L'Oeil Curieux

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Tag - Photographe de guerre

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mercredi 12 mars 2025

L'homme du Nord

Jusqu'à ce mercredi 12 mars 2025, quand je pensais à la guerre du Vietnam et aux photographes de guerre qui ont couvert ce conflit, les noms qui me venaient à l'esprit étaient, bien sur Gilles Caron, mais aussi Eddie Adams, Larry Burrows, Nick Ut, Henri Huet, Catherine Leroy ou Don McCullin.
Mais étrangement, pas Marc Riboud.

Pourtant, dès 1966, il faisait un reportage à bord du Porte Avions USS Entreprise et dénonçait les jeunes pilotes qui croyaient ne toucher que des cibles militaires.
Chargement de munitions à bord du porte-avion USS Enterprise, Mer de Chine, décembre 1966-janvier 1967 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Chargement de munitions à bord du porte-avion USS Enterprise, Mer de Chine, décembre 1966-janvier 1967
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

Pourtant, Marc Riboud a montré au monde l'autre face de la guerre du Vietnam,
les villes détruites, comme Hué, la cité impériale, qu'il qualifie de "Guernica du Vietnam",
Hué après la longue bataille qui détruisit en grande partie la ville, avril 1968 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Hué après la longue bataille qui détruisit en grande partie la ville, avril 1968
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

les stigmates dans les campagnes,
Bombe dans la cour d'une coopérative agricole de la région de Phat Diem, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Bombe dans la cour d'une coopérative agricole de la région de Phat Diem, 1969
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

la vie qui continue...tout en se préparant à se protéger des bombardements,
Couple au bord du lac d'Hanoi, au premier plan un abri, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Couple au bord du lac d'Hanoi, au premier plan un abri, 1969
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

la présence des avions de guerre dans le quotidien,
Le colonel Nguyen Van Bay raconte un combat aérien dans lequel il a abattu un avion américain, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Le colonel Nguyen Van Bay raconte un combat aérien dans lequel il a abattu un avion américain, 1969
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

Fillette vendant des avions miniatures, répliques de MIG utilisés par l'armée du Nord, Hanoi, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Fillette vendant des avions miniatures, répliques de MIG utilisés par l'armée du Nord, Hanoi, 1969
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

la résilience de tout un peuple, qui reconstruit son pays,
Ces femmes déblaient à mains nues un canal d'irrigation embourbé, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Ces femmes déblaient à mains nues un canal d'irrigation embourbé, 1969
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

et construit des bicyclettes, si utiles pour transporter les armements sur la piste Ho Chi Minh,
Usine de bicyclettes dans la banlieue d'Hanoi, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Usine de bicyclettes dans la banlieue d'Hanoi, 1969
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

Pourtant, je le connaissais son célèbre cliché de "La jeune fille à la fleur",


Cette photographie emblématique qui aurait décidé Ho Chi Minh à recevoir le photographe pour un reportage,
Ho Chi Minh et Pham Van Dong, Vietnam, 1969 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Ho Chi Min et Pham Van Dong, Vietnam, 1969
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

Pourtant, après la réunification, Riboud est retourné au Vietnam pour photographier le retour à la paix.
Soldat sur la route, de retour de Saigon, 1976 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG
Soldat sur la route, de retour de Saigon, 1976
© Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG

Il aura donc fallu ma visite de l'exposition au Musée Guimet pour combler cette étrange absence dans mon panthéon des photographes de la Guerre du Vietnam.
Enfin !



dimanche 28 avril 2019

L'autre 11 septembre

Les images répétées à l'infini de l'attentat du World Trade Center du 11 septembre 2001 ont occulté un autre 11 septembre.
Le 11 septembre 1973, le putsch du Général Pinochet renversait le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende.

