L'Oeil Curieux

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samedi 9 mai 2020

L'Oeil Confiné mais toujours Curieux : le confinement porte ses fruits, mais pas uniquement

Au début, enfermé entre 4 mûres, je devenais flou,
Je restais prostré dans un coing durant des heures.
Mes nuits étaient aussi perturbées, avec de nombreux rêves érotiques avec Clémentine Celeriarié ou Cerise de Groupama.

Pour essayer de mieux vivre l'enfermement, je me suis mis à bricoler.
Je suis désormais le roi de la lime et je peux intervenir sur l’électricité sans prendre une châtaigne ou me transformer en marron chaud.

Et puis, je ne me rappelle pas vraiment la datte, j'ai décidé de ramener ma fraise au bureau.
J'avais réfléchi la nuit d'avant, en arrivant à la conclusion que je ne pouvais pas rester enfermé comme un ours dans sa griotte.

J'ai rempli ma dérogation pour ne pas risquer une prune, enfin une amande quoi.
Je me suis fait beau, tout en kaki, avec mon melon vissé sur la tête.

Il m'a fallu reprendre le volant.
J'avais un peu perdu la main, que je n'ai jamais eue ni verte, ni heureuse
À un moment, en passant un cassis, ma voiture a commencé à zigzaguer, comme si j'avais roulé sur une peau de banane géante.
J'ai eu la citrouille de ma vie et j'ai cru aller directement manger les pissenlits par la racine.
Comme je n'étais pas citron, enfin pas pressé, j'ai voulu prendre les voies sur canneberges, en écoutant d'une oreille distraite Cantaloup à la radio.
Le long de la Seine, c'était Mad Max, les pruneaux volaient bas et j'aurais apprécié d'avoir quelques grenades ou un lance-roquette pour dégager la route.
J'ai donc appuyé sur le champignon, et dans ma précipitation, je suis passé à l'orange, enfin sanguine l'orange, à un feu et j'ai vu le flash du radar.

« Ail ! C'est pour ma pomme » me suis-je dit.
Mais avec un bon avocat, je pourrais plaider la précipitation professionnelle.

Arrivé près du bureau, problème de stationnement, pas une place de libre.
Comme les aubergines sont aussi confinées, je me suis échoué sur un bateau.

Dans les couloirs, j'ai croisé beaucoup de monde.
Toutes les figues étaient présentes, Amarante, Framboise, cette grande Asperge d'Olive (pour l’embêter je lui demande toujours des nouvelles de Popeye et ses recettes d'épinards), la Reine Claude, avec son beau teint de pêche et Blanche et sa pâleur d'endive.

Je me suis installé devant l'ordinateur et j'ai chaussé mes lunettes (j'ai dû arrêter de porter des lentilles récemment).
J'ai parcouru les courriels, mais ça m'a vite couru sur le haricot.
Heureusement, pour me changer les idées, j'ai reçu un brocolis livré par Amazon.
J'allais enfin pouvoir lire le « Théâtre d'Agriculture et mesnage des champs » d'Olivier de Serres.



À 11 heures, pas de bouillon, mais une réunion avec des contrôleuses de gestion italiennes, Paloa, la belle Romaine et une espèce de gourde dont j'ai oublié le nom, mais pas la magnifique chevelure frisée.
Bien entendu, j'ai fait le poireau à les attendre....
Elles m'ont ensuite pris le chou pour une histoire d'oseille, moi qui n'entends rien à l'argent.
Je me suis senti blette.
En plus, elles maniaient la carotte et le bâton, dans un numéro consommé de gentil flic, méchant flic.
Mais je n'aime pas être pris pour une bonne poire et je les ai envoyées sur les roses.
Elles étaient colère d'avoir fait chou blanc et de m'avoir cuisiné pour des nèfles.

Le reste de la journée a été assez pénible et j'ai donc décidé de filer à l'anglaise.

Je suis passé par l'ortie de secours.
Je ne suis pas un bleuet et celui qui me coincera n'est panais.

Arrivée à la maison, je me suis d'abord affalé dans le canapé et j'ai zappé les chaînes de télévision
Rien de bien intéressant, entre des navets de Claude Zidi, un film avec Scarole Bouquet, une émission médicale sur les pistaches de naissance, une émission littéraire sur la quetsche du Graal et un reportage du National Géographic sur l'utilisation des arbouses de vache séchées comme combustible en Inde.
J'ai donc décidé de relire les Aventures du Concombre masqué et de son acolyte Chou Rave.
En ouvrant le placard pour prendre ma robe de chambre, j'ai vu voleter une myrte  ; il faudra que je mette des boules de naphtaline si je ne veux pas me faire manger la laine sur le dos.
Après la lecture, en fin de poirée, j’ai siroté mon thé à la bergamote en écoutant « Casse Noisette ».

