L'Oeil Curieux

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dimanche 27 novembre 2011

Un voleur de couleur ?


Jean Paul Goude sur le blog de l’œil curieux, plutôt dédié à la photographie, cela vous étonne ?

Mais quoi de plus normal, quand on regarde la publicité qu'il réalisa pour le défunt Kodachrome.



Sans oublier son travail à la découpe, ou le film photographique devient matériau.

Grace revue et corrigée, New York, 1978  Ekta découpé © Jean-Paul Goude
Grace revue et corrigée, New York, 1978 Ekta découpé
© Jean-Paul Goude

Enfin, Jean Paul Goude est un extraordinaire photographe de mode, même si ce n'est pas le genre préféré de l’œil curieux....

Mais je m'égare !
Puisque l’œil est curieux, un créateur d'images aussi prolifique que Goude a naturellement sa place sur ce blog !

Et l'exposition "Goudemalion, Jean-Paul Goude une rétrospective", actuellement abritée dans la Nef des Arts décoratifs, retrace avec faste, les 40 années de la carrière foisonnante de cet artiste.

Après l'accueil virevoltant par l’une des valseuses du défilé du Bicentenaire, l'impressionnante locomotive Pacific 231, pièce de résistance de ce même défilé, domine le visiteur au cœur de la Nef.

Les clichés des groupes ethniques composant ce défilé, ainsi que les dessins de préparation et les vidéos, illustrent l’universalisme de Goude, son sens de l'humour, capable de jouer avec les clichés sur les peuples ou les pays (la pluie en Grande Bretagne, l'ours russe sur des patins à glace) et son art pour mêler les références.

Bicentenaire de la Révolution française, Paris 14 juillet 1989 : URSS : Constructiviste soviétique  © Jean-Paul Goude
Bicentenaire de la Révolution française, Paris 14 juillet 1989
URSS : Constructiviste soviétique
© Jean-Paul Goude

Dans les alcôves, les différentes facettes de l’œuvre sont présentées, de la direction artistique d'Esquire, dans les années 70, aux campagnes publicitaires pour des parfums, en passant par sa période de Grace ... Jones.

Dans l'une d'elles, une astucieuse installation vidéo nous projette dans un métro parisien en perpétuel mouvement à travers des stations placardées de publicités pour les Galeries Lafayette, fruits de l'imagination du publicitaire depuis une dizaine d'années.

Avec sa rétrospective introspective, comme l'appelle Jean Paul Goude dans une interview, l'artiste nous ouvre son univers peuplé de jolies femmes, d'élégance, d'humour, d'amour et d'une tolérance sans limites.

Pour terminer sur une petite note photographique, l’œil curieux est heureux de vous offrir une "Kodakette", sautillante et géométrique figure du monde enchanté de Jean Paul Goude.

Kodakette en chair et en os, Kodak, Rome, 1984 © Jean-Paul Goude
Kodakette en chair et en os, Kodak, Rome, 1984
© Jean-Paul Goude


lundi 25 avril 2011

De la Poésie à l'Affiche


Un diapason coton tige, un sac à visage humain , un triangle bourgeonnant, deux trognons de pomme amoureux....mais pas de Raton Laveur !

Saison Musicale IRCAM 97-98, Michal Batory Tamerlan Le Grand, Théatre de Chaillot, Michal Batory

Saison Musicale IRCAM 2000-2001, Michal Batory 99 duos, Théatre de Chaillot, Michal Batory

Les travaux de Michal Batory construisent un inventaire à la Prévert, délicieusement surréaliste.
Ce graphiste démiurge, formé à l'école Polonaise de l'affiche, maitrise en effet l'assemblage d'objets hétéroclites pour fait naitre d'improbables O.P.N.I.s (Objet Poétique Non Identifiable).

« Beau comme la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection », disait Lautréamont.
Cette phrase, reprise plus tard par André Breton, a sans douté été prononcée pour l’œuvre de Michal Batory, suite à quelque repli facétieux de l'espace temps.
Elle trouve donc naturellement sa place sur un des cartel de l'exposition des Arts décoratifs.

Que l'univers abordé par l'artiste soit musical (IRCAM, Radio France), théâtral (Chaillot, Théatre de la Colline) ou éditorial (Flammarion, Belin et Drzewo Babel), il y a absorption, digestion du sujet, puis catalyse poétique par collage et photomontage, aboutissant à l'O.P.N.I., affiche, couverture de livre ou pochette de disque.

Mais, souvent, derrière la poésie et la perfection graphique, affleurent l'émotion et le symbole, révélateurs de la grande sensibilité et du rapport aigu de l’affichiste avec la réalité du monde.

Comme avec ce magnifique clavier de piano, écho à la chanson "Ebony & Ivory", chantée en duo par Paul Mc Cartney et Stevie Wonder.

Piano-Folies, CDA Enghien-les Bains, Michal Batory

Ou bien, avec cette valise pleine de photographies froissées, vies en partance pour le néant...
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La rafle du vel d'hiv, Théatre du Lavoir Moderne Parisien, Michal Batory

Comme souvent, je visite, à la dernière minute.
Alors passez vite dans l'univers de Batory avant que la porte cosmique ne se referme.