Alors vint le temps des arrestations arbitraires, de la torture et des disparitions, des autodafés organisés par les militaires et des stades détournés de leur vocation sportive....
Koen Wessing, jeune photographe néerlandais, a été le témoin de cette destruction de la démocratie.
Ses images sont d'autant plus fortes qu'elles ne montrent pas frontalement la violence et la répression, mais sa mise en place et l'irruption des militaires dans le quotidien des Chiliens.
Chili septembre 1973 Koen Wessing © Koen Wessing / Nederlands Fotomuseum, Rotterdam, Pays-Bas
Chili septembre 1973 Koen Wessing
© Koen Wessing / Nederlands Fotomuseum, Rotterdam, Pays-Bas

Chili septembre 1973 Koen Wessing © Koen Wessing / Nederlands Fotomuseum, Rotterdam, Pays-Bas
Chili septembre 1973 Koen Wessing
© Koen Wessing / Nederlands Fotomuseum, Rotterdam, Pays-Bas

Chili septembre 1973 Koen Wessing © Koen Wessing / Nederlands Fotomuseum, Rotterdam, Pays-Bas
Chili septembre 1973 Koen Wessing
© Koen Wessing / Nederlands Fotomuseum, Rotterdam, Pays-Bas

Plus tard, il couvrit le Nicaragua et le Salvador, photographiant avec une humanité toujours présente la violence politique et ses victimes.

Mais il restera à tout jamais le témoin de ce premier 11 septembre tragique : Koen Wessing :Septembre 1973, Montage Vidéo sur 3 écrans




vendredi 29 juin 2018

Des icônes, une icône

Il est resté coincé dans l'espace-temps, l'Oeil curieux ?
Encore du Mai 68 alors que juin 2018 vit ces derniers jours ?

Ce n’est qu'un début, continuons les visites !
Voici ma réponse aux petits bourgeois réactionnaires, complices serviles du grand capital et autres laquais de l'impérialisme yankee.

Plus sérieusement, deux expositions, très différentes dans la forme et le propos, nous offrent la possibilité de regarder Mai 68 autrement.

Après votre visite à la BNF, vous ne regarderez plus jamais quelques-unes des images les plus emblématiques de mai 68 de la même façon.

Par exemple, le célèbre portrait de Cohn-Bendit  par Gilles Caron est tellement présent dans mon esprit que lors de ma visite aux Beaux Arts, j'ai d'abord pensé que l'affiche "Nous sommes tous des indésirables" avait été faite d'après le cliché de Caron.







Alors qu'il s'agit d'une photographie de Jacques Haillot, prise très probablement le même jour.

Daniel Cohn-Bendit face à un CRS. Photo : Jacques Haillot
Cohn-Bendit face à un CRS. Photo : Jacques Haillot

Mais, a posteriori, le portrait par Caron est devenu LE portrait symbolique, et l'exposition vous permettra de bien comprendre ce phénomène.

Très pertinente, elle vous révélera aussi pourquoi Mai 68 est vu le plus souvent en Noir & Blanc, alors que la couleur était déjà couramment utilisée dans les grands magazines d’information et pourquoi la première « nuit des barricades » (du 10 au 11 mai) n'est pas illustrée par une image symbolique.
Elle est aussi une bonne occasion de revoir ou de découvrir plein d'images de mai 68 et pour un aficionado du photojournalisme, c'est un vrai régal, avec beaucoup de Gilles Caron.
Gilles Caron Etudiant pourchassé par un CRS, rue du Vieux Colombier, Paris, nuit du 6 mai 68
Gilles Caron
Etudiant pourchassé par un CRS, rue du Vieux Colombier, Paris, nuit du 6 mai 68
© Gilles Caron / Fondation Gilles Caron
Crédit photographique : © Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP
© SAIF

Et pour assouvir la Caronite aiguë, mal dont je suis personnellement affecté depuis plus d'une quarantaine d'années, il y a l'exposition à l’hôtel de ville de Paris.
100 % Caron, elle couvre une année de travail du photographe, l'année 68.
Il y a beaucoup d'images moins connues de sa couverture des évènements de mai, mais aussi ses travaux à l'international et une très belle série de portraits du général de Gaulle.
Une excellente façon d'assouvir une addiction photographique.



samedi 9 juin 2018

Témoigner

Je n'étais pas préparé.
Le nom de James Nachtwey ne m'évoquait rien, et comme souvent dans ce cas-là, je n'avais pas cherché à en savoir plus avant la visite de l'exposition à la MEP.
La découverte est tellement enrichissante.

