L'Oeil Curieux

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Tag - François Jouas Poutrel

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vendredi 11 mai 2018

Des monts émerveillent

De retour du Mont Saint-Michel, devinez ce que je ramène à mes trop rares, mais très fidèles lectrices et lecteurs ?

Non, ce n'est pas une omelette de la Mère Poulard.
Non, ce n'est pas non plus une superbe boule de neige Archange et écusson.

Vous souvenez-vous de François Jouas Poutrel, le gardien de phare qui peignait des phares à la manière d'autres artistes-peintres ?

Il est maintenant en retraite, mais il a ressorti les pinceaux pour s’attaquer à un monument : le Mont Saint-Michel.
En une soixantaine d'oeuvres, le serial painter pioche dans l'histoire de la peinture d'abord, mais aussi de la sculpture et de la bande dessinée.
François Jouas-Poutrel - A la manière de Derain
François Jouas-Poutrel - A la manière de Derain

François Jouas-Poutrel - A la manière de Magritte
François Jouas-Poutrel - A la manière de Magritte

Il s'attaque même avec audace à la littérature avec un « à la manière de Victor Hugo » !

Cerise sur le gâteau, ou archange sur la flèche comme on dit dans la région, le peintre a rédigé un texte, souvent plein d'humour, pour accompagner chacun de ses tableaux.
Ce peut être une anecdote personnelle, le pourquoi du choix de l'artiste, voire des détails sur la technique nécessaire à l'hommage et c'est toujours un petit plaisir gourmand.
François Jouas-Poutrel - A la manière de Calder
François Jouas-Poutrel - A la manière de Calder

François Jouas-Poutrel - A la manière de Rothko
François Jouas-Poutrel - A la manière de Rothko

De retour d'une nuit sur le Mont, chauve de ses nombreux touristes diurnes, le redécouvrir à la manière d’eux m’a fait pétiller le regard.
François Jouas-Poutrel - A la manière de Matisse
François Jouas-Poutrel - A la manière de Matisse


jeudi 4 octobre 2012

Le royaume des phares phares away

Sacrée tempête d’équinoxe !
Poséidon doit être particulièrement courroucé pour lancer ses paquets de mer qui résonnent dans toutes les pierres de mon phare.
Comme le courroux des dieux est contagieux, Éole déchaine son souffle divin pour éteindre l'impudente lumière des hommes.

Mais le cliquetis, d'une précision horlogère, du mécanisme de rotation des lentilles se fait entendre dans les rares accalmies venteuses.
Et je sais de ma dernière vérification que le feu du pétrole déchaine ses lames de lumière et découpe la nuit en tranches régulières.

Alors les dieux peuvent bien continuer à passer leurs nerfs sur mon navire de pierre, ils ne m’empêcheront pas de dispenser ma lueur bienveillante pour l'homme de barre qui ne demande qu'à arriver à bon port.

« Garde-côtes à la mie de pain » s’exclame le capitaine Haddock à la lecture de cette introduction !
« Quel est cet ostrogoth d’œil curieux qui cherche à nous faire prendre nos vessies pour des lanternes en faisant croire qu'il est gardien de phare ? »

Mais bougre d'amiral de bateau-lavoir, je ne prétends rien de semblable !
C'est une tentative littéraire pour amener mes peu nombreux mais fidèles lectrices et lecteurs à s’intéresser à l'exposition « Phares » du Musée de la Marine.

Parce qu'après ma visite, la lentille de Fresnel n'a pas plus de secrets pour moi, ni la fabrication des phares, de pierre ou métallique, sur le littoral ou un morceau de rocher perdu au milieu des flots.

Gravures, maquettes, peintures et photographies nous font voyager le long des cotes de France, avec les ouvriers, marins, techniciens, ingénieurs et savants qui ont participé à cette œuvre de bâtisseurs de la mer.
Une formidable épopée humaine, dont le héros mythique est le gardien de phare, seul dans la nuit, à veiller sur la lumière salvatrice.
De ce temps révolu, puisque tous les phares français sont automatiques depuis 2004, restent les témoignages, récits, photographies et films, ainsi que les objets que les gardiens créaient durant les longues heures de quart.

La surprise de l'exposition est la découverte de François Jouas Poutrel, gardien du phare de Roches-Douvres durant 21 années, et peintre...de phares.
Mais des portraits « à la manière de », comme si Matisse, Léger ou Klee avaient posé leur chevalet en bord de mer pour représenter ces géants de pierre, modèles idéaux à l'immobilité maitrisée.

François Jouas Poutrel, à la manière de Matisse
François Jouas Poutrel, à la manière de Matisse

François Jouas Poutrel, à la manière de Modigliani
François Jouas Poutrel, à la manière de Modigliani

François Jouas Poutrel, à la manière de Hugo Pratt
François Jouas Poutrel, à la manière de Hugo Pratt



Alors bande de bachi-bouzouks, hissez le grand foc et cap sur le Palais de Chaillot.
Pour vous servir d'amer, il y a un très beau phare fabriqué par Monsieur Eiffel à quelques encablures...