L'Oeil Curieux

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dimanche 15 octobre 2023

Vanité hors norme

Ce n'est pas une exposition qui appelle le waouh.
Ce n'est pas une exposition dont on ressort joyeux.

Cette masse de crânes nous rend silencieux, elle nous écrase.
Elle nous renvoie, au mieux aux vanités du XVIIe siècle, aux catacombes, attraction pour touristes, à Hamlet se demandant s'il faut « être ou ne pas être », mais plutôt aux crânes des victimes de Pol Pot, à tous les charniers de l'histoire et in fine à notre finitude.
Ron Mueck Mass © Marc Domage pour la Fondation Cartier
Ron Mueck Mass © Marc Domage pour la Fondation Cartier

Nous errons entre ces masses blanches comme des fourmis.
Ron Mueck Mass © Marc Domage pour la Fondation Cartier
Ron Mueck Mass © Marc Domage pour la Fondation Cartier

Et ce ne sont pas les chiens de l'enfer du sous-sol qui vous redonneront le sourire... Ron Mueck untitled (Three dogs) © Claire Guilhem
Ron Mueck untitled (Three dogs) © Claire Guilhem



samedi 28 septembre 2013

Mueck ? Mouais...

Des sculptures hyperréalistes sont le genre d'oeuvres qui plaisent au public.
Quand de surcroît, l'artiste joue sur les proportions en représentant le sujet humain, soit plus grand, soit plus petit que nature, il ajoute un effet « Gulliver » qui ravit ce même public.

Tout est donc réuni pour que l'exposition « Ron Mueck » soit un succès.
Et si je me fie à la fréquentation lors de ma visite, le succès devrait être au rendez-vous.

Mais pour ne rien vous cacher, je suis resté sur ma faim.
Un peu paradoxal face à un poulet de plus de 2 m de haut, non ?
Ron Mueck Still Life, 2009 Mixed media 215 x 89 x 50 cm / 84 5/8 x 35 x 19 5/8 in © Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth Photo: John Spiller
Ron Mueck Still Life, 2009
© Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth
Photo: John Spiller

Mais passée la réaction « waouh » face à la perfection de la fabrication, taches de vieillesse sur la peau, implantation des poils et des cheveux, rides, que reste-t-il ?
Passée la satisfaction de se sentir tantôt chez les lilliputiens, tantôt chez les Brobdingnagiens, que reste-t-il ?
Le sentiment d'avoir vu de formidables réalisations, fruits d'une maîtrise technique parfaite, c'est indéniable.
Mais est-ce suffisant pour une exposition ?

Le guide de l'exposition, lu comme à mon habitude à mon retour, propose des clés très intelligentes pour chaque œuvre.

Par exemple, l'homme qui bronze sur son matelas pneumatique, avec chaîne au cou et Ray Ban sur le nez, y devient pratiquement une figure christique.

Accroché sur un mur bleu, il oblige en effet le visiteur à lever les yeux pour le regarder.
Ron Mueck Drift, 2009 Mixed media 118 x 96 x 21 cm / 46 1/2 x 37 3/4 x 8 1/4 in © Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth Photo: John Spiller
Ron Mueck Drift, 2009
© Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth
Photo: John Spiller

Mouais...

Sans cette femme avec ses courses, j'aurais sans doute conclu ce billet en évoquant le musée Grévin, en mieux.
Ce qui est franchement incongru au milieu du concert de louanges des diverses critiques que j'ai lues sur cette exposition.
Mais j'avoue que le regard de l'enfant fixant le visage fatigué de sa mère ne m'a pas laissé indifférent.
Ron Mueck Woman with shopping, 2013 © Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth
Ron Mueck Woman with shopping, 2013
© Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth

Mouais... c'est peu.

La question du jour :
L'art qui représente de façon hyperréaliste la vie est-il encore de l'art ?
Je ramasse les copies lors de mon prochain billet (ce qui vous laisse bien plus que les traditionnelles 4 heures des examens!)