L'Oeil Curieux

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En regard

Des rapprochements d'images.

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samedi 30 décembre 2023

Sur la plage abandonné

Ici un tricycle abandonné sur la plage, étroitement surveillé par un policier fièrement campé sur sa monture.
Arthur Tress, San Francisco Untitled (Ocean Beach) 1964.
Arthur Tress, San Francisco Untitled (Ocean Beach) 1964

Là, un vélo à petites roues sagement rangé dans un ratelier un peu grand pour lui.

Stationnement Précoce / Early Parking

2009 © l'Oeil Curieux

samedi 17 août 2013

Ecorchés vifs

Une humanité qui se révèle, couche après couche.

Ici, sous le scalpel de Brian Dettmer, récemment découvert à la Halle St Pierre, sorcier qui sculpte les livres.
Brian Dettmer, 20th Century Medica (detail), 2012 - Image Courtesy of the Artist and Toomey Tourell Fine Art
Brian Dettmer, 20th Century Medica (detail), 2012
Image Courtesy of the Artist and Toomey Tourell Fine Art

Là, par l'arrachage des affiches, heureux hasard capturé un été dans le Parc de la Villette, humanité écorchée à laquelle j'ai repensé devant l’œuvre de Dettmer.

Humanité Reconstruite I / Rebuilt Mankind I

"Humanité Reconstruite I", 2012 par Le Photo Flaneur

vendredi 2 mars 2012

En pensant à Mondrian.

Il est un peintre qui occupe visiblement l'inconscient des photographes : le géomètre chromatique Piet Mondrian.
Son esprit peut être invoqué indifféremment par le truchement de lignes droites, de surfaces ou bien de couleurs.

Ainsi, German Lorca, photographe brésilien découvert dans la remarquable exposition de la MEP « Éloge du vertige, Photographies de la collection Itaú, Brésil », rend un hommage sans couleurs, mais non sans justesse, aux carrés et rectangles du maître de l'abstraction.

German Lorca Hommage à Mondrian, 1960
German Lorca
Hommage à Mondrian, 1960
(Homenaje a Mondrian)

En couleur, mais bien éloigné de la palette primaire du peintre et d'une rigueur géométrique toute relative, le « Travailleur de Mondrian », de Saul Leiter, est un elliptique et subtil hommage, un facétieux « travail en cours » d'une toile de Piet.

saul.leiter.mondrian.jpg
Saul Leiter
Mondrian Worker, 1954

Il parait alors inévitable qu'un jour, Mondrian s'invite dans mes photographies.

Naturellement, une première fois, avec de beaux bleus, quelques strictes lignes droites et d’orthodoxes angles droits.

Hommage à Mondrian / Tribute To Mondrian

Le Photo Flaneur
Hommage à Mondrian, 2010

Plus singulièrement, une seconde fois, en imaginant l'artiste s'éveillant, angoissé, devant une géométrie monochrome.

Cauchemar de Mondrian / Mondrian's Nightmare

Le Photo Flaneur
Cauchemar de Mondrian, 2011

La dernière fois, le peintre, enfin ses œuvres, s'exposait à Beaubourg, avec son Rouge, son Bleu et son Jaune qui coloraient la façade du bâtiment.

Mondrian à Beaubourg / Mondrian in Beaubourg

Le Photo Flaneur
Mondrian à Beaubourg, 2011

mardi 21 février 2012

Toit, toi mon Toit

Pour Niepce, le soleil avait éclairé le mur de droite, puis le mur de gauche, profitant des 8 heures de pose pour effectuer son parcours céleste journalier.
Pour moi, le soleil a simplement dessiné les ombres des toits de Paris, vus à travers un rideau masquant une baie du Centre Pompidou.

Pour Niepce, le bitume de Judée a capturé la lumière, créant cette image un peu charbonneuse.
Pour moi, le capteur électronique a converti les photons, créant cette image un peu grainée.

Pour Niepce, il s'agissait de sa "première expérience réussie de fixation permanente d'une image de la nature".

Pour moi, une image un peu fantomatique, une vision furtive.

Nicéphore Niepce, Point de vue du Gras (1826 ou 1827)
Nicéphore Niepce, Point de vue du Gras, 1826

Toits de Paris / Paris Rooftops

Toits de Paris, 2012, Le Photo Flaneur

jeudi 11 août 2011

Corps à Corps


Dans les deux images, une femme et une statue.

Deux corps qui se répondent par leurs postures contrastées.
Au buste assez sage s'oppose, sur un divan, une danseuse satirique dans une étrange contorsion.
Sur l'herbe, une femme est alanguie dans la chaleur de l'été devant la tumultueuse "Rivière" de Maillol.
Les mouvements sont tantôt ceux de la statue, tantôt ceux de l'être animé.

Pour les deux photographes, le dialogue entre le vivant et l'inanimé a été le déclencheur.
Déclenchement réfléchi et construit pour le grand André Kertész, puisque sa danseuse satirique existe aussi dans une autre posture, sur le même divan.
Déclenchement instinctif pour moi, la résonance des corps s'imposant dans un de ces merveilleux instants décisifs, si chers à Henri Cartier Bresson.


Danseuse Satirique, 1926, Bibliothèque nationale de France
Magda, Danseuse Satirique, 1926, André Kertész
Bibliothèque nationale de France


La Dormeuse et La Rivière / The Sleeper and The River

La dormeuse et la Rivière, 2008, Le Photo Flaneur


vendredi 21 janvier 2011

Dans les nuages...


Habituellement un nuage n'est guère apprécié sur une relation.

C'est pourtant un nuage qui va permettre, entre l'image N&B d'un grand de la photographie, André Kertész, et l'image couleur d'un anonyme, un dialogue plutôt inattendu, tout en opposition.

André Kertész, Le nuage égaré, New York, 1937.
André Kertész, Le nuage égaré, New York, 1937

Quand André Kertész construit son image sur la verticalité, je réponds par une structure horizontale.
"Mon" nuage lui même est horizontal et dominateur du bâtiment qu'il coiffe, alors que celui de Kertész est une petite chose, dominée par la structure gigantesque du Gratte Ciel.
Enfin, la situation de "victime" du petit nuage est confirmée par le titre de l'image prise à New York, alors que le soupçon est nourri, envers mon nuage, par un titre menaçant.
Un nuage, et deux visions qui se livrent une joute graphique à travers le temps.

Nuage toxique ? / Toxic Cloud ?

Le Photo Flaneur, Nuage toxique ? Angoulême, 2010

Elles se ressemblent, non ?

Le principe de cette nouvelle rubrique "En regard" est de mettre en regard deux photographies, et d'en faire une lecture comparée.

Pas une comparaison de valeurs, pour déterminer un inutile classement ou une vaine hiérarchie.
Pour moi, il ne peut y avoir de compétition en photographie !

Il s'agit plutôt regarder comment deux photographies se répondent, par delà les époques, les lieux et les styles.

Juste pour le plaisir de se créer une parenté avec un photographe célèbre ou un illustre inconnu.

Juste pour le plaisir de révéler une influence, consciente ou non, au moment de la prise de vue.

Juste pour le plaisir de décortiquer deux images pour construire un petit système cohérent, comme une étoile double.