L'Oeil Curieux

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mercredi 9 juillet 2025

L'envers des guerres

A 23 ans, Marie Laure de Decker part couvrir la guerre du Vietnam.
Mais du conflit, elle ne photographie que l'envers, les jeunes GI qui passent le temps à Da Nang, les prostitués de Saigon, les épaves des véhicules de l'armée américaine qui font le « bonheur » des ferrailleurs locaux.
Pas de cadavres, pas de sang, pas d'images chocs.

Marie-Laure de Decker, Da Nang, 1971-1972 © Marie-Laure de Decker
Marie-Laure de Decker, Da Nang, 1971-1972
© Marie-Laure de Decker

Marie-Laure de Decker, Da Nang, 1971-1972 © Marie-Laure de Decker Marie-Laure de Decker, Da Nang, 1971-1972
© Marie-Laure de Decker

Marie-Laure de Decker, Saigon, 1971-1972 © Marie-Laure de Decker
Marie-Laure de Decker, Saigon, 1971-1972
© Marie-Laure de Decker


Elle couvrira de nombreux conflits et bouleversements politiques : Yemen, Tchad, Palestine, Chili, Afrique du Sud, toujours avec cette approche respectueuse des femmes et des hommes photographiés.
Elle est un oeil à l'écoute de l'autre.

Marie-Laure de Decker, Tchad, 1978 © Marie-Laure de Decker
Marie-Laure de Decker, Tchad, 1978
© Marie-Laure de Decker


Je la connaissais de nom, sans avoir précieusement en mémoire une photographie à lui attribuer.
Alors l'exposition de la MEP m'a fait découvrir une très grande photographe, engagée tant par le choix de ses sujets de reportages, que par sa qualité d'attention à l'humanité.

A ne pas manquer !


mardi 8 juillet 2025

Bombe à retardement

Billet aussi à retardement puisque j'avais visité l'exposition "L'Âge atomique Les artistes à l'épreuve de l'histoire" fin janvier, quelques jours avant sa clôture.

Mais billet en avance pour « célébrer » les 80 ans des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki.

Ce billet est le résultat d'une réaction en chaîne déclenchée par la lecture de l'éditorial d'Alain Genestar et de l'article "80 ans d'Hiroshima et Nagasaki: Que la lumière tue!" dans le numéro 67 du magazine de photographie Polka et par l'écoute du podcast « Journal de la bombe, une vie atomique » sur France Culture.


Voici donc plus d'un siècle d'inspiration atomique chez les artistes, au début enthousiaste, puis, utilisation de l'arme nucléaire et accidents en tous genres cassant l'ambiance, de plus en plus sombre et pessimiste.

Je recommande particulièrement l'Alphabet atomique de Chris Burden, ainsi que la vidéo d'Isao Hashimoto, qui nous rappelle que, durant plus de 50 ans, l'homme a balancé une quantité non négligeable d'éléments radioactifs dans l'eau, la terre et dans l'air, avec la France médaille de bronze sur le podium des essais nucléaires...

Troglodyte with Nuclear Bomb, 2017,  Courtesy FRAC Corsica. Photo: © A. Mole. Stefan Rinck, Troglodyte with Nuclear Bomb, 2017
Courtesy FRAC Corsica. Photo: © A. Mole.

Hilma af Klint, The Atom Series, n°6, 1917
Hilma af Klint, The Atom Series, n°6, 1917

Minoru Nakahara, Atomic n° 2, 1925
Minoru Nakahara, Atomic n° 2, 1925

Sigmar Polke,  Uranium (Pink) Urangestein (Rosa), 1992  © The Estate of Sigmar Polke, Cologne / Adagp, Paris, 2024 / Photo : Flavio Karrer
Sigmar Polke, Uranium (Pink) Urangestein (Rosa), 1992
© The Estate of Sigmar Polke, Cologne / Adagp, Paris, 2024 / Photo : Flavio Karrer

Bruce Conner, Bombhead, 1989
Bruce Conner, Bombhead, 1989

László Moholy-Nagy,Nuclear I. CH, 1945
László Moholy-Nagy, Nuclear I. CH, 1945

Bruce Conner, Crossroads, 1976 (Extrait)

Jim Shaw, I’ll Build a Stairway to Paradise, 2022 © Jim Shaw. Photo: Jeff McLane Jim Shaw, I’ll Build a Stairway to Paradise, 2022
© Jim Shaw. Photo: Jeff McLane

Boris Mikhaïlov, Sans titre Série "Sots Art" © Adagp, Paris. Courtesy Galerie Suzanne Tarasieve Photo: Rebecca Fanuele Boris Mikhaïlov, Sans titre Série "Sots Art"
© Adagp, Paris. Courtesy Galerie Suzanne Tarasieve Photo: Rebecca Fanuele

Robert L. Ross, Eat me / Mange-moi, 1967
Robert L. Ross, Eat me / Mange-moi, 1967

Isao Hashimoto, 1945-1998, 2003

Natacha Nisic, Fukushima 1, 2012 Natacha Nisic, Fukushima 1, 2012

Chris Burden, The Atomic Alphabet, 1980
Chris Burden, The Atomic Alphabet, 1980


samedi 28 juin 2025

Excentrique(s), travail in situ

En 2012, pour Monumenta, Daniel Buren coloriait le Grand Palais.

