Vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises expositions.
Moi si je devais résumer ma vie de visiteur, aujourd'hui, avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres.

Comme celle avec Michel de Broin, chez lui, à Montréal, dans les grandes salles du Musée D'Art Contemporain.

Rédiger un catalogue des œuvres de l'artiste canadien entraînerait le rédacteur dans de nombreuses directions et l'ouvrage pourrait revêtir de multiples formes.

Ce pourrait être une encyclopédie des objets improbables et poétiques, avec ces obusiers de 105 mm convertis au pacifisme ou cette ampoule qui survit et éclaire, mais bien diminuée.
Michel de Broin, Blowback, 2013
Michel de Broin, Blowback, 2013

Michel de Broin, 100watts to 3watts, 2007-10
Michel de Broin, 100watts to 3watts, 2007-10


Ce pourrait être une sorte de manuel scientifique et poétique.
Qui n'a entendu parler d'une fuite de courant sans en avoir déjà vu une ?
Michel de Broin, Fuite, 2009
Michel de Broin, Fuite, 2009

Et qui se souvient que dans le vide, il n'y a que le silence ?
(« Dans l'espace, personne ne vous entend crier » comme il était écrit sur les affiches du film "Alien" lors de sa sortie)
Michel de Broin, Hurlement Silencieux, 2006
Michel de Broin, Hurlement Silencieux, 2006


Ce pourrait être un catalogue d’œuvres d'art revisitées, avec ce monochrome bleu bien éloigné de celui d'Yves Klein ou une liberté sens dessus dessous.
Michel de Broin, Monochrome Bleu, 2003
Michel de Broin, Monochrome Bleu, 2003

Michel de Broin, L’Abîme de la Liberté, 2013
Michel de Broin, L’Abîme de la Liberté, 2013


Ce pourrait enfin être une compilation de performances vidéos, comme cet abattage inattendu d'un lampadaire par un inquiétant bucheron urbain (à voir dans la vidéo en fin de billet), et qui finit en une pile de rondins bien ordonnée
Michel de Broin, Trancher dans la Noirceur, 2010
Michel de Broin, Trancher dans la Noirceur, 2010

Michel de Broin, Pile, 2010
Michel de Broin, Pile, 2010


Dans tous les cas, ce serait un régal pour l'esprit, avec des titres facétieux, des installations qui étonnent, émerveillent ou interpellent.
Une belle rencontre avec un artiste au regard ludique et critique, proposant de reconsidérer le monde qui nous entoure en révélant des liens secrets ou oubliés.

Note 1 : vous pouvez cliquer sur les photographies pour aller sur le site de l'artiste et avoir de plus amples explications sur les oeuvres (et d'autres photographies).

Note 2: les cinéphiles reconnaîtront dans la première phrase de ce billet, un emprunt à l'extraordinaire tirade d'Edouard Baer (Otis, le scribe bavard) dans « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ».
Merci l'artiste.