L'Oeil Curieux

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jeudi 27 septembre 2012

Je vais voir le Mont Fuji !

Quand je pense que mon plus jeune fils aura passé pratiquement 4 mois au Japon sans le voir alors que, jusqu'au 10 décembre, je vais pouvoir le contempler à loisir !
Et même pas besoin d'un long et couteux voyage en avion.

Un ticket pour le bus, un autre pour le métro et le Mont Fuji s'offrira à moi, dans toute sa majesté.

Trente-six vues du Mont Fuji ( Fugaku sanjûrokkei), Vent frais par matin clair ( Gaifû kaisei), 1830-32, Impression polychrome (nishiki-e), format ôban  © Thierry Ollivier / RMN
Trente-six vues du Mont Fuji ( Fugaku sanjûrokkei),
Vent frais par matin clair ( Gaifû kaisei), 1830-32,
Impression polychrome (nishiki-e), format ôban,
Editeur : Eijudô, Signature : Hokusai aratame Iitsu hitsu,
Legs Charles Jacquin, 1938, AA 380 © Thierry Ollivier / RMN

Le musée Guimet présente en effet, pour une exposition exceptionnelle, des œuvres d'Hokusaï, dont 9 vues du mont Fuji, extraites de la célèbre série des 36 vues consacrées par l'artiste à cette montagne sacrée.

Alors à moi le Mont Fuji  et autres merveilles d'un de mes artistes préférés !
Mais j'aurais quand même bien aimé passer 4 mois au Japon....


mercredi 15 août 2012

Petites chroniques japonaises

J'ai la certitude que Benzaiten, déesse du savoir, de l'art et de la beauté, de l'éloquence, de la musique, de la littérature, des arts (et accessoirement des sciences, de la vertu et de la sagesse, de la prospérité et de la longévité), a organisé, spécialement pour l'Oeil Curieux, un « été japonais ».

Seule une intervention divine peut expliquer cette conjonction, à Paris et à Angoulême, d'expositions sur des thèmes aussi variés que le Kabuki, les mangas et la laque, associant la peinture, le dessin et la photographie.

Comme Benzaiten appartient à la bien connue bande des « Sept divinités du bonheur », bande côtoyée par mon plus jeune fils, actuellement au Japon, je la soupçonne de m'avoir adressé ainsi un clin d’œil de l'empire du Soleil Levant !

Vous souhaitez connaître un programme culturel estival concocté par une divinité ?
Suivez-moi !

Entrée en matière avec les arts traditionnels et le Kabuki, grâce à la somptueuse exposition de la fondation Pierre Bergé - Yves St Laurent.



Les costumes de scène de ce théâtre très codifié, ou des acteurs masculins occupent aussi les rôles féminins, sont de véritables œuvres d'art, aux étoffes richement décorées.

Manteau court (haori) et kimono (kitsuke) avec motif de pins sous la neige. Japon, 1940s ©Shochiku Costume Co, Ltd, Tokyo
Manteau court (haori) et kimono (kitsuke)
Décor de pins sous la neige.
Japon, années 1940
© Shochiku Costume Co, Ltd, Tokyo

Manteau court (haori) et kimono (kitsuke)  à décor de poulpe et de coquillages Japon,années 1980 ©Shôchiku Costume Co, Ltd, Tokyo
Manteau court (haori) et kimono (kitsuke)
Décor de poulpe et de coquillages.
Japon,années 1980
© Shôchiku Costume Co, Ltd, Tokyo

J'ai été séduit par ce décor de poulpe, animal que j'affectionne particulièrement.

Hokusaï, Le Rêve de la femme du pêcheur
Hokusaï, Le Rêve de la femme du pêcheur

Animal que j'affectionne même avec gourmandise !

Nigiri Sushi au Poulpe (Tako)
Nigiri Sushi au poulpe (tako)


Takoyaki by yomi955

Takoyaki, spécialité d'Osaka au poulpe

Mais je m'égare, je m'égare ! (C'est le danger d’écrire un billet à l’heure du repas...).

Véritable cadeau des dieux, enfin d'une déesse, l'exposition du musée Cernuschi sur les oeuvres de Shibata Zeshin m'a ensuite délecté.
« Rèves de laque », les Inrõ, boites à compartiments, les écritoires, les boites à encens révèlent la maitrise de l'artiste-artisan laqueur, avec des décors raffinés et un rendu des matières et textures stupéfiant de réalisme.

Inros, Collection Catherine et Thomas Edson, San Antonio Museum of Arts © San Antonio Museum of Art, photo Douglas Chew Ho
De gauche à droite

Inro à décor de chasse aux lucioles, laque sur bois
Bouton (ojime) en métal reproduisant un faisceau de troncs de bambou
Contrepoids (netsuke) en forme de boite laquée à décor en laque colorée

Inro à décor de fantôme apparaissant derrière une moustiquaire, laque sur bois
Bouton (ojime) en ivoire en forme de crâne
Contrepoids (netsuke) en laque décoré de dieux et démons

Inro à décor de baton d'encre et d'encens, laque sur bois
Bouton (ojime) en perle de corail
Contrepoids (netsuke) en ivoire en forme d'aigle

Collection Catherine et Thomas Edson, San Antonio Museum of Arts
© San Antonio Museum of Art, photo Douglas Chew Ho

La même perfection habite cette improbable vision d'un rapace et de son reflet dans l'onde d'une cascade.

Faucon se mirant dans une cascade, Collection Catherine et Thomas Edson, San Antonio Museum of Art Ó San Antonio Museum of Art/ photo Peggy Tenison,
Faucon se mirant dans une cascade
Paire de rouleaux verticaux
Encre et couleurs légères sur soie
Collection Catherine et Thomas Edson, San Antonio Museum of Art
© San Antonio Museum of Art/ photo Peggy Tenison

Pour prolonger le rêve, j'ai emporté le superbe catalogue en quittant le musée...

