L'Oeil Curieux

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Tag - Bourse du Talent

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vendredi 9 février 2018

Un petit parfum de mort

J'ai senti comme un petit parfum de mort dans l'Allée Julien Cain.
Les lauréats de la Bourse du Talent 2017 ont déposé un voile de cendres sur mon regard.

Mort invisible, cachée dans la blancheur de l'hiver chez Florian Ruiz.
Le photographe fait pulser les paysages de Fukushima au rythme du compteur Geiger et nomme ses clichés d'après la radioactivité mesurée dans cette nature faussement paisible.
0,484Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian Ruiz
0,484Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian ruiz

0,537Bq - Florian ruiz -The white contamination © Florian Ruiz
0,537Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian Ruiz

Mort au combien visible, avec un visage.
Alexander Vasukovich a photographié des combattants du Donbass.
Plus d'un an après, il écrit la chronique ordinaire d'une guerre oubliée avec les mêmes photos souvenirs et une vue aérienne d'un lieu  : la vie, la mort et le lieu de la fin.
Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo

Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo

Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo

Mort en puissance, tapie dans les munitions des Smith & Wesson, Colt et autres Ruger.
L'âge de l'innocence de Laurent Badessi est la chronique d'une Amérique née dans la violence et toujours malade d'une fascination morbide des armes à feu.
Laurent Elie Badessi - Age of innocence
Laurent Elie Badessi - Age of innocence

Laurent Elie Badessi - Age of innocence
Laurent Elie Badessi - Age of innocence


dimanche 22 janvier 2017

Grand écart

Difficile d'imaginer des photographies plus éloignées les unes des autres.
Difficile d'imaginer des photographes plus différents les uns des autres.

Pourtant Vincent Gouriou et Gardaf Hicham côtoient Richard Avedon, et leurs images d'aujourd'hui sont à la BNF avec les clichés d'antan du très mondain photographe américain.

Mon retour à la BNF était motivé par l'exposition des lauréats de la Bourse du Talent 2016.
Mais j'en ai profité pour voir celle sur Avedon, même si ses photographie ne sont pas dans les catégories que je préfère.

Avedon, c'est très "léché", du Noir et Blanc très maîtrisé.
Le photographe des gens connus, publié dans les revues les plus raffinées, comme Harper's Bazaar ou Egoïste.
Je mentirais en disant que je n'ai pas apprécié les portraits de célébrités ou que je suis resté insensible à l'élégance des photographies de mode.
Mais le plaisir reste finalement assez froid, distant.
Ce sont de belles photographies d'un autre monde, d'un monde qui ne m'attire pas vraiment.

J'ai malgré tout retenu deux images, vues, que je souhaite partager.

D'abord une sœur Emmanuelle, image joyeuse de la foi, vécue auprès des plus pauvres parmi les pauvres.

Richard Avedon - Egoïste - Soeur Emmanuelle
Richard Avedon - Egoïste - Soeur Emmanuelle

J'avais en tête un souvenir souriant de Soeur Emmanuelle et Jamel parlant arabe ensemble, et cette sœur Emmanuelle en train, me semble-t-il, de refréner un fou rire me l'a rappelé.



L'autre image est une belle coïncidence, comme le hasard facétieux sait nous les réserver.

Richard Avedon - Egoïste - Le cirque du Soleil
Richard Avedon - Egoïste - Le cirque du Soleil

Avec ces clowns du Cirque du Soleil, Avedon m'a transporté, pendant quelques instants, auprès de mon québécois de fils aîné, qui va bientôt exercer ses talents dans cette grande entreprise (mais pas comme clown semblerait-il).

Avec la Bourse du Talent, retour dans notre monde contemporain, avec les regards de jeunes photographes.
Comme Avedon, certains portent ce regard sur le monde de la mode, et ils ont été aussi récompensés avec le trophée #67 Mode.

J'ai préféré deux regards bien différents.

