L'Oeil Curieux

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Tag - Polka Galerie

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lundi 8 mars 2021

Le bonheur simple du Curry

Quoi de meilleur qu'un bon Curry pour se réchauffer par une belle, mais assez froide journée de fin d'hiver ?

Le Curry éveille nos sens, avec ses couleurs chaudes.

Il nous emmène sur la route des Indes, dans de vieux trains à vapeur, vers la blancheur du Taj Mahal.
Agra Fort Train Station, Uttar Pradesh, India, 1983 © Steve McCurry
Agra Fort Train Station, Uttar Pradesh, India, 1983
© Steve McCurry

Taj and Train. Agra, Uttar Pradesh, India, 1983. © Steve McCurry
Taj and Train. Agra, Uttar Pradesh, India, 1983
© Steve McCurry

Reflection of the Taj Mahal, Agra, Uttar Pradesh, India, 1999 © Steve McCurry
Reflection of the Taj Mahal, Agra, Uttar Pradesh, India, 1999
© Steve McCurry


Plus loin vers l'orient, existe aussi le Curry japonais, moins connu, mais tout aussi délicat et plus subtil.
Boat Covered in Snow in Sankei-en Gardens. Yokohama, Japan, 2014. © Steve McCurry
Boat Covered in Snow in Sankei-en Gardens. Yokohama, Japan, 2014
© Steve McCurry



dimanche 26 juillet 2020

Pour les oiseaux matinaux

En sortant de la Polka Galerie, je savais déjà que j'écrirais un billet.
Je ne connaissais pas encore le titre, mais il serait lié à une des photographies exposées.

Pourtant j’étais mitigé sur cette proposition « Vertiges des jours », un peu fourre tout à mon sens.
Comme le précise la Polka Galerie

Le projet « Vertiges des jours », lancé pendant les derniers jours du confinement, est un défi que nous avons lancé auprès de nos photographes. Nous avons demandé à tous nos artistes, qu’ils habitent à Paris, Tokyo, New York, Florence, Londres ou Biarritz, de réfléchir à une question simple, mais ambitieuse: « Comment voyez-vous le monde de demain ? »


Les images proposées sont anciennes ou prises spécifiquement pour le projet, et le lien avec la crise de la COVID me paraissait plus ou moins ténu.
J'avais donc vu de belles images, mais il manquait du lien à cet ensemble.

Finalement, en réfléchissant à ce billet, en sélectionnant les images, je me suis dit que cette exposition reflétait assez bien l'impact de la COVID.

Cette crise est si soudaine, si extra-ordinaire, que chacun l'a vécue et la vit encore différemment.
Face à une telle déflagration dans le quotidien et une telle incertitude pour l'avenir, les angles de réflexion sont infinis.

J'ai donc titré ce billet en hommage aux oiseaux que j'écoutais chanter pendant le confinement.
J'ai la chance d'habiter un quartier très arboré, et en l'absence de circulation automobile, le chant des oiseaux éclatait le matin, quand j'ouvrais les volets de mon bureau, à mon domicile, soit pour télétravailler, soit pour partir à mon bureau d'entreprise.
Je suis un pur urbain, je ne reconnais de la majorité des oiseaux ni le ramage, ni le plumage, si ce n'est ceux des merles, corbeaux, corneilles, pigeons, moineaux et autres pies qui chantent.
Mais leurs mélodies, dans le matin calme, étaient symboles de liberté, de vie qui continuait malgré le virus, de cette nature qui se passait très bien de l'homme, confiné et apeuré.
Voilà pourquoi, ce cliché de Miho Kajioka est le premier de ce billet, pour les oiseaux matinaux, pas ceux qui attrapent le ver comme dans l’expression « the early bird catches the worm », mais ceux qui composaient la bande son de mes réveils confinés.
Miho Kajioka - BK0567, 2018
Miho Kajioka - BK0567, 2018

En plus, cette délicate image est une pure merveille de composition et de simplicité.

