une de leurs images, réaliser un jour pareil cliché, atteindre la même perfection.

Et puis, il y a des photographes dont je me sens plus proche, à l'œuvre moins intimidante.
J'ai ressenti avec une grande force cette proximité en parcourant, la semaine dernière, les salles du Pavillon Populaire de Montpellier.

Je connaissais Bernard Plossu pour son « Voyage Mexicain », mythique jumeau photographique de « Sur la Route ».

Les quelque 240 tirages de « Couleurs Plossu » célèbrent l'illumination colorée, ce moment unique ou une couleur envoûte l’œil d'un photographe, lui faisant oublier le reste, le cadre, le sujet, la netteté.
Seule importe la couleur dans l'évidence de sa présence, dans son absolue nécessité.
Je retrouve cette même obsession dans les photographies de Saul Leiter.

Alors oui, je me reconnais dans cette étagère de salle de bains, avec son verre, son flacon et la brosse à dents qui composent une nature morte aux couleurs crues.
Bernard Plossu "Grenoble" 1974
Bernard Plossu "Grenoble" 1974

Je pourrais sans doute m'émerveiller devant le débordement d'un jus d'orange.
Bernard Plossu  "Le jus d'orange, Ètats-Unis, 1980"
Bernard Plossu "Le jus d'orange, Ètats-Unis, 1980"

Et même si je ne suis pas un photographe de grands espaces, j'aurais été ému par le bleu profond du désert du Nouveau Mexique.
Bernard Plossu     "White Sands, États-Unis, 1980"
Bernard Plossu "White Sands, États-Unis, 1980"

En préparant ce billet, dans un premier temps, j'ai regretté de ne pas dénicher plus de photographies couleur de Plossu pour illustrer mes propos.

Mais quand je repense aux tirages exposés, réalisés avec le procédé Fresson, je n'ai plus aucun regret.
Internet ne peut pas rendre la présence des couleurs de ce procédé quadrichromique au charbon, une présence entêtée, mais sans agressivité.

Il faudra donc aller à Montpellier pour jouir pleinement des Couleurs Plossu.
A l'occasion, passer aussi au Musée Fabre voir Signac pour revenir ivre de lumière et de couleurs.