L'Oeil Curieux

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Coups d'oeil

Des billets sur des expositions passées ou à venir et sur d'autres sujets à regarder ou à écouter.

Fil des billets - Fil des commentaires

lundi 31 mars 2025

Mais quelle école révolutionnaire !

Je l'ai vraiment découverte lors des journées du Patrimoine, en 2017.
L'école de Plein Air de Suresnes reste une réalisation extraordinaire, qui me fascine toujours autant.

Une classe de l'école de Plein Air de Suresnes © Musée d'Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes/Adagp, Paris, 2019
Une classe de l'école de Plein Air de Suresnes
© Musée d'Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes/Adagp, Paris, 2019

En complément de mon billet de 2017, je vous propose donc d'écouter les deux épisodes d'un podcast de France Culture pour mieux découvrir ce lieu incroyable.



mercredi 17 février 2021

S'accrocher aux bouées

S'accrocher aux bouées, garder la tête hors de l'eau, et ne pas succomber dans la mare noirâtre du pseudo confinement.

Plus de musées, plus d'expositions, je suis affamé d'art.

Je me jette sur les ersatz.

Live de l'exposition Noir et Blanc

[Replay] ⚫⚪ (Re) Découvrez l'exposition Noir et Blanc en live depuis le Grand Palais - RMN (Officiel) avec la BnF - Bibliothèque nationale de Franceet Ministère de la Culture pour une visite haute en couleurs 😍👇

Publiée par ARTE sur Lundi 15 février 2021


Je sais pourquoi je préfère visiter les expositions sans profiter des visites guidées.
J'ai besoin de me retrouver seul face aux œuvres, en silence.
Surtout que dans ce live, je trouve la journaliste bien bavarde.....

J'ai vu sur le site du Grand Palais que des visites virtuelles seront proposées prochainement.
Je prendrai sans doute la visite virtuelle autonome pour un peu retrouver les sensations du monde d'avant.

Plus de musées, plus d'expositions, plus de nuits, nous sommes privés de la lumière et de l'obscurité.
Gilbert Fastenaekens, 015 Le Havre, série Nocturne, 1982
Gilbert Fastenaekens, 015 Le Havre, série Nocturne, 1982


samedi 1 juin 2019

L'Oeil Curieux aime les légumes

Oui, je veux pousser un grand cri d'amour dans le désert de mes lecteurs : j’aime les légumes.

J'aime les légumes que j'achète au gré des saisons chez Élise et Thierry Riant, la troisième génération de maraîchers à servir ma famille sur le marché de ma ville natale.
J'aime les choux de Pontoise, qui me rappelle que l'île de France est aussi terre de paysans, les navets de Tokyo qui font voyager dans l'assiette, les carottes nouvelles qui se languissent des petits pois à venir, les tomates charnues dont les coulis ensoleillent ma cuisine d'hiver.


J'aime les légumes d'Ingar Krauss, modestes et pourtant sublimes dans leurs rehauts de peinture.
J'aime savoir que l'artiste a accompagné ses modèles depuis leur mise en terre jusqu'à leur mise en image.
Il a cultivé son jardin, récolté puis photographié.
Les tirages argentiques, révélés dans l’obscurité inactinique, ont ensuite été peints.
Un travail d'artisan, la nourriture de la matière par la lumière, aidée par la main de l'homme, s'achevant en des natures mortes qui célèbrent la vie.
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014

Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014

Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014

Ingar Krauss "Sans titre, Zechin" 2018
Ingar Krauss "Sans titre, Zechin" 2018

L'exposition se termine aujourd'hui alors que j'écris ce billet.
Il sera donc trop tard pour une visite.
Mais je voulais écrire ces quelques lignes, car, contrairement à Zigomar, l'Oeil Curieux aime les légumes.
Philippe Corentin Zigomar n'aime pas les légumes
Philippe Corentin Zigomar n'aime pas les légumes


dimanche 29 avril 2018

Qu'ont ils fait à notre soeur loyale ?

Qu'ont ils fait à la Terre ?

Que faisons nous à la Terre ?
Que faisons nous à nos soeurs et frères humains ?

Les clichés du World Press Photo 2018 sont autant de réponses plus désespérantes les unes que les autres...

Nous laissons se noyer des réfugiés Rohingya, fuyant la haine religieuse.
Patrick Brown - Rohingya Crisis
Patrick Brown - Rohingya Crisis
Photo of the Year Nominee
General News, first prize singles

Nous laissons des réfugiés vivre comme des bêtes dans des cavernes urbaines.
Francesco Pistilli - Lives In Limbo General News, third prize stories Francesco Pistilli - Lives In Limbo
General News, third prize stories

Nous laissons des enfants se masquer pour espérer retrouver un visage détruit par la guerre.
Alessio Mamo -Manal, War Portraits People, second prize singles
Alessio Mamo -Manal, War Portraits
People, second prize singles

Nous regardons la faune disparaitre.
Thomas P. Peschak - Back in Time Environment, third prize singles
Thomas P. Peschak - Back in Time
Environment, third prize singles