Je n'aurais pas du regarder les nouvelles sur Internet avant d'aller me coucher.

Quand j'ai lu que les restaurants n’ouvriraient pas avant le 2 juin, j'ai pris un gros coup de pousse de bambou sur la calebasse.

Sévère la décision du President Maceron, mais comme dit la locution latine : la noix est dure, mais c'est la noix.

En plus, je commence à tousser raifort et me demande si je n'ai pas un peu de fève.

Je vais prendre ma température par précaution, en glissant mon bon vieux thermomètre à mercure plutôt sous mon airelle que dans mon trou du curcuma (excusez mon français comme diraient les Anglais).
37,2 le soir, c'est bien aussi.
Salsifis pour aujourd'hui, je me couche.
Mais comme je suis manioc et qu'il y a une pistache sur ma taie d'oreiller, je refais mon lys en mâchant un chewing-gum à la mangue verte (moins forte que la menthe glaciale).

Une belle journée de reprise non ?


dimanche 3 mai 2020

L'Oeil Confiné mais toujours Curieux : mon dernier banquet

C’était un vendredi 13.
Le 13 mars, avant le Grand Confinement.
Une réunion d'anciens du Rugby, comme nous en faisons tous les 2 ans avant France Irlande, pour le tournoi des 6 Nations.
France Irlande avait été annulé, mais pas notre repas.
Alors nous nous sommes retrouvés à Velizy, ce vendredi soir.
Il y avait beaucoup d'avants, des gros comme nous nous appelons en Ovalie, et deux arrières, des danseuses.

Par un tour facétieux de la vie, une de ces gazelles s'appelle Gros et l'autre, rattrapée par les kilos ferait un talonneur de fort beau gabarit.

J'avoue que ce soir là, nous n'avons pas franchement respecté les gestes barrières.
Nous nous sommes serré les mains, embrassés et nous avons refermé nos bras encore puissants autour d'amis de longue date.
D'ailleurs, quoi de plus étranger à un rugbyman que le confinement ?

Dans les vestiaires, avant de rentrer sur le terrain, nous nous resserrions, nous nous touchions pour éprouver cette présence amie qui serait rassurante dans le combat.
Sur le terrain, les corps se heurtaient, s'emmêlaient.
J'étais pilier gauche, j'étais en première ligne de la bête à 16 pattes, la mythique mêlée.
Ma tête reposait (enfin, elle ne dormait pas vraiment ) sous l'épaule droite du pilier droit adverse.
Je serrais mon talonneur, et ma seconde et troisième ligne, puissants arcs-boutants, me soutenait.
Nous étions un seul être pluricellulaire, huit cellules, dans les 600 à 700 kilogrammes, comme une algue obèse (et peut être pas beaucoup plus de cerveau...).
Après le match, en cas de victoire, c'était les accolades, les embrassades viriles.
En cas de défaite, des gestes de réconfort, dans le lourd silence de la déception.
Ensuite il y avait la douche, puis la troisième mi-temps.
Là encore, ça se touchait, ça chantait, les têtes se rapprochaient pour s'entendre au milieu d'un joyeux brouhaha.

Tout cela pour vous dire que la distanciation sociale, ce n'est pas vraiment dans les gènes du rugbyman.
Le banquet dans Astérix et Obelix dans l'exposition à Volklingen (Sarre) en 2011 sur Asterix et les Celtes © Maxppp / Alexandre Marchi
Le banquet dans Astérix et Obelix dans l'exposition à Volklingen (Sarre) en 2011 sur Asterix et les Celtes
© Maxppp / Alexandre Marchi

Alors ce banquet du 13 mars, je le chéris comme une de mes plus belles soirées.
Passée avec des amis, à boire et à manger (sans modération), à chanter, à refaire les matchs, à parler politique, de la retraite déjà active pour certains et du travail encore d'actualité pour les plus jeunes (enfin, c'est relatif...), comme hier, comme si je n'avais pas quitté les crampons en février 1999, un mardi soir.
Nous avons pris de nos nouvelles les jours qui ont suivi, pour voir si le Covid avait profité de notre insouciance, notre irresponsabilité penseront certains, pour nous faire un plaquage bien destructeur.

Mais non, rien.

Depuis, c'est le confinement, nous sommes enkystés dans un jour sans fin, pas de futur, un présent en boucle et le passé pour se souvenir de la vie d'avant.
Attention, je ne me plains pas.

Je télétravaille dans de très bonnes conditions, je n'ai pas connu le chômage partiel.
Je vis confortablement, avec du streaming à m'en rendre aveugle, des livres à m'user les yeux et de la musique à devenir sourd (à finir de devenir sourd).
Je ne mets pas ma vie en danger comme tous les soignantes et soignants, ni comme tous ces métiers, pas pour les premiers de cordée, mais indispensables et si souvent oubliés, comme les caissières, les routiers, les balayeurs dans nos rues et toute cette multitude que je ne cite pas.

