Je crois beaucoup aux passeurs et au hasard.
Les passeurs sont celles et ceux, qui un jour, vous donnent l'envie de découvrir une œuvre, un artiste, un lieu.
Le hasard est le grand entremetteur, organisant la rencontre avec le passeur au détour d'une émission de radio ou de télévision, d'une discussion à la machine à café.

Ainsi, mercredi 27 septembre, le hasard, avec son grand pouvoir, a tordu l'univers pour que je tombe sur Arnaud Laporte et sa dispute, sur France culture.
À partir de la 41e minute et quelques secondes de l'émission, le hasard a orchestré avec précision ma découverte du peintre italien Giorgio Morandi.



Fin connaisseur de sa « victime », mon hasard, puisque chaque être humain est chaperonné par son hasard personnel, savait bien que le travail obsessionnel sur les bouteilles d’huile, vases et boîtes peuplant le quotidien de l'artiste me séduirait.
Peinture, aquarelle ou gravure, j'aime l'insistance à vouloir épuiser, sans jamais y réussir, un sujet, qui, in fine, n'est plus que le prétexte à la représentation.
Giorgio Morandi - Natura morta 1960 © DACS, 2017
Giorgio Morandi - Natura morta 1960 © DACS, 2017

GIorgio Morandi - Sans titre Photographie Jean Bernard
Giorgio Morandi - Sans titre Photographie Jean Bernard

Giorgio Morandi, Natura morta con tazzina e caraffa, 1929 © ADAGP 2017 Courtesy Morat-Institut für Kunst und Kunstwissenschaft, Freiburg i. Breisgau Photo: Bernhard Strauss
Giorgio Morandi, Natura morta con tazzina e caraffa, 1929
© ADAGP 2017 Courtesy Morat-Institut für Kunst und Kunstwissenschaft, Freiburg i. Breisgau
Photo: Bernhard Strauss

Giorgio Morandi - Paesaggio, 1957 ©Adagp, Paris, 2017, Collection Privée / Private Collection
Giorgio Morandi - Paesaggio, 1957
©Adagp, Paris, 2017, Collection Privée / Private Collection

Il est vraiment bon prescripteur le hasard de l'Oeil Curieux.

Il connaît aussi bien Paris et mes lieux habituels de visite, car la Galerie Karsten Greve n'est pas très loin de la MEP, ce qui m'a permis un passage par l'hôtel de la rue de Fourcy, avec quelques satisfactions.

Le procédé a beau être bien connu, l'effet en est toujours saisissant et Liu Bolin se fondant dans un dragon mérite le détour.
Liu Bolin - Dragon Series Panel 7 of 9, 2010
Liu Bolin - Dragon Series Panel 7 of 9, 2010

Plus inattendus, les travaux d'Anne et Patrick Poirier interrogent la mémoire, faisant de la photographie le support d'une nouvelle création.

Images de Syrie, teintées à l’aniline, résonnant étrangement dans l'actualité.
Série Villes Mortes, Syrie, 1992 © Anne et Patrick Poirier. Photo Jean-Christophe Lett. Adagp, Paris, 2017
Anne et Patrick Poirier - Série Villes Mortes, Syrie, 1992
© Anne et Patrick Poirier.
Photo Jean-Christophe Lett. Adagp, Paris, 2017

Déjà encombrant tourisme de masse dans les années 70, mais rendu presque amusant par les rehauts de couleurs.
Paysages révolus, 1974, de la série Selinunte © Adagp, Paris / Cnap / photographe : Yves Chenot
Anne et Patrick Poirier - Paysages révolus, 1974, de la série Selinunte
© Adagp, Paris / Cnap / photographe : Yves Chenot

Mémoire encore et toujours avec la série « Dust » de la photographe Russo-suédoise Xenia Nikolskaya et ses belles demeures cairotes toutes empoussiérées d'un passé de splendeur.
Xenia Nikolskaya - Villa Casdagli, Garden City, Cairo, 2010
Xenia Nikolskaya - Villa Casdagli, Garden City, Cairo, 2010