J'avais quitté Denis Brihat, en juin de l'année dernière, à la Galerie Camera Obscura ou ses fruits et légumes garnissaient la très végétale exposition « Jardins d'été ».
Je l'ai retrouvé, au cœur de l'été languedocien, avec ses coquelicots et ses tulipes dans la très florale exposition « Au bonheur des fleurs ».

Je n'avais pas particulièrement cherché à mieux connaître Denis Brihat après notre première rencontre.
L'entretien du photographe avec Pierre-Jean Amar (vidéo visible ici), ouvrant le parcours du Pavillon Populaire, m'a fait découvrir un artiste attachant qui a creusé avec obstination son sillon : photographier la nature, et les fleurs en particulier, pour réaliser des images qui doivent être contemplées.
Les paroles du photographe, paroles d'un vieux sage, riche d'une vie vécue en harmonie avec une ambition artistique d'une grande rigueur, m'ont accompagné tout au long de la visite.

Portraits de coquelicots, aux couleurs nées dans le laboratoire d'un alchimiste photographe et de la magie des virages, oxydations et autres sulfurations.

Coquelicot 1997 © Denis Brihat
Coquelicot, 1997 © Denis Brihat

Coquelicot, 1994 © Denis Brihat
Coquelicot, 1994 © Denis Brihat

Calligraphies des tulipes noires, idéogrammes dessinés par le pinceau de l'agrandisseur et le geste de l'artiste- artisan.

Tulipe noire 1981 © Denis Brihat
Tulipe noire, 1981 © Denis Brihat

Tulipe noire 1977 © Denis Brihat
Tulipe noire, 1977 © Denis Brihat

Les fleurs de Denis Brihat appellent à la méditation, à la délectation d'une beauté révélée.

Moins austères, les métamorphoses de Paul den Hollander nous entrainent dans des jardins extraordinaires d’où surgissent ici un pistil, là une feuille et quelques tiges.

Metamorphosis 2004-2007 Paul den Hollander
Metamorphosis 2004-2007 © Paul den Hollander

Metamorphosis 2004-2007 Paul den Hollander
Metamorphosis 2004-2007 © Paul den Hollander

Metamorphosis 2004-2007 Paul den Hollander
Metamorphosis 2004-2007 © Paul den Hollander

Le vent et le temps étiré d'une pose longue floutent les couleurs, le foisonnement est palpable et l'oreille, abusée par l’œil, bruit d'une vie animale invisible, mais forcément présente.

Un portraitiste zen et un paysagiste impressionniste ont semé, en ce mois d'aout, dans mon esprit de photographe urbain, arpenteur de la grande ville, une graine bien inattendue.
Mais le terreau semble fertile puisque la germination commence à être visible dans cette parcelle de mon Flickr.