L'Oeil Curieux

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samedi 3 juin 2017

Avec gourmandise

Ceux qui connaissent mon avatar physique le diront : L'Oeil Curieux porte la gourmandise dans son corps.
D'ailleurs, l'Oeil Gourmand aurait été aussi un bon nom pour mon blog.

Par delà le goût de la bonne chère, la gourmandise évoque surtout pour moi la passion, l'envie de découvertes et le partage.

Dans un de ces mystérieux cycles qui rythment nos vies, je vois donc ce billet comme l'aboutissement inéluctable d'une suite d'évènements marqués par la gourmandise.

21 mai
Je regarde à nouveau « Le festin de Babette » sur ARTE (il est disponible encore 2 jours en replay, à ne pas rater!),

29 mai
Achat et lecture de « À boire et à manger avec Sonia Ezgulian »,

Guillaume Long - À boire et à manger avec Sonia Ezgulian

1er juin
Déjeuner en terrasse avec Marie et des Aperol Spritz (« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé ») qui fleuraient bon les beaux jours,

2 juin
je ramène dans mon cabas des joues de porc, des ris de veau et des tripes me disant que je trouverai l'inspiration pour accommoder ces mets et les partager avec Madame L'Oeil Curieux.
Ce qui se présente bien, car les joues ont déjà longuement mijoté dans une daube « à ma façon », avec un bon Corbières, et quelques jeunes échalotes nouvelles d'Élise et Thierry, fournisseurs maraîchers officiels de l'Oeil Curieux (le dimanche sur le marché de Suresnes) dans la superbe cocotte en fonte « Cousances » héritée de la grand-mère de Madame l'Oeil Curieux.
Quant aux tripes, plat dont je raffole, mais envers lequel Madame l'Oeil Curieux éprouve quelques réticences, à mon sens infondées, j'ai trouvé une recette de « Tripes à la Florentine » qui devrait la convertir définitivement.

Dans un long week-end de la Pentecôte qui ne verra pas d'exposition visitée, je partage donc avec vous mon goût immodéré pour « A boire et à Manger », le blog gastronomique de Guillaume Long, aussi disponible en livres, d'où mon achat du 29 mai.

ABAM, comme on dit entre habitués pour « A boire et à Manger », ne se réduit surtout pas à des recettes de cuisine en bande dessinée.
Bien sur, comme amateur de BD, j'aime le dessin, faussement simple.
Bien sur, comme cuisinier du dimanche (et aussi de quelques autres jours de la semaine), j'apprécie les recettes.
Mais ABAM, c'est aussi la mémoire qui se transmet avec les recettes, les souvenirs qui resurgissent avec une odeur, un goût ou une texture et les ustensiles qui traversent le temps.
C'est l'amour qui mitonne dans les plats qui seront partagés avec les amis.
C'est l'humour et l'auto dérision qui sont le sel de Guérande et le poivre du Sichuan de la vie.
Ce sont aussi des digressions savoureuses, avec l'intrusion de personnages publics plutôt inattendus sur un blog gastronomique.
J'adore ce mode de fonctionnement qui est capable de relier tout avec tout, souvent par un lien ténu comme seul un imaginaire fécond et facétieux peut en tisser.
Et quelle meilleure illustration que cet épisode d'ABAM qui accueille comme invité, le regretté Lemmy Kilmister de Motorhead  ?



Au fait, j'ai oublié de vous parler des ris de veau qui seront simplement poêlés et dégustés dans leur plus simple appareil.

dimanche 26 mars 2017

Un compagnon de table pour le Gourmet Solitaire

Takeshi ne pouvait que me séduire.
Jeune retraité japonais, il explore avec gourmandise sa nouvelle liberté d'ex-salarié et s'adonne avec délice aux plaisirs épicuriens de la chère.

Toute ressemblance avec le Gourmet Solitaire de Taniguchi n'est pas fortuite, puisque Masayuki Kusumi, scénariste de Taniguchi pour les aventures gastronomiques du représentant gourmand, n'est autre que l'auteur du roman «Nobushi no Gourmet», d'abord adapté en manga, puis maintenant à l'écran sous le titre «Samurai Gourmet», sur Netflix.

nobushi no gourmet

nobushi no gourmet

Si la nourriture ne tient pas une place aussi centrale que dans le Gourmet Solitaire, elle reste un élément de chacun des épisodes de cette mini série attachante (voire très attachante pour le passionné du Japon, de la nourriture et salarié plutôt dans la tranche d'âge du héros, que je suis).
Le coté très japonisant est accentué par la « conscience » du héros, un jeune samouraï sans maître, libre et irrévérencieux, qui surgit du passé pour donner force et courage à Takeshi dans les situations délicates.
Gentiment moralisatrice, célébrant les plaisirs simples de la vie, la série se regarde avec plaisir et distille un agréable sentiment de quiétude.

Mais attention, elle peut aussi aiguiser l’appétit durant ou après sa vision.



Nota  : Un samouraï comme conscience  : Pinocchio et son criquet de Jiminy ne jouent pas dans la même catégorie...

Post-Scriptum
Le Gourmet Solitaire a aussi été adapté à l'écran sous le titre «Kodoku no Gurume».

L’adaptation est plutôt réussie, et le petit plus de la série, est qu'à la fin de chaque épisode, Masayuki Kusumi, le scénariste, va dans l'établissement où se déroulait l'action et déguste des plats « dans la vraie vie ».



Post Post-Scriptum
Toujours sur Netflix, la chaîne qui décidément fait saliver, je vous recommande aussi «Midnight Diner : Tokyo Stories», série se déroulant dans une gargote tokyoïte et dans laquelle, autour de plats préparés avec amour par le chef, se déroulent les petites histoires de la vie.