Les deux images suivantes sont aussi présentes pour la nature et le règne animal, en plus de leur intérêt photographique.

Avec Mario Giacomelli, la nature devient abstraction, pur graphisme.
Mario Giacomelli -Presa di coscienza sulla natura, 1970/76
Mario Giacomelli -Presa di coscienza sulla natura, 1970/76

Quant aux limousines d'Edouard Elias, elles offrent une réjouissante photographie de groupe.

Elles ne respectent pas les gestes barrières, mais elles ont l'air tellement obstinées que je ne me hasarderais pas à leur en faire le reproche.
Edouard Elias - « Les limousines », Saint-Amand-Jartoudeix, Creuse, Mai 2020
Edouard Elias - « Les limousines », Saint-Amand-Jartoudeix, Creuse, Mai 2020

Je termine sur des images à la fois plus humaines et moins naturelles.
Des consommateurs masqués, les femmes et les hommes capturés dans leur activité la plus triviale, consommer.
Bruce Gilden - Vallée de l’Hudson, États-Unis, Printemps 2020
Bruce Gilden - Vallée de l’Hudson, États-Unis, Printemps 2020

Des images du monde d'après...

Pour l'anecdote, suite une remarque de Madame l'Oeil Curieux sur le masque porté par le personnage de la seconde rangée, à gauche, cette tête de mort m'a rappelé la photographie d'un soldat français au mali, qui avait fait grand bruit à l'époque.
Un soldat français portant un foulard à tête de mort pose près d'un blindé à Niono (Mali), le 20 janvier 2013. Issouf Sanogo - AFP
Un soldat français portant un foulard à tête de mort pose près d'un blindé à Niono (Mali), le 20 janvier 2013. Issouf Sanogo - AFP

Comme si un soldat qui allait peut-être rencontrer la mort n'avait pas le droit d'essayer de l'effrayer...



dimanche 12 février 2012

Bref, j'avais des images plein la tête

Bref.
Samedi, c'était le jour des expositions.
Je voulais aller voir "Stefan Sagmeister, Another exhibit about promotion and sales material" aux Arts Décoratifs, parce que comme toujours, l'expo allait bientôt se terminer et je ne l'avais pas encore vue.

Seulement, en arrivant, il y avait une sacrée queue.
J'ai regardé ma femme.
Elle m'a regardé.
J'ai dit : « On va voir autre chose ?».
Elle m'a dit : « Allons voir autre chose ».
Je lui ai dit : « Allons à la Polka Galerie ».
Elle m'a demandé : « C'est quoi comme exposition ? »
J'ai dit : « Je ne sais pas ».
Elle a dit : « Allons-y ».

Sur le chemin, nous somme passés, par hasard, devant la Galerie Brugier-Rigail.
Il y avait l'exposition "Dans les rues de Paris, New York, Rio" que j'avais prévu d'aller voir.

Nous sommes entrés.

Il y avait du Miss Tic, du Speedy Graphito et d'autres artistes que je ne connaissais pas, comme Quik, Smael et Jean Michel Pradel Fraysse.

Quik, Jamie + Lin circumnavigating the sea of shit, Technique mixte sur toile
Quik, Jamie + Lin circumnavigating the sea of shit, Technique mixte sur toile


Speedy Graphito, Heroik City,Acrylique sur toile
Speedy Graphito, Heroik City, Acrylique sur toile

Pour moi, le street art, c'était dans la rue et c'était gratuit.
J'aimais bien le Speedy Graphito avec Bob l’Éponge.
J'ai regardé son prix. J'ai compris que le Street Art dans une galerie, ce n'était plus gratuit.
Nous sommes ressortis.

Arrivés à la Polka galerie, nous avons découvert les diptyques d'Alexander Gronsky.

