Mon ressenti n'aura pas fondamentalement changé après ma visite à la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain.
Je reste hermétique à Daido Moriyama, figure centrale de la photographie japonaise !

Bien sur, avec mon goût immodéré pour la couleur, quelques-unes des nombreuses images présentées m'ont séduit.
Daido Moriyama, Tokyo Color, 2008-2015 Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama, Tokyo Color, 2008-2015
Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation

Daido Moriyama, Tokyo Color, 2008-2015 Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama, Tokyo Color, 2008-2015
Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation

Et le diaporama « Dog and Mesh Tights », spécialement commandé par la Fondation Cartier, se regarde avec plaisir, avec son flux d'images qui révèle les petits riens du quotidien.
Mais je reste plutôt froid devant la production prolifique du photographe japonais.
Ce qui est finalement assez paradoxal, puisque l’errance urbaine, le goût des sujets ordinaires et l'appétence pour la couleur devraient me séduire et résonner avec ma propre pratique de la photographie (enfin, quand je pratique...).
La rencontre n'est pas ratée, seulement ordinaire.

La découverte des travaux de Fernell Franco aura été la réelle satisfaction de la visite du jour.

J'ai été sensible à l'approche formelle de la série « Amarrados », avec les objets empaquetés, métaphores du corps des victimes de la violence urbaine en Colombie.
Fernell Franco Série Amarrados, 1976 Tirage d’époque, rehaussé par l’artiste Collection privée, Paris © Fernell Franco Courtesy Fundación Fernell Franco Cali / Toluca Fine Art, Paris
Fernell Franco Série Amarrados, 1976
Tirage d’époque, rehaussé par l’artiste Collection privée, Paris
© Fernell Franco Courtesy Fundación Fernell Franco Cali / Toluca Fine Art, Paris

Et les images de salles de billard, rehaussées par l'artiste de discrètes touches de couleurs, diffusent la nostalgie d'une époque révolue.
Fernell Franco Série Billares, 1985 Tirage d’époque, rehaussé par l’artiste Collection privée © Fernell Franco Courtesy Fundación Fernell Franco Cali / Toluca Fine Art, Paris
Fernell Franco Série Billares, 1985
Tirage d’époque, rehaussé par l’artiste Collection privée
© Fernell Franco Courtesy Fundación Fernell Franco Cali / Toluca Fine Art, Paris

Fernell Franco parle, dans ses séries (Prostitutas, Demoliciones, Bicicletas, Interiores,...), des jours ordinaires, le plus souvent à Cali, la ville de Colombie qu'il photographie depuis toujours.
Il construit ainsi le récit de mondes qui disparaissent, de mort naturelle ou violente.
Et j'écoute son récit avec émotion.