Je connaissais le Brésil du Futebol avec le roi Pelé.
Je connaissais le Brésil de l'Architecture avec Oscar Niemeyer.
Je connais désormais un peu mieux le Brésil de la Photographie, après avoir admiré l’Éloge du Vertige.

« L’Éloge du Vertige » : quel titre magnifique, imaginé par la MEP, pour son exposition sur la photographie expérimentale au Brésil, s’appuyant sur la collection de la Banque Itaú SA.
Soixante années d'une créativité foisonnante, polymorphe, puisant sa force et ses formes dans l'immensité du pays et de son histoire.

L'Oeil Curieux s'est rassasié des classiques variations géométriques de Thomas Farkas, German Lorca ou José Yalenti dans la section moderniste.

Thomas Farkas: Telhas, 1947
Thomas Farkas, Tuiles, 1947

German Lorca, Piernas, 1970
German Lorca, Jambes, 1970

José Yalenti, Paralelas e Diagonais
José Yalenti, Parallèles et Diagonales

L'Oeil Curieux s'est écarquillé de plaisir devant la liberté des images présentées dans la section contemporaine.

Alchimie informatique chez Guilherme Maranhão pour créer le mouvement dans ses paysages urbains.

Guilherme Maranhão, da série Pluracidades, 2006-2010.
Guilherme Maranhão, Série Pluracidades, 2006-2010.

Poésie onirique, tourbillon de visions du Sertão de João Castilho.

João Castilho, Tourbillon
João Castilho, Tourbillon

Trompeur Trompe-l’œil, une bibliothèque, pour Rosângela Rennó, se cache sous sa propre photographie !

Rosângela Rennó, Bibliotheca
Rosângela Rennó, Bibliothèque

Et Lucas Simoes réinvente le cinéma, cette suite d'images fixes, avec sa série « Quasi-cinéma ».

Lucas Simoes, conversa, Quase-cinema
Lucas Simoes, conversation, Quasi-cinema

Alors, après ces éblouissements, les images de Dominique Issermann n'ont pas réussi à impressionner ma rétine....
Et je n'ai pas eu à m'assoir sur un des nombreux tabourets disséminés dans les salles d'exposition pour admirer les clichés de Laetita Casta "dans l'émotion de la découverte, dans l'abandon à l'inconnu", comme il peut être lu sur la page consacrée à l'exposition.
Ni abandon, ni découverte pour l'Oeil Curieux.

Brésil : 1 - Laetitia : 0 !

D'autant que m'attendaient, dans les autres salles, d'autres images précieuses.

Sur les murs, les portraits inquiétants de William Ropp, aux noirs charbonneux, curieux rêves de corps et de visages.
Et sur l'écran plat, des portraits en couleurs de sujets aux yeux trop grands, trop clairs, dont le regard vrille votre cerveau mi étonné, mi-effrayé. Une étonnante sensation s'installe au fil des visages qui se succèdent.

William Ropp, Sans titre
William Ropp, Sans titre

Moins inquiétantes, mais tout aussi troublantes, les images peintes de Youssef Nabil nous entrainent dans son univers tantôt narcissique, avec sa propre mise en scène, tantôt nostalgique, avec « sa » Frida Kahlo ou ses portraits hiératiques des marins yéménites de « South Shields », délicieuses cartes postales aux couleurs de l'Âge d'Or du cinéma égyptien.

Youssef Nabil, My Frida, Le Caire 1996
Youssef Nabil, My Frida, Le Caire 1996

Youssef Nabil, The Yemeni Sailors of South Shields, 2006
Youssef Nabil, The Yemeni Sailors of South Shields, 2006