Je n'étais pas préparé à la pénombre des salles et à ces tirages grand format, éclairé chacun par un spot.
Chaque image jaillissait de l'ombre ambiante, lumineuse comme un vitrail.

Quel choc  !

Dans cette image d'un combattant des contras, mortellement blessé et porté par ses frères d'armes, s'incarne l'art de Nachtwey.
James Nachtwey - Nicaragua, 1984
James Nachtwey - Nicaragua, 1984

Avec quelques ingrédients, la composition et le symbolisme, ce simple portage se transfigure en descente de la croix.
Il ne faut rien déceler de péjoratif dans mon utilisation du terme ingrédients.
Derrière les clichés, il y a toujours l'instant décisif et l'oeil du photographe.

Mais il y aussi ce que j'appelle ingrédients, des éléments constitutifs qui se retrouvent d'une image à l'autre.
Comme un cuisinier qui signerait ses plats avec quelques épices et herbes.

Symbolisme donc avec l'effondrement de la tour sud du World Trade Center.
James Nachtwey -New York, 2001
James Nachtwey -New York, 2001

Symbolisme encore avec ce prélat qui voyage en hélicoptère militaire pour assister à la messe célébrée par le pape Jean Paul II.
James Nachtwey - Guatemala, 1983
James Nachtwey - Guatemala, 1983

La photographie est ombre et lumière, ingrédients de base, parfaitement maîtrisés par Nachtwey, l'un des fondateurs de l'agence VII.

Sinistres théâtres d'ombres chinoises des toxicomanes pakistanais et des réfugiés, creusant les ruines du camp de Jénine en Cisjordanie.
James Nachtwey - Pakistan, 2001
James Nachtwey - Pakistan, 2001

James Nachtwey - Cisjordanie, 2002
James Nachtwey - Cisjordanie, 2002

Lumière d'espoir sur les patients en désintoxication.
James Nachtwey - Pakistan, 2001
James Nachtwey - Pakistan, 2001

Photographier, c'est aussi encadrer la réalité, et là encore les ingrédients sont présents.
La rigueur,
James Nachtwey - Afghanistan, 1996
James Nachtwey - Afghanistan, 1996

encore la composition, avec cet œil qui nous regarde et cette assiette d'eau salvatrice,
James Nachtwey - Soudan, 1993
James Nachtwey - Soudan, 1993

Et le petit avant plan, de gamins juchés sur le fut d'un canon, qui donne de la profondeur, visuelle et historique, à une scène de vie quotidienne dans les ruines.
James Nachtwey - Afghanistan, 1996
James Nachtwey - Afghanistan, 1996

Nachtwey est un témoin, des guerres, des famines, de la pollution, de la misère, du malheur du monde.
Son témoignage est extrêmement talentueux, avec un art consommé de la photographie, il n'en est pas moins douloureux, mais indispensable.


Post Scriptum
En fait, je connaissais déjà Nachtwey, enfin une des ses photographies les plus célèbres, avant ma visite, mais je n'avais pas retenu le nom du photographe....
James Nachtwey - Rwanda, 1994
James Nachtwey - Rwanda, 1994


dimanche 29 avril 2018

Qu'ont ils fait à notre soeur loyale ?

Qu'ont ils fait à la Terre ?

Que faisons nous à la Terre ?
Que faisons nous à nos soeurs et frères humains ?

Les clichés du World Press Photo 2018 sont autant de réponses plus désespérantes les unes que les autres...

Nous laissons se noyer des réfugiés Rohingya, fuyant la haine religieuse.
Patrick Brown - Rohingya Crisis
Patrick Brown - Rohingya Crisis
Photo of the Year Nominee
General News, first prize singles

Nous laissons des réfugiés vivre comme des bêtes dans des cavernes urbaines.
Francesco Pistilli - Lives In Limbo General News, third prize stories Francesco Pistilli - Lives In Limbo
General News, third prize stories

Nous laissons des enfants se masquer pour espérer retrouver un visage détruit par la guerre.
Alessio Mamo -Manal, War Portraits People, second prize singles
Alessio Mamo -Manal, War Portraits
People, second prize singles

