Tiens, il a un peu de retard à l'allumage l'Oeil Curieux.
Il écrit sur "sa" journée du patrimoine 7 jours après l'évènement !

Oui et non.
Oui, parce que j'avais effectivement l'intention de publier dimanche dernier, mais que la visite de la vigne de Suresnes, du cimetière Américain de Suresnes et de Suresnes Auto Rétro, dans le cadre des journées du patrimoine, m'en ont empêché.
Non, parce que l’intérêt pour le patrimoine ne doit pas se limiter à un week end dans l'année, même si ces deux journées permettent effectivement d’accéder à des lieux habituellement fermés au public.
Encore non, puisque mon sujet, la photographie humaniste, est visible tous les jours sur Internet.
Enfin non, car je vais parler de Sabine Weiss et Willy Ronis dont les images sont visibles dans deux réjouissantes expositions.

J'aime ces photographes qui regardent l'humain avec empathie, dans la simplicité de la vie quotidienne.
J’aime la douceur de ce noir & blanc argentique, ces gris fondus, cette lumière qui graine.

Cette école française, très présente dans l'agence Rapho, avec Weiss et Ronis, mais aussi Robert Doisneau ou Édouard Boubat, a nourri ma découverte de la photographie et continue aujourd’hui à enrichir mon patrimoine visuel.

Au Centre Pompidou, devant la place de la Concorde de Weiss, la place Vendome de Ronis est apparue en écho dans mon esprit.
Willy Ronis - Pluie, place Vendome, 1947
Willy Ronis - Pluie, place Vendome, 1947
© Willy Ronis

Sabine Weiss - Place de la Concorde, Paris, France, 1953 © Sabine Weiss
Sabine Weiss - Place de la Concorde, Paris, France, 1953
© Sabine Weiss

Résonance magique de la photographie, couches de mémoire qui s'accumulent.
1947 : une flaque enjambée et une colonne,
1953 : une autre flaque enjambée, un obélisque, un écho d'image, une passante et un policier qui marchent d'un même pas,
1977 : "Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie", dit Bertrand Morane, le héros de "L'homme qui aimait les femmes" de Truffaut.

Encore la mémoire, encore une résonance, entre image et mots.
"Chez Borniol", expression argotique pour parler des pompes funèbres et deux enfants qui attendent, bien sérieux, à l'extérieur de la dite entreprise.
Sabine Weiss - Vitrine de la maison Borniol, Paris, 1954 © Sabine Weiss
Sabine Weiss - Vitrine de la maison Borniol, Paris, 1954
© Sabine Weiss

Sublime condensation de gouttes du quotidien dans l'avenue Simon Bolivar.
Willy Ronis - Avenue Simon Bolivar, Paris, 1950 © Willy Ronis
Willy Ronis - Avenue Simon Bolivar, Paris, 1950
© Willy Ronis

Willy Ronis a beaucoup écrit sur ses images.
Il me semble qu'il n'y a pas de catalogue à l'exposition du Pavillon Carré de Baudouin, alors je vous recommande chaudement les deux ouvrages ci-dessous.
Derrière l'objectif de Willy Ronis: Photos et propos

Willy Ronis - Ce jour là

Et pour terminer sur le patrimoine, quoi de mieux que deux litrons pour aller avec une belle baguette ?
Henri Cartier Bresson - Enfant rue Mouffetard avec deux bouteilles de vin, 1952
Henri Cartier Bresson - Enfant rue Mouffetard avec deux bouteilles de vin, 1952