Bien informée de mes passions, la déesse m'a fait découvrir Yutaka Takanashi, une des figures importantes de la photographie nippone d'après-guerre, à la Fondation Cartier Bresson.
D'abord photographe de l'invisible, avec ses clichés au Noir et Blanc poétique, Takanashi bascule, quelques années plus tard, dans une exploration du temps suspendu, avec les couleurs des bars du quartier Golden-gai de Tokyo et sa série Machi (la ville), ses vieilles ruelles et ses intérieurs.

© Yutaka Takanashi, Machi, 1975, Galerie Priska Pasquer, Cologne
© Yutaka Takanashi, Machi, 1975
Galerie Priska Pasquer, Cologne

Yutaka Takanashi, Gare de Tokyo, quartier de Chiyoda, 1965 (c) Yutaka Takanashi / Courtesy Galerie Priska Pasquer, Cologne
Yutaka Takanashi, Gare de Tokyo, quartier de Chiyoda, 1965
(c) Yutaka Takanashi / Courtesy Galerie Priska Pasquer, Cologne

En Charente, m'attendait « Mangapolis : un été japonais », un ensemble de six expositions proposées par la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d'Angoulême : « La ville japonaise contemporaine dans le manga », « Dreamland, manfra des merveilles » « Tatsumi, de la planche à l’écran », « Haïku », « Portraits japonais, photographies de Nicolas Guérin » et enfin « Taniguchi Jirô, éloge du détour ».

Les planches de Taniguchi m'ont replongé, avec grand plaisir, dans l'univers de cet auteur, fait des petits émerveillements de la nature, de la richesse des relations humaines ou du plaisir de se perdre dans la ville.

Jirô Taniguchi, L'Homme qui marche, Casterman
Jirô Taniguchi, L'Homme qui marche, Casterman

Nous incitant bien souvent à l'introspection, ce remarquable auteur, au graphisme empreint d'une grande quiétude, réussit aussi à nous faire ressentir avec une rare intensité les plaisirs de la table d'un gourmet, autre marcheur solitaire.

Jirô Taniguchi, Le gourmet solitaire, Casterman
Jirô Taniguchi, Le gourmet solitaire, Casterman

Personnellement, une envie de restaurant japonais m'envahit après chaque lecture du « Gourmet Solitaire » !

Pour terminer sur une ultime pirouette, mangas et photographie ont fusionné à la Maison Européenne de la Photographie, avec d'étonnants portraits réalisés par Anderson & Low.
Dans « Manga Dreams », la réalité glisse vers l'univers graphique des mangas et de l'Anime.

Anderson & Low, Untitled (The Sunset Duel)
Anderson & Low, Untitled (The Sunset Duel)

Anderson & Low, Untitled (Forest Defender)
Anderson & Low, Untitled (Forest Defender)

Alors, plutôt réussi ce divin programme culturel, non ?



dimanche 6 novembre 2011

Images du Monde Flottant, venues de Grèce...


Après les "100 vues célèbres d'Edo" en 2005, la Maison de la Culture du Japon à Paris nous fait découvrir les trésors du Musée natio­nal d’Art Asiatique de Corfou.

Hiroshige est bien évidemment présent, en particulier avec une de ses 36 vues du Mont Fuji.

Trente-six vues du mont Fuji – Ôtsuki no hara, province de Kai  Utagawa Hiroshige - Photography by Ralph Paprzycki © Sainsbury Institute for the Study of Japanese Arts and Cultures
Trente-six vues du mont Fuji – Ôtsuki no hara, province de Kai
Utagawa Hiroshige
Photography by Ralph Paprzycki
© Sainsbury Institute for the Study of Japanese Arts and Cultures


Outre Hiroshige, 7 des plus grands maî­tres de l’ukiyo-e, "images du monde flottant", Harunobu, Kiyonaga, Utamaro, Sharaku, Hokusai, Toyokuni et Kuniyoshi, sont aussi présents, avec plus de 150 estampes, inédites en France.

Connu pour ses groupes de femmes aux longues silhouettes, Torii Kiyonaga illustre la légende de Kintarô, l'enfant doré, en le représentant chevauchant un ours, alors qu'un démon cornu porte sa hachette.

Kintarô chevauchant un ours  Torii Kiyonaga - © Museum of Asian Art Corfu, Greece. Photography by New Color Photographic Printing Co., Ltd
Kintarô chevauchant un ours
Torii Kiyonaga
© Museum of Asian Art Corfu, Greece.
Photography by New Color Photographic Printing Co., Ltd

Autre maitre dont les beautés féminines sont célèbres, Kitagawa Utamaro brosse ici un élégant portrait de couple.

Jeune samouraï et jeune femme  Kitagawa Utamaro - © Museum of Asian Art Corfu, Greece. Photography by New Color Photographic Printing Co., Ltd
Jeune samouraï et jeune femme
Kitagawa Utamaro
© Museum of Asian Art Corfu, Greece.
Photography by New Color Photographic Printing Co., Ltd

Quant à Hokusaï, en illustrant littéralement le nom d'un célèbre sabre, "petit corbeau", il réussit une surprenante et dynamique variante des classiques études d'oiseaux et de fleurs (Kacho-e).

Le sabre « Kogarasumaru » des Minamoto  Katsushika Hokusai - © Museum of Asian Art Corfu, Greece. Photography by New Color Photographic Printing Co., Ltd
Le sabre « Kogarasumaru » des Minamoto
Katsushika Hokusai
© Museum of Asian Art Corfu, Greece.
Photography by New Color Photographic Printing Co., Ltd

Ne ratez pas ce nouveau voyage dans le monde flottant !


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