L'Oeil Curieux

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Votre recherche de cagouille a donné 13 résultats.

dimanche 28 mars 2021

Propaganda

Bonjour Mr Cagouillardementvotre,


Je suis Maitre Verdatre, Huissier de justice à Suresnes, en zone confinée.

À la demande de mon client, M. L'Oeil Curieux, j'ai établi un constat sur ledit « Calendrier Cagouillard 2021 ».

L’illustration du mois de mars représente un escargot (appelée cagouille dans certains départements de la zone libre) divaguant dans la nature, sans masque et s'écriant « Mais quel plaisir de ne pas être confiné cette année ».
Sous cette illustration en couleurs, de facture cartoonesque, se trouve le texte « Mars non confiné, le bonheur est assuré ».
Calendrier Cagouillard Mars 2021
Calendrier Cagouillard Mars 2021
© Thierry Le Borgne

Mon client, actuellement soumis aux contraintes du confinement, couvre feu, Ausweis numérique, estime avoir été trompé quand il a acheté ce calendrier en toute bonne foi fin 2020.
Considérant ce calendrier comme une source d’informations fiables, ce qui est vérifié pour les mois, leur durée ainsi que les jours des semaines, il est patent que l'illustration du mois de mars est mensongère.

Ne connaissant pas l'intention de l'auteur lors de sa réalisation, nous ne pouvons que l'apprécier à la lumière de la situation courante.
Pour mon client, Il s'agit d'une affiche de propagande, réalisée de conserve avec le gouvernement, pour faire croire que les mesures de restriction des libertés publiques appliquées dans certains départements ne seraient en aucune façon assimilables à un confinement.

Devant cette « fake news, » comme dit mon client versé dans les langues étrangères, M. L'oeil Curieux a décidé de porter cette affaire devant la justice pour « harcèlement moral » (Des atteintes volontaires à l'intégrité de la personne (Articles 222-1 à 222-18-3)) et tromperie (Tromperies (Articles L441-1 à L441-5)).
Mon client sera représenté par Maître Maronnasse, Avocat, qui prendra donc contact avec vous dans les prochains jours.

Monsieur L'Oeil Curieux a longuement réfléchi avant d'entamer cette douloureuse démarche.
Mais cette page de calendrier n'est que la cerise pourrie sur un gâteau de merde (expression empruntée à M. Larcenet, auteur de BD).
Déjà ostracisé, vilipendé et pratiquement insulté sur le blog « Cagouillardementvotre » pour sa localisation géographique, sa consommation de pain au chocolat et non de chocolatine et autres traits de sa personnalité, être confronté chaque jour à cette illustration a été la goutte d'eau qui a fait exploser le vase qui tant va à l'eau qui la fin il se casse.
Il ne restait donc plus que la justice aveugle, mais juste, de notre belle monarchie pour tenter d’obtenir réparation.

Fait à Suresnes le 28 mars, de l'an IV du règne d'Emmanuel 1er, Roi des Français.

dimanche 14 juin 2020

Merci Monsieur Cochon

Dans ma mémoire grenier, il y a une bobine avec un documentaire en N&B.
C'est en province, dans le passé, quand tuer le cochon était un événement.
Je pense l'avoir vu à la télévision, il y a longtemps.
J'ai envie de le revoir.

Je l'ai retrouvé dans le gigantesque grenier d'internet.
Avant que vous ne le regardiez (ou pas), je dois vous prévenir qu'il n'est pas possible d'écrire « aucun animal n'a été maltraité durant ce tournage ».
Le cochon meurt dès le début.
Si vous êtes végan, végétalien, végétarien ou sensible à la cause animale, ce que je respecte, le film vous sera pour le moins pénible, voire insupportable.
A titre personnel, je suis flexitarien, si je dois être classé dans une catégorie.
Je mange de la viande, peu, mais j'essaye de privilégier la qualité et le bien-être animal.
J'assume qu'un animal soit tué pour me nourrir, même si je ne le tue pas moi même.
Je veux croire qu'il est possible de faire cela en respectant l'animal, qui est un être conscient.
Ceci étant posé et étant parfaitement opposable, le documentaire dont j'ai envie de parler est en dessous.
Je vous laisse le regarder si vous en avez envie et je vous retrouve après pour en discuter.


