L'Oeil Curieux

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samedi 5 août 2023

La chromothérapie du bon Dr Gruyaert

Ma précédente séance de chromothérapie du thaumaturge belge datait de plus de huit années.

Il était donc temps de retrouver les bienfaits des images d'Harry Gruyaert.

J'ai reçu soixante injections de Cibachrome, aux couleurs denses et chaudes, qui saturent mon regard et font frémir de plaisir les cônes gourmands de mon Oeil Curieux.

Ici, un bleu aquatique baigne les toilettes d'un hôtel moscovite.
Harry Gruyaert Hotel lavatory. Moscow, Russia. 1989. © Harry Gruyaert
Harry Gruyaert Hotel lavatory. Moscow, Russia. 1989.
© Harry Gruyaert | Magnum Photos

Là, le soleil californien chauffe au rouge les carrosseries.
Harry Gruyaert Los Angeles, California, USA. 1982. © Harry Gruyaert
Harry Gruyaert Los Angeles, California, USA. 1982.
© Harry Gruyaert | Magnum Photos

Dans sa Belgique natale, Gruyaert colorie un carnaval surréaliste,
Harry Gruyaert
Made in Belgium Carnival. Antwerp, Belgium. 1992.
© Harry Gruyaert | Magnum Photos||Harry Gruyaert

Et célèbre la fierté d'une pancarte qui nous invite à contempler son poteau à rayures.
Harry Gruyaert "Midi" train station district. Brussels, Belgium. 1981. © Harry Gruyaert
Harry Gruyaert "Midi" train station district. Brussels, Belgium. 1981.
© Harry Gruyaert | Magnum Photos

Une halte à la station-service nous permet de refaire le plein des sens.
Harry Gruyaert On the road, California, USA. 1982. © Harry Gruyaert
Harry Gruyaert On the road, California, USA. 1982.
© Harry Gruyaert | Magnum Photos

Pendant qu'au Kerala, les affiches dégorgent leurs personnages dans la rue.
Harry Gruyaert Trivandrum, India, 1989 © Harry Gruyaert
Harry Gruyaert Trivandrum, India, 1989
© Harry Gruyaert | Magnum Photos


dimanche 6 mai 2018

Vite, avant l'arrêt de "En suspens"

Je suis frustré, car je ne peux pas partager avec vous mon coup de cœur de la proposition poéticopolitique « En suspens » du BAL.

« View from Above », la vidéo d'Hiwa K est introuvable sur la toile.
D'un autre côté, si cela vous oblige à aller voir l'exposition dans la grosse poignée de jours restants, c'est finalement un mal pour un bien.
View From Above Hiwa K, 2017
View From Above Hiwa K, 2017

« View from above » est une histoire de migrants, de fiction, de ruines et de vies à reconstruire.
Hiwa K devait la porter en lui depuis longtemps; sur son site, la trame narrative existait déjà dans la rubrique « anecdotes ».

Sur les images de la maquette d'une ville détruite par la guerre, une voix raconte comment M a finalement obtenu l'asile à partir d'une histoire inventée.
Le narrateur lui-même est un migrant, et sa propre expérience infuse le récit.
J'ai été happé par le texte, le grain de la voix et le dispositif filmique qui souligne admirablement les paroles.

J'ai qualifié l'exposition de poéticopolitique, car les œuvres sont excessivement ancrées dans notre réalité, et souvent sur des pratiques ou des lieux plutôt déprimants.
Mais par la grâce du regard des artistes, la singularité de certaines des situations, il se dégage une atmosphère, une ode à l'humanité et sa fragilité, et aussi à sa résilience.

Comme avec ces vêtements de mineurs qui attendent les corps pour être à nouveau habités.
Darek Fortas Changing Rooms
Darek Fortas Changing Rooms

Comme avec ces hommes, incarcérés sans motif à Guantanamo, puis finalement libérés puis « déportés » vers des terres inconnues, pour un nouvel emprisonnement.
Welcome to Camp America © Debi Cornwall Welcome to Camp America © Debi Cornwall

Comme avec ces mystérieux vendeurs de roses à Beyrouth, présents chaque jour, mais ne vendant jamais rien, et peu à peu soupçonnés d'être des espions du voisin encombrant, la Syrie.
Paola Yacoub Les fleurs de Damas Crédit photographique : © Georges Meguerditchian - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © Paola Yacoub Paola Yacoub Les fleurs de Damas
Crédit photographique : © Georges Meguerditchian - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP
© Paola Yacoub




samedi 5 août 2017

Dernière Chance pour Magnum Analog Recovery

Certainement victime de la torpeur qui envahit la France au mois d'août, je n'écrirai pas un bon gros billet sur la magnifique exposition «  Magnum Analog Recovery  » proposée par le Bal pour les 70 ans de l’Agence fondée par Henri Cartier-Bresson, George Rodger, David “Chim” Seymour et Robert Capa.
Mais dans un ultime sursaut d’énergie, j'exhale 3 bonnes raisons d'aller voir Impasse de la Défense avant le 27 août.

Être accueilli dans une exposition de photographie par les images de Robert Capa sur Omaha Beach, ça n'a pas de prix (il paraît que pour le reste une carte de crédit fait l'affaire, mais j'en doute).

Robert Capa, Les troupes américaines à l'assaut d'Omaha Beach le jour du débarquement, Normandie, France, 6 juin 1944  Robert Capa © International Center of Photography/Magnum Photos
Robert Capa, Les troupes américaines à l'assaut d'Omaha Beach le jour du débarquement, Normandie, France, 6 juin 1944
Robert Capa © International Center of Photography/Magnum Photos

Voir les visages du chômage à Détroit, capturé par Elliot Erwit en 1961, c'est se souvenir que Magnum nous offre à voir le monde à travers les yeux des plus grands photographes.

Elliott Erwitt, Chômage, Détroit, 1961 © Elliott Erwit /Magnum Photos
Elliott Erwitt, Chômage, Détroit, 1961
© Elliott Erwit /Magnum Photos

Déambuler parmi ces tirages cartoline envoyés aux agents européens de Magnum pour diffusion à la presse, de 1947 à la fin des années 1970, précieux fossiles argentiques, c'est un fantastique voyage dans un temps ou l'image était rare, fixe et en noir et blanc.




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