L'Oeil Curieux

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dimanche 14 septembre 2014

Autant en emporte le temps

Rarement un de mes titres aura été aussi pertinent.

Parce qu'il ne reste qu'une semaine pour visiter l'exposition d'Óscar Muñoz au Jeu de Paume.

Mais surtout parce que le travail de l'artiste colombien interroge justement le temps, la mémoire, l'avant et l'après des images.

Visiter l'étage du Jeu de Paume vous emmène dans un voyage poétique, ou les rideaux de douche conservent le souvenir des personnes abritées, les images s'écoulent au fil de l'eau ou s'évaporent au soleil et les portraits de disparus renaissent sous le souffle du visiteur.

À voir absolument quand il est encore temps....

Oscar Muñoz, Re/trato, 2003.



jeudi 17 juillet 2014

Vite Voila Viola

Pénible cette habitude de visiter les expositions dans les derniers jours.
Pas tant pour la visite, même si l'affluence peut être un peu plus forte (certainement des « visite-tard » comme moi...).
Non , c'est pour l'écriture du billet que la pression est forte.
Car il faut l'écrire avant la fin de l'exposition pour partager mon enthousiasme avec mes rares, mais fidèles lectrices et lecteurs.

Ne passez donc pas trop de temps à lire ce billet et à regarder les vidéos, mais foncez avant lundi soir au Grand Palais pour voir les vidéos de Bill Viola !

L'expérience est saisissante de poésie, d'émerveillement.
J'ai passé presque 3 heures à m'immerger dans les univers de Viola.
3 heures dans un ailleurs qui happe le spectateur.

J'ai trouvé quelques vidéos sur internet.
Elles ne donnent qu'un médiocre aperçu de ce qui vous attend au Grand Palais.
Parce que l'écran de l'ordinateur ne reproduit pas l'installation dans laquelle vous voyez la vidéo.

Par exemple, Tristan s'élève sur un écran géant, dans une vaste salle circulaire.



Chacun des rêveurs semble vu à travers le hublot d'un caisson dans lequel il flotterait.




Le quintet des étonnés, avec son ralenti extrême, déroule une infinité de tableaux classiques, aux personnages figés dans l'expression de leurs émotions.



Quant à la rencontre, qui semble ne jamais pouvoir se réaliser, elle étire le temps et l'espace.



Alors oui, il ne reste que 4 jours.
Il y aura certainement du monde, ce qui, je dois l'avouer, réduira un peu le plaisir de la visite (entre ceux ou celles qui viennent converser dans l'exposition sans regarder les œuvres, et les autres qui pensent que votre vue à la capacité de traverser leurs corps et donc se plantent devant vous, il est parfois difficile de rester zen...).
Malgré cela, allez voir Viola, vite !

vendredi 16 août 2013

Choses vues de près et de Broin

Vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises expositions.
Moi si je devais résumer ma vie de visiteur, aujourd'hui, avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres.

Comme celle avec Michel de Broin, chez lui, à Montréal, dans les grandes salles du Musée D'Art Contemporain.

Rédiger un catalogue des œuvres de l'artiste canadien entraînerait le rédacteur dans de nombreuses directions et l'ouvrage pourrait revêtir de multiples formes.

Ce pourrait être une encyclopédie des objets improbables et poétiques, avec ces obusiers de 105 mm convertis au pacifisme ou cette ampoule qui survit et éclaire, mais bien diminuée.
Michel de Broin, Blowback, 2013
Michel de Broin, Blowback, 2013

Michel de Broin, 100watts to 3watts, 2007-10
Michel de Broin, 100watts to 3watts, 2007-10


Ce pourrait être une sorte de manuel scientifique et poétique.
Qui n'a entendu parler d'une fuite de courant sans en avoir déjà vu une ?
Michel de Broin, Fuite, 2009
Michel de Broin, Fuite, 2009

Et qui se souvient que dans le vide, il n'y a que le silence ?
(« Dans l'espace, personne ne vous entend crier » comme il était écrit sur les affiches du film "Alien" lors de sa sortie)
Michel de Broin, Hurlement Silencieux, 2006
Michel de Broin, Hurlement Silencieux, 2006


Ce pourrait être un catalogue d’œuvres d'art revisitées, avec ce monochrome bleu bien éloigné de celui d'Yves Klein ou une liberté sens dessus dessous.
Michel de Broin, Monochrome Bleu, 2003
Michel de Broin, Monochrome Bleu, 2003

Michel de Broin, L’Abîme de la Liberté, 2013
Michel de Broin, L’Abîme de la Liberté, 2013


Ce pourrait enfin être une compilation de performances vidéos, comme cet abattage inattendu d'un lampadaire par un inquiétant bucheron urbain (à voir dans la vidéo en fin de billet), et qui finit en une pile de rondins bien ordonnée
Michel de Broin, Trancher dans la Noirceur, 2010
Michel de Broin, Trancher dans la Noirceur, 2010

Michel de Broin, Pile, 2010
Michel de Broin, Pile, 2010


Dans tous les cas, ce serait un régal pour l'esprit, avec des titres facétieux, des installations qui étonnent, émerveillent ou interpellent.
Une belle rencontre avec un artiste au regard ludique et critique, proposant de reconsidérer le monde qui nous entoure en révélant des liens secrets ou oubliés.

Note 1 : vous pouvez cliquer sur les photographies pour aller sur le site de l'artiste et avoir de plus amples explications sur les oeuvres (et d'autres photographies).

Note 2: les cinéphiles reconnaîtront dans la première phrase de ce billet, un emprunt à l'extraordinaire tirade d'Edouard Baer (Otis, le scribe bavard) dans « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ».
Merci l'artiste.




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