Ce documentaire, je viens donc de le revoir et je suis toujours enthousiasmé.
Encore plus aujourd'hui, avec les années qui passent et mon vécu.

Il me ramène à mon enfance et mon adolescence.
Nos voisins de Charente élevaient un porc.
Quand je jouais avec Patrick, le fils de la famille, un peu plus âgé que moi, pour le goûter, il nous arrivait d'ouvrir un pot de grillons Maison (nos « rillettes » charentaises) et de déguster une tartine de bon pain avec cette gourmandise.
Mon père, charentais, né en 1929, se souvient de l'événement que représentait « tuer le cochon ».
Pas plus tard que ce matin, je discutais avec Thierry, mon maraîcher, et il se souvenait aussi du cochon, tué par son grand-père.

Ce documentaire, il fait revivre cet événement de nos campagnes.
Il nous rappelle que pour manger de la charcuterie ou de la viande, un animal a été sacrifié.
Il ne faut jamais l’oublier.
La scène de l’égorgement est cruelle puisqu'un être vivant est tué.
Pourtant, pas de transport en camion vers l’abattoir, pas de cris des autres porcs tués à la chaîne.
Pas de violence gratuite pour amener la victime sur le lieu de l'exécution.
Le geste du tueur est précis et bref.
Dans le documentaire, je suis extrêmement sensible aux gestes des hommes  : précis, maîtrisés, presque délicats pour nettoyer la peau, découper la viande.
L'homme, qui tue et détaille le porc, maitrise un savoir qui m'est complètement étranger.
C'est la continuation à travers les siècles d'une activité humaine, pour nourrir l'homme, cet omnivore au sommet de la chaîne alimentaire.
Le cochon, j'aime le manger et je trouve que c'est une viande modeste et économe, dans laquelle tout se consomme.
J'imagine que les hygiénistes sont fous quand il voit les conditions de l’abattage et de la préparation.
Mais ces conditions, non industrielles, me paraissent finalement plus respectueuses et plus humaines, et je n'aurais aucune réticence à consommer ces produits.

Pour finir sur une note plus légère, le cochon est certainement un de mes animaux totem, avec la cagouille (l'escargot) et le poulpe.
Le titre de ce billet est une référence à une BD  : les Aventures de Stevostin, qui se passe dans le monde du jeu en ligne « World of Warcraft ».
Il se trouve que j'ai été joueur de WoW ainsi qu'Aubin, mon plus jeune fils.
La BD est à la maison et avait réjoui les joueurs et amateurs de BD que nous étions (et je la relis toujours avec plaisir).
Il y a un épisode dans lequel le héros doit tuer des cochons pour acquérir des points et de l'expérience.
Aventures de Stevostin, tome 1 : La Porte Sombre. Planche 6.

Depuis une fête des Pères, un Noël ou un anniversaire, j'ai donc un splendide tablier « Pardon Mr Cochon » offert par Aubin.
Tablier Stevostin "Pardon Mr Cochon"

D'où le titre de ce billet « Merci Monsieur Cochon ».
C'est un peu le chaos dans ma mémoire grenier et tout est lié avec tout...


dimanche 1 mai 2016

Andy et les Cagouilles

« Snails » (« Escargots » ou « Cagouilles » dirons nous en cette journée internationale de la Cagouille) est une des œuvres les plus secrètes et les moins exposées du pape du Pop Art, Andy Warhol.

"Snails" à la Warhol

Cette série insolite s'inscrit dans la lignée des séries consacrées aux icônes de la civilisation américaine comme les boîtes de soupe Campbell, Elvis, les bouteilles de Coca Cola ou Marylin Monroe.

Mais pourquoi, la cagouille, cette icône de la France et non de l'Amérique  ?

Il faut savoir qu'Andy Warhol appréciait la France et particulièrement la vie nocturne parisienne.
Il fréquentait notamment Chez Régine, rue du Four à Paris, dont il goûtait sans limites les nuits endiablées.

L'origine de «  Snails  » se trouve dans un dîner effectué au début des années 70 au célèbre restaurant de la Rue Montorgueil, le bien nommé « Escargot Montorgueil ».

