Il faut faire face à ses contradictions et les assumer.

Je vais vous encourager à acheter un ouvrage, que je n’achèterai pas.
Je vais défendre une cause en laquelle je crois et pourtant, en la circonstance, je ne la soutiendrai pas.

Le nouvel ouvrage de Reporters Sans Frontières est consacré à un photographe de mode, Peter Lindbergh.
100 photos de Peter Lindbergh pour la Liberté de la Presse

La cause défendue, comme pour les ouvrages précédents, est la liberté de la presse et la protection des journalistes.
Noble cause dont je me fais régulièrement le modeste porte-parole, à l'occasion des parutions de RSF.

Mais je n’achèterai pas le numéro de cet automne.
Je crois l'avoir déjà écrit, mais je n'aime pas la photographie de mode.
En fait je n'aime pas la mode, et la place grandissante qu'elle prend dans certains médias.

Je n'aime pas non plus le discours qui accompagne trop souvent la photographie de mode.
Sur le site de Peter Lindbergh, dans le dossier de presse d'une de ses expositions, j'ai par exemple trouvé une phrase typique de ce discours :

S'il est connu pour son unique esthétique de l'instantané, minimale, sans fard qui a participé à l'émergence d'une nouvelle image de la femme moderne à la fois émancipée et fragile, Peter Lindbergh .... 


Et voici quelques femmes, modernes, émancipées et fragiles....
© Peter Lindbergh
© Peter Lindbergh

J'ai cessé d'acheter Le Monde du Week-end à cause des trop nombreuses pages consacrées à la mode, ce n'est pas pour acheter du Peter Lindbergh chez RSF.

Mais la cause reste juste et si vous êtes fashionista ou simplement moins extrémiste que moi, vos 9,90 € seront les bienvenus !