L'Oeil Curieux

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dimanche 20 août 2023

C'est d'abord de l'image

Il est raisonnable de penser que vous ne liriez pas ce billet si, le samedi 19 août 2023, j'avais d'abord visité l'exposition "Johan van der Keuken" et non celle consacrée à Frank Horvat.

J'aurais certainement été plus réceptif à la démarche de l'artiste, à ce dialogue constant qu'il a mené entre image fixe et image animée.
Mon billet aurait probablement été plus développé, avec plus de photographies et de vidéos, couvrant les nombreuses "séquences" de la riche carrière du photographe/cinéaste néerlandais.

Mais à moins de vous projeter dans un univers parallèle dans lequel L'Oeil Curieux a d'abord vu "Johan Van Der Keuken Le rythme des images", vous ne lirez jamais que ces quelques lignes qui suivent, avec 4 photographies et 2 courts métrages.

Deux images pour la géométrie.
Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1966. © Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum.
Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1966.
© Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum.

Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1966. © Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum.
Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1966.
© Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum.

Deux pour les séquences dans des images fixes.
Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1963. © Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum.
Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1963.
© Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum

Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1966. © Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum.
Logement pour étudiant, Weesperstraat, Amsterdam, 1966.
© Johan van der Keuken / Nederlands Fotomuseum.

"Paris à l'aube", qui est en quelque sorte l'aube du cinéaste Van der Keuken puisque ses impressions de Paris étaient tournées les matins à partir de 4 heures, à l’époque où il effectuait ses études à l’Idhec.


"Temps/travail", typique de son travail cinématographique, avec un excellent montage, très rythmé et répétitif, de gestes quotidiens d’hommes et de femmes au travail, à travers le monde.


Comme diraient les shadoks : "C'est tout pour aujourd'hui".


dimanche 2 juin 2013

Coup de Peau d'Âne

L'exposition n'était même pas dans mon agenda !
J'y suis allé parce que ma douce moitié, Madame L'Oeil Curieux, est une fan de « Peau d’Âne » (oui, je sais, ce genre de détail n'apparait généralement pas sur un blog sérieux, mais ceci n'est pas un blog sérieux!)
Mon style « merveilleux et moyen ageux » serait plutôt « Le seigneur des Anneaux » ou « Game of Thrones », et pour les comédies musicales, « Blues Brothers » ou « Tommy » (qui entre nous est très kitsch, sans vouloir offenser les Who...).
La découverte du « Monde enchanté de Jacques Demy », à la Cinémathèque française, m'a fait fait changer d'avis.

Un cinéaste qui filme aussi bien les femmes ne pouvait de toutes les manières que me séduire.



Mais j'ai aussi découvert un extraordinaire coloriste, un merveilleux géomètre, un graphiste maniaque qui n'hésitait pas à dépenser une bonne partie du budget d'un film dans les décors, en particulier dans les papiers peints, pour obtenir l'unité visuelle recherchée.



Un coloriste qui se retrouve dans ses photographies aux teintes saturées.
Jacques Demy, Los Angeles, ca. 1980 © Succession Demy.
Jacques Demy, Los Angeles, ca. 1980 © Succession Demy.

J'ai découvert combien la peinture et l'art ont nourri son œuvre, comme dans « Les Demoiselles de Rochefort » ou Calder, Buffet ou Niki de St Phalle peuplent la Galerie Lancien, dédiée au pop art et à l’op art,



Portrait de Catherine Deneuve par Bernard Buffet. Photo : SIPA
Portrait de Catherine Deneuve par Bernard Buffet.
Photo : SIPA

Jesús Rafael Soto, La Boite, 1967, Editions Denise René
Jesús Rafael Soto, La Boite, 1967, Editions Denise René

Auguste Herbin
Auguste Herbin

dans « Model Shop » dont il puise chez David Hockney la lumière californienne.
David Hockney, Untitled study for a painting, 1967
David Hockney, Untitled study for a painting, 1967

Et dans « Peau d'Ane » (on y arrive enfin), film pour lequel Leonor Fini avait été pressentie pour les costumes.
Leonor Fini en "Chouette des neiges" par André Ostier,1949
Leonor Fini en "Chouette des neiges" par André Ostier,1949

Demy s'est même représenté dans un bel autoportrait postcubiste.
Autoportrait de Jacques Demy © Succession Demy - 1949
Autoportrait de Jacques Demy © Succession Demy - 1949

J'ai donc découvert un artiste bien plus complexe et complet que je ne l'imaginais, grâce à une exposition séduisante...que je n'aurais jamais visitée sans la passion assumée de Mme L'Oeil Curieux pour « Peau d’Âne ».