Nous regardons la faune disparaitre.
Thomas P. Peschak - Back in Time Environment, third prize singles
Thomas P. Peschak - Back in Time
Environment, third prize singles

Nous détruisons les forêts.
Daniel Beltrá - Amazon: Paradise Threatened Environment, third prize stories
Daniel Beltrá - Amazon: Paradise Threatened
Environment, third prize storie

Nous polluons la planête toujours et toujours plus.
Kadir van Lohuizen - Wasteland Environment, first prize stories
Kadir van Lohuizen - Wasteland
Environment, first prize stories

...
What have they done to the earth?
What have they done to our fair sister?
Ravaged and plundered and ripped her and bit her
Stuck her with knives in the side of the dawn
And tied her with fences and dragged her down
...
The Doors
When the music's over

Post-scriptum
vous pouvez cliquer sur les photographies : cela vous dirigera vers les pages correspondantes du site du World Press Photo 2018.

dimanche 22 avril 2018

Engagez-vous ! Rengagez-vous !

Qu'est-ce qu'un artiste ?
En 1979, j'avais eu 4 heures pour disserter sur cette question de l'épreuve de philosophie du Bac et finalement obtenir un 18/20 en ayant pris Sartre comme exemple.
Pour une série C, la note était élevée, j'avais aussi eu une assez bonne note en histoire géographie ( avec en histoire, un texte sur l'entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler) et des notes médiocres (très médiocres) en maths et physique – Chimie.
Cela m'a permis d'obtenir ce que j'appelle un bac C (maintenant appelé série S) « littéraire » sous l'égide de Sartre et de Pétain.

Engagement des artistes et goût de l'histoire ont certainement fait germer le titre de ce billet, samedi 21 avril, quand j'ai su que j'allais l'écrire en liant l'exposition de la photographe Susan Meiselas, vue la semaine précédente, et celle sur les « Images en lutte » des Beaux Arts vers laquelle je me dirigeais.

Susan Meiselas pourrait être simplement qualifiée de « photographe de guerre ».
Elle en a l'étoffe.
Portrait de Susan Meiselas, Monimbo, Nicaragua Septembre 1978 © Alain Dejean Sygma
Portrait de Susan Meiselas, Monimbo, Nicaragua Septembre 1978
© Alain Dejean Sygma

Elle a ce talent de transformer une image de guerre en icône, comme son « homme au cocktail Molotov ».
Sandinistes aux portes du quartier général de la Garde nationale à Esteli : “L’homme au cocktail Molotov”, Nicaragua 16 juillet 1979 Susan Meiselas © Susan Meiselas/ Magnum Photos
Sandinistes aux portes du quartier général de la Garde nationale à Esteli
“L’homme au cocktail Molotov”, Nicaragua 16 juillet 1979
Susan Meiselas © Susan Meiselas/ Magnum Photos

Il est émouvant de retrouver ce sandiniste dans une vidéo, proclamant sa fidélité à ce mouvement politique malgré les années passées.
Il est aussi passionnant de découvrir la planche contact d'ou a été extraite cette image.

Elle a aussi ce talent de suggérer la violence d'une situation.
Soldats fouillant la passagers du bus sur l’autoroute Nord, El Salvador 1980 Susan Meiselas © Susan Meiselas/ Magnum Photos
Soldats fouillant la passagers du bus sur l’autoroute Nord, El Salvador 1980
Susan Meiselas © Susan Meiselas/ Magnum Photos

Mais elle est bien plus qu'une photographe de guerre, avec une approche documentaire présente depuis ses premiers travaux (44 Irving Street  (1971), portraits des autres locataires de sa résidence d'étudiante ou Prince Street Girls  (1975-1990) série sur l'évolution des vies de groupes de jeunes femmes de son quartier de Little Italy à New York).
Son travail sur les Kurdes est d'une force poignante et reste, avec l'histoire qui bégaye atrocement, d'une triste actualité.
Veuve sur le charnier de Koreme, nord de l'Irak 1992 Susan Meiselas © Susan Meiselas/Magnum Photos
Veuve sur le charnier de Koreme, nord de l'Irak 1992
Susan Meiselas © Susan Meiselas/Magnum Photos





Une belle artiste engagée.


