La galerie 1 du Centre Pompidou est un lieu magique !
La visite doit se faire en fin de journée, pour profiter du crépuscule qui s'installe, visible à travers les baies vitrées des salles exposition.
Et la nuit nous attend à la sortie, Paris et ses lumières, quittés à regret alors que les escalators nous redescendent vers un parvis enfin déserté.
Entre chien et loup, la visite se déroule dans un calme propice à la méditation.
Les bancs permettent de s’asseoir et de perdre son regard dans les œuvres durant de longues minutes.
Ainsi, à la fin de la rétrospective de Simon Hantaï, artiste que j'ai découvert à cette occasion, j'étais resté entouré des « tabulas ».
Ici, une infinité de carreaux bleus ne révélait que de rares différences, quelques ratures.
Simon Hantaï, Tabula, 1974
© Georges Meguerditchian - Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN)
© Adagp, Paris
Là, de grands rectangles roses, tous dissemblables, déroulaient une succession d'états colorés, une pulsation chromatique bien ordonnée.
Simon Hantaï, Tabula, 1980
© Service de la documentation photographique du MNAM - Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN)
© Adagp, Paris
Auparavant, je n'avais vu des « Blancs » que les éclats de couleurs.
Simon Hantaï, Blanc, 1974
Et des « études », je n'avais retenu que la variation d'un feuillage à la blancheur brûlante.
Simon Hantaï, Etude, 1969
© Jacqueline Hyde - Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN)
© Adagp, Paris
Les « Mariales », première série issue de techniques de pliage développées par le peintre, m'avaient perdu dans leurs vallons et sur leurs crêtes.
Simon Hantaï, Mariale m.a.3 (Mariale m.a. 3, Mariale 3), 1960
© Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN)
© Adagp, Paris
J'avais lu, dans une calligraphie au titre prémonitoire, les promesses du voyage à venir.
Simon Hantaï, Souvenir de l'avenir, 1957
© Adam Rzepka - Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN)
© Adagp, Paris
Mais je ne l'ai su qu'en retournant dans la nuit.
- "Simon Hantaï" au Centre Pompidou jusqu'au 02 septembre 2013.