Mueck ? Mouais...
Par L'Oeil Curieux le samedi 28 septembre 2013, 19:16 - Visites - Lien permanent
Des sculptures hyperréalistes sont le genre d'oeuvres qui plaisent au public.
Quand de surcroît, l'artiste joue sur les proportions en représentant le sujet humain, soit plus grand, soit plus petit que nature, il ajoute un effet « Gulliver » qui ravit ce même public.
Tout est donc réuni pour que l'exposition « Ron Mueck » soit un succès.
Et si je me fie à la fréquentation lors de ma visite, le succès devrait être au rendez-vous.
Mais pour ne rien vous cacher, je suis resté sur ma faim.
Un peu paradoxal face à un poulet de plus de 2 m de haut, non ?
Ron Mueck Still Life, 2009
© Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth
Photo: John Spiller
Mais passée la réaction « waouh » face à la perfection de la fabrication, taches de vieillesse sur la peau, implantation des poils et des cheveux, rides, que reste-t-il ?
Passée la satisfaction de se sentir tantôt chez les lilliputiens, tantôt chez les Brobdingnagiens, que reste-t-il ?
Le sentiment d'avoir vu de formidables réalisations, fruits d'une maîtrise technique parfaite, c'est indéniable.
Mais est-ce suffisant pour une exposition ?
Le guide de l'exposition, lu comme à mon habitude à mon retour, propose des clés très intelligentes pour chaque œuvre.
Par exemple, l'homme qui bronze sur son matelas pneumatique, avec chaîne au cou et Ray Ban sur le nez, y devient pratiquement une figure christique.
Accroché sur un mur bleu, il oblige en effet le visiteur à lever les yeux pour le regarder.
Ron Mueck Drift, 2009
© Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth
Photo: John Spiller
Mouais...
Sans cette femme avec ses courses, j'aurais sans doute conclu ce billet en évoquant le musée Grévin, en mieux.
Ce qui est franchement incongru au milieu du concert de louanges des diverses critiques que j'ai lues sur cette exposition.
Mais j'avoue que le regard de l'enfant fixant le visage fatigué de sa mère ne m'a pas laissé indifférent.
Ron Mueck Woman with shopping, 2013
© Ron Mueck Courtesy Anthony d’Offay / Hauser & Wirth
Mouais... c'est peu.
La question du jour :
L'art qui représente de façon hyperréaliste la vie est-il encore de l'art ?
Je ramasse les copies lors de mon prochain billet (ce qui vous laisse bien plus que les traditionnelles 4 heures des examens!)
- "Ron Mueck" à la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain jusqu'au 27 octobre 2013.
Commentaires
Attention, ceci est un vrai commentaire, je ne veux vous vendre ni viagra, ni dhea, ni valium, ni epo, je sais que vous n' en n'avez pas besoin. Donc au départ l' art était très réaliste, puis apparue la photo, qui même, si il y a des mises en scène, reste la magie de la capture de l' instant de la réalité voir de l' hyper réalité. La photo est un art, donc un art peut représenter l' hyper réalité de la vie. Cqfd, pas besoin de 4 heures, ni de se prendre la tête, sauf si vous ne considérez pas la photo comme un art à part entière... Mais alors là....
Ça m'apprendra à confondre mon Blog avec un salon de philosophie de l'Art !
L'art par essence est une représentation de la réalité, avec parfois, une volonté d'hyperréalisme.
À mon sens, seule la sculpture peut prétendre à cet hyperréalisme par le volume.
La photographie est un art trompeur, car on lui attribue un plus grand réalisme du fait du foisonnement de détails qu'elle peut receler et des procédés techniques qui permettent de la créer.
Les premières photographies étaient en N& B or la réalité n'est pas en N& B.
La photographie est en 2 dimensions or la réalité n'est pas en 2 dimensions
Donc elle ne reste qu'une représentation au même titre qu'une peinture ou un dessin.
En réfléchissant à l’œuvre de Mueck, en me prenant la tête en quelque sorte, il ne s'agit pas d'hyperréalisme puisque la taille des sujets n'est pas réelle.
Mueck utilise l’effet de taille et le réalisme de ses créations pour nous aider à regarder autrement ce qui semble être la réalité, mais encore une fois n'est qu'une représentation, celle de l'artiste que de surcroît, comme toute œuvre, nous regardons à travers nos propres filtres.