De l'engagement et de l'histoire, je pensais que j'en serais rassasié quai Malaquais.

Je n'ai pas été déçu !
1968 – 1974 a été une époque de luttes d'une incroyable richesse.

L'exposition commence bien évidemment par Mai 68.
Affiche sérigraphiée de l’Atelier Populaire, Beaux Arts de Paris
Affiche sérigraphiée de l’Atelier Populaire, Beaux Arts de Paris



C'est un pur régal, vestiges d'une époque sans internet, avec l'ORTF et ses deux chaînes, étroitement contrôlées par l'État, pour la diffusion des images.


La réactivité était pourtant présente, avec des affiches imprimées pour être diffusées et collées dans les journées suivantes et l'utilisation de photographies d'actualité pour créer de nouvelles images.


Daniel Cohn-Bendit face à un CRS. Photo : Jacques Haillot
Cohn-Bendit face à un CRS. Photo : Jacques Haillot

Le joli mois de Mai n'était qu'un début (Continuons le combat !) et les salles des Beaux Arts sont imprégnées de la Guerre du Vietnam, de la dictature chilienne, des grèves, des luttes pour les territoires (le Larzac, ZAD avant l’heure), du féminisme, des luttes pour les droits des homosexuelles et homosexuels , des travailleurs étrangers et des migrants, des premiers combats écologiques.
Gilles Aillaud, Vietnam, La bataille du riz, 1968
Gilles Aillaud, Vietnam, La bataille du riz, 1968

L'armée hors du Larzac  Bibliothèque municipale de Lyon AffP0208
L'armée hors du Larzac
Bibliothèque municipale de Lyon (AffP0208)



Les artistes n'hésitaient pas à prendre partie, parfois avec violence, tel Julio le Parc qui propose de cibler l'impérialiste, le capitaliste, le militaire, l'intellectuel neutre, le policier et l'indifferent.
Julio le Parc, Jeux Enquête - Choisissez vos Ennemis (1970)
Julio le Parc, Jeux Enquête - Choisissez vos Ennemis (1970)

En fait, beaucoup de problématiques encore d'actualité.

En 1974, j'avais 13 ans, et de mai 68, je n'ai aucun souvenir.
Pourtant, cette époque est très importante dans ma représentation du monde.
Au-delà d'une période de luttes, elle m'apparaît d'abord comme une volonté d'engagement collectif, d'une croyance à un avenir meilleur, à construire ensemble.

Ce n'est pas qu'une exposition sur un passé révolu.


...
Il n'est pas de sauveur suprême
Ni Dieu, ni César, ni Tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun.
...
L'internationale


vendredi 9 février 2018

Un petit parfum de mort

J'ai senti comme un petit parfum de mort dans l'Allée Julien Cain.
Les lauréats de la Bourse du Talent 2017 ont déposé un voile de cendres sur mon regard.

Mort invisible, cachée dans la blancheur de l'hiver chez Florian Ruiz.
Le photographe fait pulser les paysages de Fukushima au rythme du compteur Geiger et nomme ses clichés d'après la radioactivité mesurée dans cette nature faussement paisible.
0,484Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian Ruiz
0,484Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian ruiz

0,537Bq - Florian ruiz -The white contamination © Florian Ruiz
0,537Bq - Florian Ruiz -The white contamination © Florian Ruiz

Mort au combien visible, avec un visage.
Alexander Vasukovich a photographié des combattants du Donbass.
Plus d'un an après, il écrit la chronique ordinaire d'une guerre oubliée avec les mêmes photos souvenirs et une vue aérienne d'un lieu  : la vie, la mort et le lieu de la fin.
Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo

Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo

Alexander Vasukovich - Commemorative photo
Alexander Vasukovich - Commemorative photo

Mort en puissance, tapie dans les munitions des Smith & Wesson, Colt et autres Ruger.
L'âge de l'innocence de Laurent Badessi est la chronique d'une Amérique née dans la violence et toujours malade d'une fascination morbide des armes à feu.
Laurent Elie Badessi - Age of innocence
Laurent Elie Badessi - Age of innocence

Laurent Elie Badessi - Age of innocence
Laurent Elie Badessi - Age of innocence


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