Oui, je veux pousser un grand cri d'amour dans le désert de mes lecteurs : j’aime les légumes.

J'aime les légumes que j'achète au gré des saisons chez Élise et Thierry Riant, la troisième génération de maraîchers à servir ma famille sur le marché de ma ville natale.
J'aime les choux de Pontoise, qui me rappelle que l'île de France est aussi terre de paysans, les navets de Tokyo qui font voyager dans l'assiette, les carottes nouvelles qui se languissent des petits pois à venir, les tomates charnues dont les coulis ensoleillent ma cuisine d'hiver.


J'aime les légumes d'Ingar Krauss, modestes et pourtant sublimes dans leurs rehauts de peinture.
J'aime savoir que l'artiste a accompagné ses modèles depuis leur mise en terre jusqu'à leur mise en image.
Il a cultivé son jardin, récolté puis photographié.
Les tirages argentiques, révélés dans l’obscurité inactinique, ont ensuite été peints.
Un travail d'artisan, la nourriture de la matière par la lumière, aidée par la main de l'homme, s'achevant en des natures mortes qui célèbrent la vie.
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014

Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014

Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014
Ingar Krauss "Sans titre, Jena" 2014

Ingar Krauss "Sans titre, Zechin" 2018
Ingar Krauss "Sans titre, Zechin" 2018

L'exposition se termine aujourd'hui alors que j'écris ce billet.
Il sera donc trop tard pour une visite.
Mais je voulais écrire ces quelques lignes, car, contrairement à Zigomar, l'Oeil Curieux aime les légumes.
Philippe Corentin Zigomar n'aime pas les légumes
Philippe Corentin Zigomar n'aime pas les légumes