Le regard bienveillant, et empreint de tendresse, de Vincent Gouriou sur « Des familles », avec des hommes et des femmes qui vivent de profondes transformations dans leur vie, dans leur être le plus profond.

Vincent Gouriou « Des famille(s) » Sandrine et Frédérique
Vincent Gouriou « Des famille(s) »
Sandrine et Frédérique
Bourse du Talent #66 Portrait

Vincent Gouriou « des famille(s) » Mélanie
Vincent Gouriou « des famille(s) »
Mélanie
Bourse du Talent #66 Portrait

Le regard exploratoire d'Hicham Gardaf qui observe l'évolution du Maroc et l'expansion du tissu urbain.

Gardaf Hicham « Intersections »
Gardaf Hicham « Intersections »
Bourse du Talent #68 Espace Paysage Architecture

Gardaf Hicham « Intersections »
Gardaf Hicham « Intersections »
Bourse du Talent #68 Espace Paysage Architecture




samedi 4 janvier 2014

En direct de la Bourse.

Vous ne connaissez pas la nouvelle ?

Non. Pas encore.

Il y a des photographies de mode dans le nouveau billet de l'Oeil Curieux !

De la mode ?
Non, impossible.
Il déteste cela et le clame assez souvent.

Pourtant, sa dernière visite à la Bourse du talent 2013 a du lui dérégler les sens, puisqu'il met à l'honneur les photographies de Marie Benattar, lauréate de la bourse du Talent #55 Mode.

Déjà avec son article sur Genesis, je me disais que quelque chose ne tournait plus rond chez ce monsieur l'Oeil Curieux.
Donne-t-il des explications sur cet engouement soudain pour un genre qu'il ne goûte vraiment pas ?

Il soutient que le travail de Marie Benattar va au-delà de la simple photographie de mode, qu'il y trouve une recherche plasticienne, sur les formes et les couleurs, qui lui parle.

Interstice 2010 © Marie Benattar
Interstice 2010 © Marie Benattar

Mii/ collection Automne/Hiver © Marie Benattar
Mii/ collection Automne/Hiver © Marie Benattar

Valse Turque 2 © Marie Benattar
Valse Turque 2 © Marie Benattar

Il a recommencé les substances ?

Ça, je ne sais pas.
D'un autre côté, il reste la proie des idées fixes.

Il y a encore du Japon de son billet ?

Non, du marxisme.

Du marxisme ? Des recettes de Thierry Marx ?

Mais non, du Karl Marx, le barbu communiste.
Déjà, pour la bourse du talent 2011, il avait glorifié l'Allemagne de l'Est et Cuba.
Et bien cette année, il nous embarque avec un certain Léo Delafontaine à Barentsburg, une ville entreprise minière de l'arctique où rodent les fantômes de l'URRS.
Il y a même un buste de Lénine.

Barentsburg © Léo Delafontaine
Barentsburg © Léo Delafontaine

Barentsburg © Léo Delafontaine
Barentsburg © Léo Delafontaine

Barentsburg © Léo Delafontaine
Barentsburg © Léo Delafontaine

Si ça trouve, il a sa carte du PCF.

Ça ne m'étonnerait pas.
D'autant que son troisième sujet fait référence à Jacques Prévert.
Il n'est pas blanc bleu, le Prévert, mais plutôt rouge avec sa participation au groupe Octobre dans les années 30.

Pour sur, c'est étrange.
À sa décharge, il est peut-être sensible à la douce nostalgie qui se dégage des clichés et des légendes de Sandra Reinflet.

Qui a tué Jacques Prévert ?© Sandra Reinflet
Qui a tué Jacques Prévert ? © Sandra Reinflet

Qui a tué Jacques Prévert ?© Sandra Reinflet
Qui a tué Jacques Prévert ? © Sandra Reinflet

Qui a tué Jacques Prévert ?© Sandra Reinflet
Qui a tué Jacques Prévert ? © Sandra Reinflet

Peut-être....
Mais il est bizarre cet Oeil Curieux.


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