Il ne me reste qu'à prolonger cette rencontre avec ce fou de cinéma.

Pourquoi je filme ? Parce que j’aime ça, parce que ça bouge, parce que ça vit, parce que ça pleure, parce que ça rit, parce qu’au ciné on est dans le noir, on est au chaud, entre un mec qui vous fait du genou et une nana qui enlève le sien, devant un con qui parle trop fort, derrière un génie aux cheveux ébouriffés qui vous empêche de lire les sous-titres, parce que ça danse, parce que ça chante, alors je plane, parce que c’est beau, parce que filmer c’est comme une femme, c’est comme un homme, ça peut faire mal, ça vous écorche, c’est parfois moche, mais c’est bien quand même, parce que ça zoome, parce que ça traveling, parce que ça Silence !, et Moteur !, et Coupez !, parce qu’on rêve, à 24 images/seconde, et que par conséquent ça fonce dans la nuit à 86400 images à l’heure, et que le TGV en crève de jalousie, parce que c’est blanc, parce que c’est noir et bien d’autres choses encore, parce que j’aime ça et parce que je ne sais rien faire d’autre.
Jacques Demy, in « Pourquoi filmez-vous ? », Libération hors-série, mai 1987


mardi 19 février 2013

Du coté obscur.

Des jouets sur le blog de l'Oeil Curieux ? Du merchandising (inter)planétaire de surcroit !
Décidément, le chaos règne sur ce blog ; Hopper un jour, R2D2 le lendemain, ce n'est plus de l'éclectisme, c'est du pèle mêle !

« Ne pas écouter les grincheux, tu dois . Ce billet, écrire il faut » m'intime Yoda qui lévite à côté de mon écran d'ordinateur.

J'ai visité l'exposition des Arts Décoratifs sur les Jouets Star Wars, avec un grand plaisir et même un peu d'émotion.

Tout a commencé en 1977 avec la sortie du premier film, en fait l'épisode IV.
Pour un fan de science-fiction de 16 ans, la claque est grande et il faudra attendre 1979 avec « Alien » ou 1982 avec « Blade Runner » pour avoir une telle sensation.
Bien sur, avant, il y avait « 2001, l'Odyssée de L'Espace », le chef d'oeuvre absolu de Kubrick.
Mais ce n'est pas le même style.
Dans Star Wars, il y a tout : un héros, une princesse, des méchants, des robots, des sabres lasers et de beaux vaisseaux spatiaux.
Sans parler de la Force...
Et du générique, qui deviendra la porte d'entrée vers les aventures de chaque nouvel épisode.


Alors, peu importe que les combats dans l'espace soient plus bruyants qu'une course de mobylettes dans une cité (car nul n'ignore depuis Alien, que « dans l'espace, personne ne vous entend crier » et que les canons lasers et autres moteurs-fusées ne font pas de bruit dans le vide interstellaire), peu importe que la princesse Leia soit peignée avec des chignons bizarres, je devins un fan de Star Wars.

Et pour retrouver les sensations de la scène finale de l'assaut sur l'Étoile Noire (Death Star en V.O.), j’allais dans les salles d'arcade et je pilotais moi aussi un chasseur X-Wing.



L'empire contre-attaqua en 1980, avec de belles scènes de combat sur la planète Hoth, dans la neige.
Un épisode sous le signe du froid (Han Solo se fait offrir une congélation carbonique) que je découvris lors de vacances à la montagne , mais l'été !
Ou l'on découvre Yoda, ses phrases que dans le bon sens remettre il faut et que le papa de Luke est le méchant Darth Vader (drôle de famille!).