Nous détruisons les forêts.
Daniel Beltrá - Amazon: Paradise Threatened Environment, third prize stories
Daniel Beltrá - Amazon: Paradise Threatened
Environment, third prize storie

Nous polluons la planête toujours et toujours plus.
Kadir van Lohuizen - Wasteland Environment, first prize stories
Kadir van Lohuizen - Wasteland
Environment, first prize stories

...
What have they done to the earth?
What have they done to our fair sister?
Ravaged and plundered and ripped her and bit her
Stuck her with knives in the side of the dawn
And tied her with fences and dragged her down
...
The Doors
When the music's over

Post-scriptum
vous pouvez cliquer sur les photographies : cela vous dirigera vers les pages correspondantes du site du World Press Photo 2018.

samedi 10 février 2018

Dans la combi de l'Oeil Curieux

Inspiré par l'épopée spatiale de Thomas Pesquet et l'excellente bande dessinée de Marion Montaigne qui narre cette aventure, j'ai enfilé ma combinaison pour vous offrir, en exclusivité, de belles images de notre Terre.
Dans la Combi de Thomas pesquet

Quand j'écris notre Terre, je ne pense pas à la 3e planète de notre système solaire, mais au globe terrestre de Suresnes, évoqué à l'occasion des journées du Patrimoine.
Il a été rénové comme prévu et trône maintenant fièrement dans ses nouvelles couleurs auprès de l'Ecole de plein air.

Terre #2 Terre #3


On notera avec intérêt que la vague de neige qui a balayé la France cette semaine est clairement visible depuis l'espace.

Terre #1



jeudi 7 septembre 2017

Parole de photoreporter de guerre

Un court billet pour partager avec vous les paroles d'un photographe de Guerre, Laurent Van der Stockt.
Le hasard a voulu que j'arrive à lui, non pas par l'image, même si j'ai certainement parcouru son portfolio à l'occasion de son 1er prix dans la catégorie "Informations générales" au World Press Photo 2017, mais par la radio, en l'écoutant parler de son métier.
Mossoul, le 2 novembre 2016• Crédits : Laurent Van der Stockt - Getty
Mossoul, le 2 novembre 2016• Crédits : Laurent Van der Stockt - Getty

Nourri aux images de Capa, Caron et autres McCullin, j'ai été très intéressé par ses propos.
Alors l'Oeil Curieux prête sa plume à l'Oreille Curieuse pour vous proposer cette réflexion.



samedi 18 février 2017

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Vous penserez certainement que je cherche à me hausser du col, mais deux vers d'Aragon me sont venus à l'esprit alors que je réfléchissais à ce billet et que je parcourais les photographies récompensées lors du World Press Photo 2017.

D'abord pour introduire la photographie qui est mon coup de cœur et mon premier prix 2017.
Aragon écrivait : « L'avenir de l'homme est la femme. »
La silhouette hiératique d'Ieshia Evans, tendant les mains pour se faire arrêter lors d'une manifestation contre les violences policières, est d'une grande beauté.
Les policiers anti émeute, sombres hannetons patauds, semblent hésiter, presque reculer devant cette jeune femme au port altier, dont la robe vole avec légèreté.

Jonathan Bachman Taking a Stand in Baton Rouge
Jonathan Bachman Taking a Stand in Baton Rouge
Contemporary Issues, first prize singles

Ensuite pour le titre du billet, avec cette question lancinante qui revient sans cesse alors que les photographes rapportent les horreurs et malheurs du monde.
Bien sur, c'est le propre du photojournalisme de montrer les guerres et l'actualité, souvent violente.
Mais j'ai l'impression que chaque année est pire que la précédente.
Que ce soient des images des guerres en Syrie et en Ukraine, de la mort d'un dictateur à Cuba, de la guerre folle contre la drogue aux Philippines, de la pauvreté derrière le beau décor au Brésil, ou encore de la terre et de la faune meurtries par nos mains, est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Tomás Munita Cuba on the Edge of Change
Tomás Munita Cuba on the Edge of Change
Daily Life, first prize stories

Peter Bauza Copacabana Palace
Peter Bauza Copacabana Palace
Contemporary Issues, third prize stories

Daniel Berehulak They Are Slaughtering Us like Animals
Daniel Berehulak They Are Slaughtering Us like Animals
General News, first prize stories

Valery Melnikov Black Days of Ukraine
Valery Melnikov Black Days of Ukraine
Long-Term Projects, first prize stories

Abd Doumany Medics Assist a Wounded Girl
Abd Doumany Medics Assist a Wounded Girl
Spot News, second prize singles

Francis Pérez Caretta Caretta Trapped
Francis Pérez Caretta Caretta Trapped
Nature, first prize singles

Amber Bracken Standing Rock
Amber Bracken Standing Rock
Contemporary Issues, first prize stories

Pour le premier prix officiel, dont l'attribution ne me satisfait pas, vous pouvez voir la photographie et un article sur le site de Polka Magazine (que je recommande au passage).

Post-scriptum
vous pouvez cliquer sur les photographies : cela vous dirigera vers les pages correspondantes du site du World Press Photo 2017.

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Louis Aragon




- page 1 de 5