L'Oeil Curieux

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samedi 23 juin 2018

Un fondu qui travaille qu'à la dynamite

Pas uniquement !
Contrairement à Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite et qui avait dessoudé Lucien le cheval devant chez Lulu la Nantaise (toute une époque...), Alexandre Farto, plus connu sous le nom d'artiste de Vhils travaille bien à l'explosif, mais aussi à l'acide, au cutter, à la perceuse à percussion, au marteau, au burin, j'en passe et des plus percutants.

À travers le monde, il dynamite, il disperse, il ventile et fait surgir des visages sur les murs, dans l'épaisseur des affiches ou dans le bois de vieilles portes vouées à la destruction.
Vhils - Orderliness Series #03
Vhils - Orderliness Series #03
Galerie Magda Danysz - Paris


Reprenant à son compte une parole du Grand Timonier « Sans destruction pas de construction », il détruit, un peu et de manière tout à fait artistique, pour construire, de manière tout aussi artistique, de bas reliefs rendant hommage à des anonymes ou des célébrités.
Vhils - Portrait of Jack Mundey
Vhils - Portrait de Jack Mundey
Scratching the Surface project | Sydney
Photo: Sílvia Lopes

Vhils - Scratching the Surface project
Vhils
Scratching the Surface project | Paris

À Rio, les habitants expulsés de Providência, la plus ancienne favela, se voient gravés sur leurs anciennes demeures.


À Macau, les visages, certainement croisés dans les rues, illustrent une réflexion poétique sur le temps qui s'accélère.


L'artiste portugais nous parle de mémoire, des strates qui s'accumulent dans les vies, dans les villes, du temps qui fuit et de notre désir d'éternité.
Vhils - Contingency Series #11
Vhils - Contingency Series #11


lundi 25 février 2013

De la rue au musée.

Dans un précédent billet, je disais que le street art, c'était dans la rue et c'était gratuit.
Samedi, lors ma visite de l'Exposition « Au-delà du Street Art » proposée par l'Adresse Le Musée de la Poste, j'ai révisé ma position.
Le prix du billet était tout à fait raisonnable.
La température glaciale des rues de la Capitale rendait la pratique du Street Art, bien au chaud dans les salles de musée, extrêmement attrayante.
Enfin, faut-il encore parcourir les rues où exercent les artistes, pour savourer leurs œuvres.
Et quand ils exposent plutôt à l'étranger ....

Une telle exposition fait donc venir le Street Art auprès du public et cela me convenait fort bien, au moins ce jour-là !

D'autant que le parcours proposé était de qualité comme vous pourrez le constater en poursuivant la lecture de ce billet.
Comble de chance, les photographies (sans flash) étaient permises et j'avais mon appareil sur moi.
Donc illustrations maison, en gardant à l'esprit que l'artiste n'est pas le photographe !

Intervention tout à fait dans l'esprit du lieu avec un Homme Blanc de Jérome Mesnager sur un sac postal !

L'Homme Blanc

Jérome Mesnager - L'Homme Blanc

Autre intervention « maison », une variante du « Je suis la Voyelle du mot Voyou » de Miss.Tic qui est un des épigrammes poétiques du carnet de timbres illustrés par l'artiste pour la Journée de la Femme 2011.

Je Suis la Voyelle du Mot Voyou

Miss.Tic - Je Suis la Voyelle du Mot Voyou

Mise en boite, aux lettres, splendide par C215, qui récidive après une prestation de même nature pour des Boites Aux Lettres pour Keith Haring, déjà organisée par le musée de la Poste.

Nostos

C215 - Nostos

Invader, une vieille connaissance, qu'il était bien agréable de découvrir à hauteur d'homme.

Space Invaders

Space Invaders

De plus, j'adore le regard anxieux de l'envahisseur de la rangée du bas qui lorgne l'explosion.
Comme quoi, la perspective de la mort n'angoisse pas que les terriens.

Avec Vhils, artiste travaillant au burin, marteau piqueur, javel et parfois même aux explosifs (comme « Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite » préciserait Fernand Naudin), la maxime de Mao « Sans destruction, pas de construction » trouve une belle matérialisation.

Scratching the Surface

Vhils- Scratching the Surface

Un peu de tendresse après un monde de méthodes brutes, avec Swoon, artiste américaine, dont les délicates dentelles de papier découpé composent des scènes d'une grande sensibilité.

Alixa & Naima

Swoon - Alixa & Naima

Un peu, beaucoup, de politique avec Shepard Fairey, aussi connu sous le nom d'Obey.

Big Brother is Watching You

Obey - Big Brother is Watching You

Son œuvre la plus connue est le poster d'Obama « Hope » réalisé pour la campagne présidentielle US de 2008.
J'ai aussi une de ses œuvres dans ma discothèque puisqu'il a illustré « Celebration Day », le CD/DVD du concert unique de Led Zeppelin à l'O2 Arena de Londres le 10 décembre 2007 (un monument à écouter et voir de toute urgence, avec, pour moi, la meilleure version de « Kashmir »).

Politique, mais aussi poétique, Banksy est sans doute l'artiste de Street Art le plus connu du grand public puisque son film Faites le mur ! (Exit Through the Gift Shop) a été nommé pour l'Oscar du meilleur film documentaire en janvier 2011.

Grin Reaper

Banksy - Grin Reaper

Dran, artiste toulousain, manie avec talent l'humour et le cynisme, comme dans « Croute », réalisé sur un carton de pizza, pour exprimer sa critique de l'art contemporain.

Croute

Dran - Croute

Pour terminer, deux artistes qui utilisent l'écriture ou son évocation.

L'Atlas s'inspire de la calligraphie coufique pour réaliser des oeuvres labyrinthiques.

Punishments

L'Atlas - Punishments

Le mot de la fin revient à Rero, qui, de façon assez surprenante pour un artiste de Street Art, déclare son amour pour la police.
La police de caractère Verdana, la typo des textes qu'il installe dans des lieux voués à la disparition !

The End

Rero - The End

Pour une visite plus complète, un déplacement Rue de Vaugirard s'impose, mais le diaporama de mon Flickr est une alternative possible.

Au-dela du Street Art, 2013