En 1973, cherchant une idée pour le cadeau d'anniversaire de son amie des nuits parisiennes, Régine, il se souvient de ce dîner à l'« Escargot Montorgueil » et décide de faire cette série si française.

«  Snails  » est construit comme une déclinaison de son «  Marylin  » de 1967  : même mosaïque de 3 x 3 images, même palette de couleurs.
Marilyn - Warhol

Mais la pulpeuse blonde est simplement remplacée par une mystérieuse cagouille masquée.

Warhol réalise seulement douze exemplaires de «  Snails  », ce qui en fait une des séries les plus courtes de l'artiste, une simple douzaine d'escargots qu'il offre donc à Régine.
Le destin des douze exemplaires n'est pas totalement connu.

Régine, généreuse reine de la nuit, a fait cadeau de 11 exemplaires à des proches et amis, en diverses occasions, ne conservant que l'exemplaire 12/12.
Mais il est difficile de suivre la trace de onze autres escargots, qui ont assez souvent changé de mains.

4 exemplaires seraient aux États-Unis, 4 en Europe, mais bizarrement aucun en Angleterre, l'escargot ne semblant pas du goût des collectionneurs d'outre-Manche et enfin 3 se trouveraient en Asie, ou le gastéropode est mieux apprécié.

C'est d'Asie qu’un exemplaire devait être prêté pour l'exposition « Warhol Unlimited » du Musée d'Art Moderne de Paris fin 2015, début 2016.
Malheureusement, l’œuvre, envoyée par la Poste, mais affranchie au «  Tarif Lent  » et comportant de nombreuses coquilles dans le libellé de l'adresse, n'est arrivée au musée qu'après la fin de l'exposition.

C'est donc un plaisir, et un honneur, de faire découvrir à tous les amateurs d'Art en général, de Pop Art, de Warhol et de cagouilles en particulier, «  Snails  » en cette Journée Mondiale de la Cagouille.

L'oeil Curieux, Suresnes, le 24 avril 2016


Vous venez de lire ma participation à la Journée Mondiale de la Cagouille, que j’avais annoncée dans un billet du 11 avril.

La création de cette petite mystification artistique a été une de mes réalisations les plus réjouissantes.

Sa genèse se partage en deux temps.

D'abord l'aspect graphique, pour lequel je ne pouvais compter que sur mes photographies, étant gravement handicapé du dessin, de la peinture et des arts manuels en général.
J'ai retrouvé une mystérieuse cagouille masquée dans mon Flickr et Andy Warhol, du haut de sa Factory céleste, m'a inspiré.

Cagouille Masquée / Masked Snail


Grâce à GIMP, logiciel libre de traitement d'images, ma cagouille est devenue ma Marilyn à moi et a été warholisée en quelques clics bien sentis.
Un courriel à Thierry le Borgne et ma participation était effective.
Fin du premier temps.

Dans la semaine qui suivit ma création graphique, de retour d'un jeu de rôle pratiqué en entreprise, certainement encore sous l'effet de la fièvre artistique (j'avais joué, avec délectation, un personnage particulièrement odieux), l'inspiration seconde me vint  !
Il fallait compléter le faux Warhol par un texte qui situerait ces escargots dans l’œuvre de l'artiste.
Là encore, quelques clics sur Internet et une imagination en pleine carburation m'ont permis de rédiger la véritable histoire de «  Snails  », série méconnue et très parisienne du maître du Pop Art.
Nouveau courriel à Thierry le Borgne et ma participation devenait complète.
Fin du second temps.

Je ne remercierai jamais assez Thierry de m'avoir offert cette occasion de réaliser, avec mes ingrédients, mon «  intervention artistique  ».
J’ai eu l'immense plaisir d'utiliser une de mes photos, de la transformer et de l'accompagner d'un texte dans lequel j'ai associé mon goût pour l'écriture et l'Art, celui de Warhol et de tous les autres artistes que je fréquente inlassablement dans les musées et les galeries, et qui nourrissent ma vie.
Encore Merci Thierry.

Postscriptum

Le concours organisé à l'occasion de la Journée Mondiale de la Cagouille a vu la consécration d'un très jeune artiste inconnu, Mattéo.

Imprévisible monde de l'Art, dans lequel un jeune représentant de l'Art Brut éclipse le Pape du Pop Art  !

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