L'artiste russe expliquait qu'en chinois, le mot pour paysage (« Shan Shui ») est formé de la combinaison des caractères 'montagne' (Shan) et 'eau' (Shui).
Dans la dualité du Yin et du Yang, l'eau est le vide et la montagne la matière.

Alexander GRONSKY Untitled 30, China, 2011 (série "Mountains and waters")
Untitled 30, China, 2011 (série "Mountains and waters")

Alexander GRONSKY Untitled 05, China, 2011 (série "Mountains and waters")
Untitled 05, China, 2011 (série "Mountains and waters")

Ses images étaient en même temps sereines et troublantes, avec une nature rongée par le béton.
Le nom « shan shui » m'a fait penser au « fēng shuǐ », mais je n'étais pas sur que ces paysages soient très « feng shui », favorisant la santé, le bien-être et la prospérité de leurs occupants...

Avec la seconde exposition, j'ai découvert Raymond Cauchetier, le photographe de la nouvelle vague.
Il avait couvert de nombreux tournages de films, avec l’œil du reporter de formation qu'il était.

Il y avait « Jules et Jim », mais sur la photo, c'était surtout Catherine qui rayonnait.

Jeanne Moreau, Oskar Werner & Henri Serre, Paris, 1961
Jeanne Moreau, Oskar Werner & Henri Serre, Paris, 1961

Et dans ma tête, le tourbillon s'égrenait.



Il y avait Patricia et Michel sur les Champs Elysées, ou plutôt Jean Paul Belmondo et Jean Seberg, radieux de jeunesse, entre deux prises de vues et deux ventes du New York Herald Tribune.

Jean Paul Belmondo & Jean Seberg, Paris, 1959
Jean Paul Belmondo & Jean Seberg, Paris, 1959



Il y avait aussi Lola, enfin Cécile.
Je n'étais pas un fan des films de Demy, mais Anouk Aimé était tellement belle sur cette planche contact !

Lola, Nantes, 1960
Lola, Nantes, 1960

Avant les plateaux de cinéma, Raymond Cauchetier avait fait la guerre d’Indochine, comme militaire au Service Cinématographique des Armées.

Sur ce cliché, les hommes flous sont des prisonniers viet minh et l'homme net est Pierre Schoendoerffer, cinéaste, qui sera fait prisonnier lors de la chute de Dien Bien Phu.

Pierre Schoendoerffer, Vietnam, 1954
Pierre Schoendoerffer, Vietnam, 1954

Mais surtout, Pierre Schoendoerffer est le réalisateur du plus grand reportage réalisé sur la guerre du Vietnam "La section Anderson", pour le mythique magazine de télévision "5 colonnes à la Une".


Il faut avoir vu la première scène de la célébration de la messe, alors qu'en contrebas, les obusiers bombardent l'ennemi.


Dans « Apocalypse Now », Copolla faisait célébrer un office alors qu'un village était évacué et les paillotes brulées au lance flamme.
Apocalypse now

Dieu et la Guerre, dans la même proximité obscène.

Mais les américains ont fait comme les français : ils ont été battus et ont quitté l'Indochine, enfin le Viet Nam.

Nous, nous avons quitté la Polka Galerie.

Avant de reprendre le métro, au Forum des Halles, nous sommes tombés par hasard sur une exposition « The Dark Lens », le projet de Cedric Delsaux, pour lequel le monde de Star Wars se mêle à notre quotidien.
The Buick, The Dark Lens, Cedric Delsaux
The Buick, The Dark Lens, Cedric Delsaux

X-Wing Restauration, The Dark Lens, Cedric Delsaux
X-Wing Restauration, The Dark Lens, Cedric Delsaux

Dans les couloirs du RER, je craignais ensuite de tomber sur un droïde de nettoyage ou un contrôle de titre de transport par les Stormtroopers de l'Empire.
Je ne les ai pas croisés, pas plus que « Baguette », le « Roller » ou Fred.



Bref, j'avais des images plein la tête.




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