L'Oeil Curieux

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Tag - Cinémathèque Française

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dimanche 2 juin 2013

Coup de Peau d'Âne

L'exposition n'était même pas dans mon agenda !
J'y suis allé parce que ma douce moitié, Madame L'Oeil Curieux, est une fan de « Peau d’Âne » (oui, je sais, ce genre de détail n'apparait généralement pas sur un blog sérieux, mais ceci n'est pas un blog sérieux!)
Mon style « merveilleux et moyen ageux » serait plutôt « Le seigneur des Anneaux » ou « Game of Thrones », et pour les comédies musicales, « Blues Brothers » ou « Tommy » (qui entre nous est très kitsch, sans vouloir offenser les Who...).
La découverte du « Monde enchanté de Jacques Demy », à la Cinémathèque française, m'a fait fait changer d'avis.

Un cinéaste qui filme aussi bien les femmes ne pouvait de toutes les manières que me séduire.



Mais j'ai aussi découvert un extraordinaire coloriste, un merveilleux géomètre, un graphiste maniaque qui n'hésitait pas à dépenser une bonne partie du budget d'un film dans les décors, en particulier dans les papiers peints, pour obtenir l'unité visuelle recherchée.



Un coloriste qui se retrouve dans ses photographies aux teintes saturées.
Jacques Demy, Los Angeles, ca. 1980 © Succession Demy.
Jacques Demy, Los Angeles, ca. 1980 © Succession Demy.

J'ai découvert combien la peinture et l'art ont nourri son œuvre, comme dans « Les Demoiselles de Rochefort » ou Calder, Buffet ou Niki de St Phalle peuplent la Galerie Lancien, dédiée au pop art et à l’op art,



Portrait de Catherine Deneuve par Bernard Buffet. Photo : SIPA
Portrait de Catherine Deneuve par Bernard Buffet.
Photo : SIPA

Jesús Rafael Soto, La Boite, 1967, Editions Denise René
Jesús Rafael Soto, La Boite, 1967, Editions Denise René

Auguste Herbin
Auguste Herbin

dans « Model Shop » dont il puise chez David Hockney la lumière californienne.
David Hockney, Untitled study for a painting, 1967
David Hockney, Untitled study for a painting, 1967

Et dans « Peau d'Ane » (on y arrive enfin), film pour lequel Leonor Fini avait été pressentie pour les costumes.
Leonor Fini en "Chouette des neiges" par André Ostier,1949
Leonor Fini en "Chouette des neiges" par André Ostier,1949

Demy s'est même représenté dans un bel autoportrait postcubiste.
Autoportrait de Jacques Demy © Succession Demy - 1949
Autoportrait de Jacques Demy © Succession Demy - 1949

J'ai donc découvert un artiste bien plus complexe et complet que je ne l'imaginais, grâce à une exposition séduisante...que je n'aurais jamais visitée sans la passion assumée de Mme L'Oeil Curieux pour « Peau d’Âne ».

Il ne me reste qu'à prolonger cette rencontre avec ce fou de cinéma.

Pourquoi je filme ? Parce que j’aime ça, parce que ça bouge, parce que ça vit, parce que ça pleure, parce que ça rit, parce qu’au ciné on est dans le noir, on est au chaud, entre un mec qui vous fait du genou et une nana qui enlève le sien, devant un con qui parle trop fort, derrière un génie aux cheveux ébouriffés qui vous empêche de lire les sous-titres, parce que ça danse, parce que ça chante, alors je plane, parce que c’est beau, parce que filmer c’est comme une femme, c’est comme un homme, ça peut faire mal, ça vous écorche, c’est parfois moche, mais c’est bien quand même, parce que ça zoome, parce que ça traveling, parce que ça Silence !, et Moteur !, et Coupez !, parce qu’on rêve, à 24 images/seconde, et que par conséquent ça fonce dans la nuit à 86400 images à l’heure, et que le TGV en crève de jalousie, parce que c’est blanc, parce que c’est noir et bien d’autres choses encore, parce que j’aime ça et parce que je ne sais rien faire d’autre.
Jacques Demy, in « Pourquoi filmez-vous ? », Libération hors-série, mai 1987


mercredi 18 janvier 2012

Metropolis, film souche.


Mis en culture en 1927 par Fritz Lang, d'après le roman éponyme de son épouse, Thea von Harbou, son film "Métropolis" est le film souche de nombreux longs métrages de science fiction.

Verticalité de la ville, gigantisme des constructions, densité opprimante, Metropolis pose les fondations des villes du futur cinématographique, tel le Los Angeles dystopique de Blade Runner.

Metropolis
Metropolis

Blade Runner
Blade Runner


Entretien avec Francis Rambert, directeur de l'institut français d'architecture par la cinematheque



Même si la sexualité et la reproduction des robots ne sont pas encore très bien déterminées, Georges Lucas a clairement fait de Futura, le robot féminin inventé par Rotwang dans Metropolis, la grand mère du C3PO de Star Wars.
A remarquer qu'autant l’aïeule était peu bavarde, autant le descendant est un vrai moulin à paroles...autres temps, autres mœurs

Maria C3PO
Futura, Metropolis/C3PO, Star Wars

Pour mieux connaitre le robot de Métropolis, allez sur le site "Zoom sur le Robot de Metropolis"

Enfin, l'Oeil Curieux (devenu l’Oeil Graveleux ?) trouve une certaine parenté entre le dispositif utilisé par Rotwang pour transformer son robot en fausse Maria et celui utilisé dans le Cinquième Élément pour reconstituer ce même cinquième élément à partir d'un fragment de corps.
Dans les deux films, le corps féminin, sous un capot translucide, est ceint de bandelettes astucieusement disposées.
L'Oeil Curieux n'a malheureusement pas trouvé de photographie de Leeloo, avec bandelettes. A défaut, le capot translucide est bien visible...

Metropolis
Metropolis

Le cinquième élément
Le Cinquième élément

Pour redécouvrir ce chef d’œuvre absolu, à l'occasion de la sortie de sa version intégrale restaurée, l'exposition de la Cinémathèque française vous permettra, en revisitant les six grandes séquences du film (La Cité des Fils ; La Ville Ouvrière ; La Ville Haute ; Le Laboratoire Rotwang ; Les Catacombes ; La Cathédrale), de mieux apprécier le génie cinématographique de Fritz Lang.