Je me demande simplement ce que va être le monde de demain.
Un monde sans contact, comme dans « Les cavernes d'acier » ou « face aux feux du soleil » d'Asimov ?
Un monde ou pour faire repartir « la machine économique » nous sacrifierons encore la planète ?
Un monde sans musée bondé, sans salle de théâtre ou de concert remplie , sans mosh furieux au Hellfest ?
Un monde ou les salariés, encore heureux d'avoir conservé leur emploi, devront travailler plus pour gagner moins et toujours satisfaire les actionnaires ?

Mon banquet du 13 mars sera-t-il le vestige d'un monde révolu...


lundi 13 avril 2020

L'Oeil Confiné mais toujours Curieux : les courriels

Avec le confinement, les rituels ont poussé comme chiendent.
L'ouverture des boites mails, le matin au réveil, alors que la fenêtre ouverte du bureau me permet d'entendre les oiseaux, qui eux ne sont pas confinés, est le premier de ces rituels.

Comme le temps ne me manque pas, je vous propose d'ouvrir ensemble ses missives virtuelles.
En ce lundi de Pâques, sept courriels m'attendent pour changer ma vie.

Une CléUSB pour sauvegarder mes souvenirs
pas de chance, car en ce moment, coté souvenirs, c'est plutôt calme, et une bonne disquette 5''1/4 suffirait largement.

Un aspirateur Dyson avec +10 €  OFFERTS  SUR VOTRE PREMIER ACHAT*
Là, j'avoue que je suis à deux doigts de craquer.
J'ai beau être déjà possesseur d'un Dyson, il serait peut-être utile d'en avoir un dans chaque pièce pour être à même d’effectuer une séance d'aspiration du coronavirus et autres acariens entre deux lavages de mains.

Allianz  « Obtenir un tarif auto n'a jamais été aussi simple »
En ce moment, c'est l'option faible kilométrage qui m’intéresse ainsi que la protection renforcée « Stationnement ».

Augmenter vos chances 8,5 % de rendement, guide Spécial offert sur l'investissement dans les parkings
Certainement le meilleur ciblage du jour, au regard de ma réaction au courriel précédent.
Mais comme je me gare dans la rue, par souci de cohérence, je vais décliner cette offre alléchante et très orientée confinement (j'attends de nouvelles offres d'investissement dans les zoos, les EHPAD, et les prisons)

Crédit unique – retrouvez rapidement un budget équilibré
Grosse erreur de destinataire !
J'ai l'immense privilège d'être en télétravail, avec 100 % de mon salaire.
Alors pour avoir un budget équilibré, il faudrait que je dépense plus, car sans musées ni expositions, sans restaurant, en vivant en pyjama à longueur de journée, sans week-ends escapades, je suis en pleine décroissance et mon compte en banque file tout droit vers le surpoids (finalement, les parkings, il faut que je relise l'offre....)

Correcteur de posture - près de 80 % des Français ne se tiennent pas correctement.
Conf_001
Quel pourcentage chez les personnes en réanimation ?
Y a-t-il une corrélation entre une mauvaise posture et une contamination par le Covid 19 ?
Un vil marchand ne cherche-t-il pas à profiter des carences de l’état, qui n'a pas stocké assez de correcteurs de posture avant la crise, pour faire de l'argent sur le dos, en mauvais état, de la population ?
Le port du correcteur de posture va-t-il devenir obligatoire ?

Pistolet Haute pression
Besoin d'un nettoyage rapide et efficace ? Découvrez notre pistolet à haute pression : 5 minutes vous suffiront pour un nettoyage digne d'un professionnel.
Transformez votre tuyau d'arrosage ordinaire en un puissant jet sous pression grâce à notre pistolet haute pression.
Il est l'idéal pour nettoyer en toute sécurité votre voiture, trottoir, clôture ou encore vos murs. Adapté à toutes les surfaces et tuyaux, cet outil est fait pour vous !
Le complément idéal à mes aspirateurs Dyson.
Le coronavirus noyé par un tsunami à 8bars.
D'un autre côté, dans mon appartement, il faut que j’installe d’abord un tuyau d'arrosage, et malgré les journées interminables, je ne suis pas devenu un bricoleur frénétique.
Si je dois acheter un appareil à pression, ce sera pour la bière.

Alors que je passais mon texte au vérificateur orthographique, un courriel est arrivé dans ma boite.

ROC.ECLERC prévoyance – Assurez vous que vos proches n'aient rien à payer le jour venu.
Si il n'y a pas de délai de carence pour la prise en charge, c'est peut être le bon moment.....