Au début, enfermé entre 4 mûres, je devenais flou,
Je restais prostré dans un coing durant des heures.
Mes nuits étaient aussi perturbées, avec de nombreux rêves érotiques avec Clémentine Celeriarié ou Cerise de Groupama.

Pour essayer de mieux vivre l'enfermement, je me suis mis à bricoler.
Je suis désormais le roi de la lime et je peux intervenir sur l’électricité sans prendre une châtaigne ou me transformer en marron chaud.

Et puis, je ne me rappelle pas vraiment la datte, j'ai décidé de ramener ma fraise au bureau.
J'avais réfléchi la nuit d'avant, en arrivant à la conclusion que je ne pouvais pas rester enfermé comme un ours dans sa griotte.

J'ai rempli ma dérogation pour ne pas risquer une prune, enfin une amande quoi.
Je me suis fait beau, tout en kaki, avec mon melon vissé sur la tête.

Il m'a fallu reprendre le volant.
J'avais un peu perdu la main, que je n'ai jamais eue ni verte, ni heureuse
À un moment, en passant un cassis, ma voiture a commencé à zigzaguer, comme si j'avais roulé sur une peau de banane géante.
J'ai eu la citrouille de ma vie et j'ai cru aller directement manger les pissenlits par la racine.
Comme je n'étais pas citron, enfin pas pressé, j'ai voulu prendre les voies sur canneberges, en écoutant d'une oreille distraite Cantaloup à la radio.
Le long de la Seine, c'était Mad Max, les pruneaux volaient bas et j'aurais apprécié d'avoir quelques grenades ou un lance-roquette pour dégager la route.
J'ai donc appuyé sur le champignon, et dans ma précipitation, je suis passé à l'orange, enfin sanguine l'orange, à un feu et j'ai vu le flash du radar.

« Ail ! C'est pour ma pomme » me suis-je dit.
Mais avec un bon avocat, je pourrais plaider la précipitation professionnelle.

Arrivé près du bureau, problème de stationnement, pas une place de libre.
Comme les aubergines sont aussi confinées, je me suis échoué sur un bateau.

Dans les couloirs, j'ai croisé beaucoup de monde.
Toutes les figues étaient présentes, Amarante, Framboise, cette grande Asperge d'Olive (pour l’embêter je lui demande toujours des nouvelles de Popeye et ses recettes d'épinards), la Reine Claude, avec son beau teint de pêche et Blanche et sa pâleur d'endive.

Je me suis installé devant l'ordinateur et j'ai chaussé mes lunettes (j'ai dû arrêter de porter des lentilles récemment).
J'ai parcouru les courriels, mais ça m'a vite couru sur le haricot.
Heureusement, pour me changer les idées, j'ai reçu un brocolis livré par Amazon.
J'allais enfin pouvoir lire le « Théâtre d'Agriculture et mesnage des champs » d'Olivier de Serres.



À 11 heures, pas de bouillon, mais une réunion avec des contrôleuses de gestion italiennes, Paloa, la belle Romaine et une espèce de gourde dont j'ai oublié le nom, mais pas la magnifique chevelure frisée.
Bien entendu, j'ai fait le poireau à les attendre....
Elles m'ont ensuite pris le chou pour une histoire d'oseille, moi qui n'entends rien à l'argent.
Je me suis senti blette.
En plus, elles maniaient la carotte et le bâton, dans un numéro consommé de gentil flic, méchant flic.
Mais je n'aime pas être pris pour une bonne poire et je les ai envoyées sur les roses.
Elles étaient colère d'avoir fait chou blanc et de m'avoir cuisiné pour des nèfles.

Le reste de la journée a été assez pénible et j'ai donc décidé de filer à l'anglaise.

Je suis passé par l'ortie de secours.
Je ne suis pas un bleuet et celui qui me coincera n'est panais.

Arrivée à la maison, je me suis d'abord affalé dans le canapé et j'ai zappé les chaînes de télévision
Rien de bien intéressant, entre des navets de Claude Zidi, un film avec Scarole Bouquet, une émission médicale sur les pistaches de naissance, une émission littéraire sur la quetsche du Graal et un reportage du National Géographic sur l'utilisation des arbouses de vache séchées comme combustible en Inde.
J'ai donc décidé de relire les Aventures du Concombre masqué et de son acolyte Chou Rave.
En ouvrant le placard pour prendre ma robe de chambre, j'ai vu voleter une myrte  ; il faudra que je mette des boules de naphtaline si je ne veux pas me faire manger la laine sur le dos.
Après la lecture, en fin de poirée, j’ai siroté mon thé à la bergamote en écoutant « Casse Noisette ».

Je n'aurais pas du regarder les nouvelles sur Internet avant d'aller me coucher.

Quand j'ai lu que les restaurants n’ouvriraient pas avant le 2 juin, j'ai pris un gros coup de pousse de bambou sur la calebasse.

Sévère la décision du President Maceron, mais comme dit la locution latine : la noix est dure, mais c'est la noix.

En plus, je commence à tousser raifort et me demande si je n'ai pas un peu de fève.

Je vais prendre ma température par précaution, en glissant mon bon vieux thermomètre à mercure plutôt sous mon airelle que dans mon trou du curcuma (excusez mon français comme diraient les Anglais).
37,2 le soir, c'est bien aussi.
Salsifis pour aujourd'hui, je me couche.
Mais comme je suis manioc et qu'il y a une pistache sur ma taie d'oreiller, je refais mon lys en mâchant un chewing-gum à la mangue verte (moins forte que la menthe glaciale).

Une belle journée de reprise non ?