Excentrique(s), travail in situ © L'Oeil Curieux/Thierry Guilhem
Excentrique(s), travail in situ © L'Oeil Curieux/Thierry Guilhem

si j'ai ramené quelques images de son intervention dans ce temple de lumière et d'acier, je regrette encore de ne pas avoir d'images de son travail sur le navire de la Fondation Vuitton.
Ses voiles colorées émergeant du Bois de Boulogne étaient un spectacle d'une beauté incroyable.


samedi 21 juin 2025

Humanité Reconstruite II

Qui peut croire qu'il n'y a pas d'âme derrière ces yeux lumineux !

Théophile Gautier

Humanité Reconstruite II © L'Oeil Curieux/Thierry Guilhem
Humanité Reconstruite II © L'Oeil Curieux/Thierry Guilhem


samedi 7 juin 2025

Humanité Reconstruite I

Mais cette machine dans ma tête
Machine sourde et tempête
Mais cette machine dans ma tête
Leitmotiv, nuits secrètes
Tatoue mon âme à mon dégoût

Cargo de nuit, Axel Bauer

Humanité Reconstruite I © L'Oeil Curieux/Thierry Guilhem Humanité Reconstruite I
© L'Oeil Curieux/Thierry Guilhem


vendredi 30 mai 2025

Un joli plateau découverte

Peut-on rêver meilleure introduction à la culture japonaise que cette exposition, en forme de cabinet de curiosités ?

Des estampes, dont, excusez du peu, l’intégralité des Trente-Six Vues du mont Fuji, de Hokusaï, et des Cinquante-Trois Stations du Tokaïdo, de Hiroshige, des esquisses et originaux de mangas, des objets d'époque, porcelaines, armures de samouraï et autres éventails, sont au menu.

Andō Hiroshige, Le pont Suidō et le quartier Surugadai, No 63 de la série "Cent vues célèbres d'Edo"
Andō Hiroshige, Le pont Suidō et le quartier Surugadai
No 63 de la série "Cent vues célèbres d'Edo"

Ainsi que de réjouissantes estampes revisitées par des héros de mangas, avec les œuvres de Ads Libitum.

Ads Libitum, Floating Nimbus
Ads Libitum, Floating Nimbus



mardi 27 mai 2025

Pour les cadrages

Le Musée d'Orsay et le hasard m'ont comblé.

En janvier, j'étais ressorti un peu frustré de l'exposition Caillebotte, faute d'avoir découvert de nouvelles toiles au cadrage photographique, comme je les admire chez cet artiste.

En parcourant l'exposition sur Christian Krohg, un peu par hasard, en sortant de l'exposition sur l'art dans la rue, j'ai eu à nouveau des frissons devant ses scènes de mer.
Nous sommes à bord des navires, nous sentons les embruns sur nos visages, nous ressentons les mouvements de la houle dans nos corps.

Vite, il faut lancer la bouée salvatrice au marin tombé à la mer.

Christian Krohg, Un homme à la mer !, Stockholm, Nationalmuseum
Christian Krohg, Un homme à la mer !, Stockholm, Nationalmuseum

Nous retenons notre souffle en voyant le matelot ferler la voile, fragile acrobate dans le ciel.

Christian Krohg, Vers le ciel, Oslo, Norsk Maritimt Museum
Christian Krohg, Vers le ciel, Oslo, Norsk Maritimt Museum

Nous accompagnons les manoeuvres avec de légers mouvements du corps.

Christian Krohg, Bâbord !, Nasjonalmuseet
Christian Krohg, Bâbord !, Nasjonalmuseet

Christian Krohg, La Barre sous le vent !, Oslo, Nasjonalmuseet
Christian Krohg, La Barre sous le vent !, Oslo, Nasjonalmuseet

Devenus goéland, nous dominons le haut fond et le prudent navire.

Christian Krohg, Le Haut-Fond, Bergen, Kode Bergen Art Museum
Christian Krohg, Le Haut-Fond, Bergen, Kode Bergen Art Museum



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