Fin de la trilogie avec le « Retour du Jedi », qui, malgré son nom, sort un mercredi en France, le 19 octobre 1983.
Tout se termine bien, Luke renoue les liens avec son père, Anakin (aussi connu sous le patronyme de Darth Vader) qui meurt après avoir tué l'Empereur, et se trouve une soeur, la princesse Leia, que Han Solo peut donc aimer sans retenue.
La nouvelle Étoile de la Mort a implosé, donc tout est bien qui finit bien.
Seul bémol à cette perfection, les Ewoks !
Des espèces de peluches habillées de guenilles qui habitent la lune forestière d'Endor.
Ewoks-endor.jpg

Il était évident qu’après avoir lutté contre les troupes de l'Empereur, ces maudites créatures poilues se retrouveraient sur Terre vers le 25 décembre 1983.....
Ce qui ne manqua pas et j'avoue (un peu honteux) qu'un Ewok a été hébergé quelque temps à mon domicile...

Fin (provisoire) de la relation avec Star Wars, ce qui me laissa le temps de constituer une petite famille de cinéphiles avec deux garçons.

Deux jeunes Padawans qui découvrirent la trilogie au cinéma à l'occasion de la ressortie des éditions spéciales en 1997.
Je garde un souvenir très émouvant de ces séances ou je revoyais, 20 ans après, cette saga avec mes deux fils qui eux la découvraient, un peu plus jeune que moi.

Une vraie famille de fans découvrit donc, avant sa sortie en France (13 octobre 1999), l'épisode I « La menace fantôme », durant un été canadien.
Jar Jar Binks était le comique de l'épisode, pas très convaincant.
Par contre, depuis la trilogie, la technique avait fait d'énormes progrès et l'architecture des cités visitées dans les trois nouveaux épisodes était somptueuse.
À noter dans cet épisode, une course de podracers qui deviendra, très facilement, un jeu de course sur ordinateurs et consoles (Lucas connait bien le monde des affaires).


Et surtout un des plus beaux combats au sabre laser opposant deux jedi, Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi, son padawan à Darth Maul, un seigneur sith haut en couleur (Matthieu, mon fils ainé, qui préfère les méchants de Star Wars, se déguisa en Darth Maul pour Halloween. Personnellement, il aurait sonné à ma porte, il repartait avec le sac complet de bonbons !)


Obi Wan Kenobi et Qui-Gon Jinn VS Darth Maul par ikarugames



Après la vision de « la Menace Fantome », les garçons me trainèrent régulièrement dans une boutique de Montréal pour acheter des reproductions des armes de poing utilisées dans le film, bruits électroniques compris.
Ces pistolets miniatures doivent dormir dans un tiroir, peut-être encore en état de marche.

Nous avons vu ensemble les épisodes suivants « L'Attaque des clones » et « La Revanche des Sith » lors des sorties au cinéma .
Nous avons revu tous les épisodes en DVD.
Des livres d'enfants sur Star Wars sont encore sur les étagères de la bibliothèque, mais aussi un ouvrage savant, « Star Wars, la magie du Mythe », le catalogue de l'exposition présentée au prestigieux National Air and Space Museum de la Smithonian Institution.
Star Wars a rythmé ma vie de cinéphile adolescent puis adulte, de 1977 à 2005.
J'ai « initié » mes fils à cette histoire et nous en avons ensuite découvert ensemble les origines avec la sortie des épisodes I, II et III.
Quand ils étaient petits, pour les faire rire, j'imitais Chewbacca, le Wookiee compagnon de Han Solo et mes cris n'étaient pas si mal que cela.



Alors oui, il y avait de l'émotion dans les salles des Arts décoratifs quand nous, c'est à dire mon épouse, mon plus jeune fils, mon neveu, lui aussi fan, et moi-même, avons regardé avec de grands yeux tous ces jouets, cartes et autres gadgets.

Il y a des pièces vraiment surprenantes comme ce Speeder Bike, sorte de voiture à pédales inspirée des Speeder Bike du « Retour du Jedi ». Quelques enfants chanceux ont dû fièrement parcourir les rues avec ce jouet qui pouvait être gagné dans une tombola.
fields-speeder_bike2.jpg

Par contre, je n'ai pas vu la tirelire Darth Vader, que mon fils ainé avait eue pour un Noel (toujours son goût pour les méchants).
Je me demande si cet objet et l'attrait du côté obscur de la force n'expliquent pas son emploi actuel dans une banque...



Dans les vitrines, chaque Luke Skywalker, R2D2 ou C3PO était une madeleine intergalactique...


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